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L'AIR DU TEMPS

54 - De 1660 (mariage de Louis XIV) à 1680 (Mort de La Rochefoucauld)

 

 

 

► 1660 - 9 juin Mariage de Louis XIV avec Marie-Thérèse d'Autriche, infante d'Espagne. La paix des Pyrénées avec l'Espagne a été signée le 7 novembre précédent et comportait en clause spéciale le mariage de Louis XIV avec l'infante d'Espagne, Marie-Thérèse. La rencontre des deux cours se fait à Fontarabie où une île artificielle a été mise en place sur la Bidassoa. C'est le peintre Diego Vélasquez et le premier peintre du roi de France, Charles Le Brun, qui en ont assuré la décoration. La cérémonie du mariage a lieu dans la petite église de Saint-Jean-de-Luz. 

 

 

Marie-Thérèse d'Autriche (Madrid, 1638 - Versailles, 1683), Reine de France. Fille du roi d'Espagne Philippe IV d'Espagne et d'Élisabeth de France, Marie-Thérèse naquit le 10 septembre 1638 à Madrid. Son éducation a été étroite, rigide, et profondément dévote. Depuis son plus jeune âge, Marie-Thérèse vécut dans l'intime conviction d'épouser Louis XIV, son cousin doublement germain. Plus tard, après son mariage, on demanda un jour à Marie-Thérèse si elle avait éprouvé quelque penchant de jeune fille lorsqu'elle était encore en Espagne. "Mais non bien sûr, répondit-elle naïvement, il n'y avait qu'un seul roi et c'était mon père !".

 

 

 

 

► 1660 - 26 août Entrée solennelle du roi et de la reine à Paris.

 

 

 

 

► 1660 - 29 août Charles II d'Angleterre rentre à Londres. Charles II, proclamé roi d'Angleterre, fait son entrée à Londres. Fils de Charles Ier, qui avait provoqué une guerre civile dans le royaume à l'issu de laquelle il avait été décapité, s'était exilé en 1649. Entre 1649 et 1658, Olivier Cromwell exerça un pouvoir personnel. Son fils, Richard Cromwell, ayant démissionné, la dynastie des Stuart est restaurée. Charles II d'Angleterre (29 mai 1630, Londres – 6 février 1685, Whitehall), devient roi d'Angleterre, d'Écosse et d'Irlande le 29 mai 1660. Il était le fils de Charles Ier et d'Henriette Marie de France, fille d'Henri IV de France, et soeur de Louis XIII.

 

 

 

 

► 1660 Début de l'apogée du classicisme (1660-1680). Le classicisme est un mouvement artistique du XVIIe siècle. Il s'exprima dans tous les domaines de l'art, de l'architecture à la musique, en passant par la peinture et la littérature. Contrairement aux autres courants qui le précèdent, le Classicisme touche principalement la France. Le but premier de ce mouvement littéraire est de concevoir une harmonie dans les textes, les écrits. À cette époque, les écrivains doivent se plier à des règles strictes car il ne faut pas oublier que le Classicisme atteint son apogée avec le règne de Louis XIV, le "Roi-soleil". Pourquoi ? Tout simplement parce qu'après les excès du Baroque, il fallait remettre un peu d'ordre et que le désir du roi de laisser sa trace dans l'histoire était très élevé.

 

 

Cette littérature sert également à représenter la gloire du Roi et à montrer la beauté du peuple français. On y retrouve l'idéal de l'honnête homme qui se doit d'agir comme s'il était à la cour du Roi (cultivé, humble, courtois). Elle se doit, de plus, d'être réaliste sans toutefois manquer de respecter les règles de la bienséance, ce qui modère grandement l'aspect de réalisme mais qui conserve la noblesse. C'est une période où on retrouve un climat religieux, moralisateur comme avec les 'Fables' de La Fontaine. On y retrouve aussi un retour aux textes antiques et l'ajout de trois règles fondamentales dans les grands drames théâtraux : unité de lieu (un seul lieu), d'action (fil conducteur) et de temps (généralement une seule journée).

 

 

On peut observer ces caractéristiques dans 'Andromaque' de Jean Racine. Le classicisme en peinture est mis en forme par Nicolas Poussin et Claude Lorrain, tous les deux peintres français travaillant a Rome. Il sera repris par Charles Le Brun qui grâce a son contrôle de l'Académie royale de peinture et de sculpture et aux commandes du roi Louis XIV pour la décoration du château de Versailles en fera le mouvement officiel en France et influencera grandement toute une génération de peintres français et le reste de l'Europe. Comme dans les autres disciplines, le classicisme en peinture tend vers un idéal de perfection et de beauté, inspiré de ce que l'on croit alors être les vertus de l'Antiquité. Des règles précises et strictes peuvent et doivent exprimer la représentation de la nature. Classicisme.

 

 

Fondé sur l'imitation des Anciens, l'idéal esthétique du classicisme se caractérise par une grandeur dans la clarté, le naturel et par une rationalité interne, exprimée par des règles. Au XVIIe siècle, il s'applique aux oeuvres artistiques et littéraires françaises, la France étant le pays le moins marqué par le baroque. L'esthétique classique se répand peu à peu en Europe et sera le modèle du "beau" au XVIIIe siècle. Le goût classique se manifeste d'abord dans la littérature, puis rapidement dans les arts plastiques.

 

 

Les écrivains et poètes recherchent, avant tout, la clarté dans la langue et la rhétorique, la simplicité, l'équilibre et l'harmonie. Il existe un lyrisme personnel comme chez Pascal, mais les considérations générales sur l'homme priment sur la subjectivité de l'auteur. Le théâtre est dominé par la règle des unités (de lieu, de temps, d'action), reprise au nom des Anciens. En peinture, la beauté classique est liée à une composition qui repose sur l'opposition rigoureuse des verticales et des horizontales. Dans la recherche du "naturel", la prééminence du dessin, le respect du clair-obscur et l'harmonie des couleurs sont de rigueur, pour exalter le style noble à visée intemporelle.

 

 

 

 

► 1660 Fondation de la Royal Society. Royal Society, la Royal Society of London for the Improvement of Natural Knowledge de Londres connue plus simplement sous le nom de Royal Society (soit en français, Société royale de Londres) est une institution destinée à la promotion des sciences fondée en 1660. Elle est l'équivalent de l'Académie des sciences en France.

 

 

 

 

► 1660 mort de Velasquez.

 

 

 

 

► 1661 - 9 mars Mort du cardinal de Mazarin. Mazarin a cinquante-neuf ans, quand, atteint d'un oedème pulmonaire et d'une néphrite chronique, il est emporté par une crise d'urémie. Avant de mourir, il confie au roi Louis XIV : “Sire, je vous dois tout. Mais je crois m'acquitter en quelque manière en vous laissant Colbert”. Première année du gouvernement personnel de Louis XIV. - Il conserve les ministres dont s'était entouré Mazarin : Séguier, garde des sceaux et chancelier; Le Tellier, chargé du département de la guerre; Lionne, de la marine et des affaires étrangères; Fouquet, des finances. François Michel Le Tellier, marquis de Louvois (18 janvier 1641 à Paris - 16 juillet 1691 à Versailles) fut un homme d'État français. Pour obtenir des conversions forcées, il organise des dragonnades où la soldatesque a la mission d'agir pour imposer la terreur. La méthode brutale obtient des résultats mais il s'attire notamment la haine de Madame de Maintenon, qui obtient sa disgrâce en 1689.

 

 

 

► 1661 - 10 mars Louis XIV annonce qu'il gouvernera seul.

 

 

 

 

► 1661 "Non seulement il s'est fait des grandes choses sous son règne, mais c'est lui qui les faisait". Ainsi Voltaire a célébré le siècle de Louis XIV dans les années 1750. Ainsi il est convenu d'appeler aussi Grand Siècle la période de ce long règne de cinquante-quatre années (1661-1715) sous la domination d'un monarque qui tout à la fois incarne et dirige la nation. Quelle est cette nation française qui a suscité une si grande admiration auprès des générations suivantes et marqué de sa suprématie l'Europe de son temps ? La France compte environ 20 millions d'habitants qui, dans les premiers temps du règne (1661-1685), ont offert le spectacle d'un rassemblement de toutes les forces du pays autour de son roi.

 

 

 

Après les troubles sanglants de la Fronde, la population entière aspire à l'ordre et à la stabilité. Louis XIV va répondre aux voeux de ses sujets : en monarque absolu, il concentre tous les pouvoirs gouvernementaux autour de sa personne. L'État, c'est lui. Le pouvoir, il l'exerce désormais sans partage sur des sujets, grands ou petits, qui lui doivent obéissance “sans discernement”. D'ailleurs, un texte déjà ancien ne précise-t-il pas que la puissance souveraine du roi "est un rayon et l'éclat de la toute puissance de Dieu ?". La comparaison avec le soleil vient d'elle-même et Louis XIV ne manquera pas de l'adopter pour emblème dès 1662.

 

 

 

Roi Soleil, lieutenant de Dieu sur terre, le monarque absolu ne faiblira jamais, dans les années de gloire comme dans les heures sombres de la fin du règne, pour imprimer sa prééminence, à l'étranger comme en son royaume. Tutelle sur ses sujets d'abord. Comme va se raidir jusqu'à l'excès l'étiquette de la Cour, la société française va se durcir dans sa hiérarchie et ses cloisonnements. Trois ordres composent cette société : le clergé, la noblesse, le tiers état. Le clergé est en principe le premier ordre du royaume. Sa fonction sociale étant la prière, l'assistance et l'instruction, il est exempt d'impôt. Comme tous ses prédécesseurs, Louis XIV va tenter d'accroître l'emprise de la royauté sur le clergé.

 

 

 

Le concordat de Bologne lui a généreusement accordé la nomination des évêques et des abbés. Mais il voudrait plus. Bien que soutenu dans ses efforts par Bossuet qui, en publiant La politique tirée des propres paroles de l'Écriture sainte, fait une théorie de la monarchie de droit divin, le roi échoue à tenir L'Église sous sa domination absolue. Le clergé résiste en créant ses propres organes de représentation et la toute puissante Assemblée générale du clergé de France. La religion chrétienne, catholique, apostolique et romaine est religion d'État. Sujet du royaume, on naît "Français et chrétien" comme l'écrit La Bruyère. L'état civil est d'ailleurs tenu par le clergé. La pratique religieuse revêt un caractère obligatoire pour tous.

 

 

 

Processions dans les villes et les villages, culte des reliques, pèlerinages exercent un grand attrait. Suivant l'exemple de leur roi, très croyant et pieux, les hommes n'en sont pas pour autant toujours vertueux. Les superstitions subsistent, même dans les milieux sociaux les plus élevés. Ainsi les "messes noires", les faiseuses de sortilèges ou les prêtres défroqués, fabricants de philtres d'amour, connaissent-ils de nombreux adeptes qui vont contaminer jusqu'à l'entourage du monarque. Quand le crime se mêle à la messe noire, ou que madame de Montespan, la maîtresse de Louis XIV, est impliquée, cela devient une affaire d'État que l'on s'empresse d'étouffer pour que le scandale n'éclabousse pas le roi.

 

 

 

Mais le plus souvent la chasse aux sorcières est impitoyable. On brûle les prêtresses de ces agissements hérétiques, les "empoisonneuses" comme la Voisin, ou on les décapite en place de Grève, comme la marquise de Brinvilliers. Bien qu'ayant défrayé la chronique, l'Affaire des poisons n'a cependant jamais menacé l'autorité de l'Église catholique. Beaucoup plus inquiétants restent ces "îlots de dissidence" que forment les protestants au sein de la chrétienté. Les quelques 900 000 protestants ou huguenots que compte le pays ne peuvent longtemps être tolérés par Louis XIV dont la formule "un roi, une loi, une foi" résume la politique d'unité nationale et religieuse. La révocation de l'édit de Nantes (18 octobre 1685) en sera le terrible aboutissement "logique".

 

 

 

Cette mesure de combat est favorablement accueillie par la majorité du peuple français, qui pense comme le roi qu'une pluralité de confessions "défigure l'État". Mais ni les dragonnades, ni les brimades, ni la force ne réussissent à contraindre de nombreux protestants à embrasser la religion catholique. Plus de 300 000 d'entre eux préfèrent l'exil à l'abandon de leur foi. C'est une hémorragie de l'élite française. Avec eux, les protestants emportent des talents et des compétences inestimables qui vont faire la fortune de villes comme Genève, Berlin, La Haye et de nombreuses petites principautés allemandes. Jusqu'en 1787, le protestantisme n'a plus d'existence légale en France. Autres révoltés, autres victimes que la politique royale n'a pu totalement réduire : les jansénistes.

 

 

 

Au sein du catholicisme, ces réformateurs, ces "hommes de cabale" osent se dresser contre l'absolutisme monarchique. En jetant les protestants sur les routes, Louis XIV s'est attiré des haines tenaces et l'indignation d'une grande partie de l'Europe. En persécutant la "secte janséniste", il s'aliène une partie de l'opinion publique et du clergé urbain français. Car les doctrines développées par l'évêque d'Ypres, Jansen (et relayées par les écrits du philosophe Blaise Pascal) séduisent aussi bien des gens d'Église que de simples particuliers. Dans les ouvrages théologiques de Jansen ou dans 'Les Provinciales' de Pascal (opposant la morale “relâchée” des jésuites à la rigueur mystique des jansénistes), la bourgeoisie parisienne et parlementaire trouve son pain spirituel quotidien et le rigorisme auquel elle aspire.

 

 

 

Pour le roi, cette rigidité de moeurs proclamée est d'autant moins admissible qu'elle peut apparaître comme une condamnation silencieuse du luxe et du libertinage de la cour. Après quelques années de trêve et de compromis, les persécutions de jansénistes reprennent et redoublent dès 1679, pour s'achever sur la déportation, à tous les bouts du royaume, des vingt-cinq dernières religieuses, toutes très âgées, de l'abbaye de Port-Royal (1708). Comme nombre de Parisiens et de curés indignés s'y rendent encore en manière de pèlerinage, il est ordonné de raser les bâtiments de l'abbaye et les Petites Écoles attenantes, où Jean Racine fut élève. Le couvent de Port-Royal anéanti, les temples protestants détruits font la satisfaction de l'Église mais aussi des jésuites qui voient exclure à la fois des ennemis doctrinaires et des rivaux possibles dans l'enseignement.

 

 

 

Car l'enseignement est l'un des rôles essentiels des congrégations religieuses. Avec 150 collèges et près de 60 000 élèves en 1700, la Compagnie de Jésus reste néanmoins la première à former les jeunes Français qui font des études secondaires ou supérieures. Cette formation, qui façonne si fortement les esprits, va d'ailleurs attirer l'attention sur le contenu de l'enseignement des jésuites. On a remarqué que nombre de "déistes" notoires sont sortis de leurs collèges. Or qui sont ces déistes ? Des disciples de Descartes, des rationalistes portés par la pensée critique, l'esprit de doute et de libre examen. Pour eux, Dieu existe, mais est indifférent au sort des hommes ; par conséquent il n'y a aucune raison de lui rendre un culte. A Versailles ou au sein de l'autorité ecclésiastique, on ne peut admettre ces théories considérées comme "anti-religieuses" : la philosophie cartésienne est officiellement interdite dans l'enseignement.

 

 

 

Néanmoins, hors des écoles, on prend des "leçons de cartésianisme" en petites assemblées discrètes et Descartes est l'objet d'un véritable engouement, poursuivant ses conquêtes dans les milieux lettrés et scientifiques. L'Église ne se borne pas à faire respecter le dogme ou à en interdire les déviations. A son rôle d'enseigner, d'assurer le culte et de diriger la vie spirituelle des fidèles, s'ajoute celui d'assumer la lourde tâche de l'assistance publique. Ainsi les communautés religieuses administrent les hôpitaux dont le réseau est développé par l'édit de 1662, qui prescrit l'ouverture d'un établissement hospitalier dans toutes les grandes villes. Comme s'accroît également le nombre des séminaires, s'élèvent la valeur des prêtres et la spiritualité dans les couvents et les monastères.

 

 

 

En droit, n'importe qui peut parcourir toute la carrière dans l'ordre du clergé, sans considération de naissance ou de fortune. Mais rarissime reste l'exemple d'un humble roturier qui accède à la direction des grandes abbayes et des archevêchés ou puisse prétendre au cardinalat. Aussi, deuxième ordre juridique, la noblesse est en fait le premier ordre social. Elle se définit comme un corps dont la fonction est la guerre et le commandement. Par les armes, elle assure la sécurité contre l'étranger, l'ordre intérieur et exerce les offices publiques correspondants. Henri de La Tour d'Auvergne, vicomte de Turenne, maréchal de France, en est le glorieux représentant. Le corps de la noblesse se recrute par la naissance et une mésalliance est l'équivalent du péché originel. La noblesse a ses marques extérieures : seul le noble a droit à la qualité de gentilhomme, seul il peut porter l'épée, jusque dans la chambre du roi.

 

 

Puisqu'il paye l'impôt du sang, le gentilhomme est aussi exempt de l'impôt direct, en argent. Il vit de ses rentes, le plus souvent du revenu de ses terres. S'il peut pratiquer une activité, il ne peut en tirer profit : le gain est vil et méprisable mais le hobby n'est pas défendu. On a même vu des rois s'essayer aux travaux manuels, tel Louis XIII à l'imprimerie, ou Louis XVI à la serrurerie. Louis XIV leur préfère les jeux de l'esprit et les plaisirs de la musique : il sera meilleur guitariste que compositeur et versificateur. Tous les nobles n'ont pas les talents du roi mais se doivent de dépenser sans compter, d'éblouir leurs amis par la splendeur de leur train de vie. Attirer tous les regards sur soi en étalant un luxe inouï risque néanmoins d'être dangereux. Ainsi le surintendant Nicolas Fouquet en fit l'amère expérience.

 

 

 

La fête donnée dans son château de Vaux-le-Vicomte en l'honneur de Louis XIV atteignit une telle magnificence qu'elle en parut ternir l'éclat du Roi Soleil. Peu après, un certain mousquetaire nommé d'Artagnan sera chargé d'arrêter l'impudent qui mourra en prison. La leçon est comprise : gare à celui qui oserait faire de l'ombre au souverain. D'ailleurs, quelle fortune peut rivaliser dès 1682 avec les fastes et les fêtes de Versailles ? En dépit de son inachèvement, la nouvelle résidence royale fait l'admiration de toutes les cours d'Europe qui voudront l'imiter. Le roi a le goût sincère des beaux-arts. Mais il pense surtout “qu'au défaut des actions éclatantes de la guerre, rien ne marque davantage la grandeur et l'esprit des princes que les bâtiments”. Pour agrandir le modeste pavillon de chasse qui avait appartenu à son père et qu'il veut conserver, Louis XIV fait appel aux maîtres d'oeuvre dont le surintendant Fouquet s'était lui-même entouré.

 

 

L'architecte Le Vau, le peintre Le Brun, le jardinier Le Nôtre, l'ingénieur des eaux Francine. L'architecte Hardouin-Mansart intervient plus tard au château mais aménage à Paris la place Vendôme et la place des Victoires, destinées à servir de cadre aux statues équestres du roi. Il réalise aussi le dôme de l'hôtel des Invalides, doré à l'or fin, qui va couronner les bâtiments édifiés par l'architecte Libéral Bruant, créateur également de l'église de la Salpêtrière. D'autres hommes de talent vont travailler à l'ameublement des grandioses appartements princiers de Versailles, dont l'ébéniste Boulle qui s'est rendu célèbre par un mobilier ornementé de bronze doré sur fond d'écaille incrusté d'arabesques de cuivre.

 

 

 

Les meilleurs artistes du temps vont s'employer à réaliser "la plus grande réussite artistique des Temps Modernes" qui imposera pour un siècle à l'Europe "la supériorité de l'art et du style français". Ainsi, pendant des décennies, le château est remanié et embelli d'une décoration somptueuse pour laquelle le mécénat royal ne va pas lésiner. En tant que surintendant des Bâtiments, Colbert est chaque jour pressé par le roi qui surveille personnellement l'avancement des travaux. Pas moins de 30 000 hommes s'y consacrent, sans parler de la centaine de morts ou de blessés au cours des travaux. Également contrôleur général des Finances, Colbert se ruine la santé pour dégager les sommes fabuleuses (3 à 5 millions par an jusqu'en 1683, sur un budget d'environ 120 millions) que la construction de Versailles exige ou pour payer les commandes qui pleuvent sur les artistes des académies de peinture et de sculpture.

 

 

 

Le souverain a ses goûts esthétiques, et les impose. Un temps, le style baroque venu d'Italie avec Le Bernin a séduit. Puis cet art du mouvement a été rejeté en faveur d'un style plus mesuré et équilibré. A Versailles, c'est l'idéal classique qui triomphe. Pour et par Versailles, l'académisme, ce culte exclusif de l'antique, est né. Premier peintre du roi, Le Brun (puis à sa suite, Mignard), veille à ce que les artistes qui travaillent sous ses ordres respectent cette inspiration de l'antiquité. L'Académie de France à Rome est créée pour que de jeunes plasticiens étudient les chefs-d'oeuvre des Anciens et s'en imprègnent. Parmi la foule des talents qui se révèlent, Le Brun comme Colbert doivent discerner ceux qui ajouteront par leurs oeuvres un lustre nouveau au prestige royal.

 

 

 

Mais Versailles n'est pas seulement un décor magnifique, avec sa galerie des glaces de soixante-dix mètres de long, ses plafonds peints, les admirables perspectives et ordonnancement de ses jardins, ses théâtres de verdure, ses bassins et ses fêtes nautiques. Versailles, c'est avant tout le cadre monumental où se déroule quotidiennement une sorte de culte monarchique. La pompe du cérémonial et de l'étiquette est un spectacle permanent organisé autour du roi et dont les acteurs et les figurants sont les quelques quatre ou cinq mille nobles qui s'empressent d'en devenir aussi les plus zélés serviteurs. La noblesse tapageuse et turbulente, autrefois même dangereuse pour l'autorité royale, est ainsi domestiquée, attentive au moindre geste ou désir du souverain.

 

 

 

Avec Versailles, la profession de courtisan est née. Décrit par La Bruyère, le courtisan est un professionnel qui “sourit à ses ennemis, contraint son humeur, déguise ses passions, dément son coeur” ; ou comme l'écrit Madame de Sévigné, c'est un caméléon qui “rampe, par coutume, aux pieds des ministres et des favoris”. Être le favori du monarque est la principale préoccupation du courtisan ; se tenir au plus près du Soleil qui, contre un mauvais logement au palais, réchauffe les carrières, dispense les pensions, fait ou défait les fortunes. Hormis les rivalités de coteries, l'argent est la seconde préoccupation de la noblesse. Peu de nobles ont suffisamment de ressources pour suivre le train de vie imposé à la Cour. Généreux entre tous, le roi y pourvoit en multipliant faveurs et charges (chambellans, échansons, écuyers) qui asservissent encore la haute noblesse et l'enferme dans une cage dorée.

 

 

 

Les nobles et surtout belles dames ne sont pas les dernières à profiter de la bonté du roi. Versailles, c'est aussi le temps des grandes favorites, Mademoislle de La Vallière, Madame de Fontanges, Madame de Montespan... Pour elles, mais aussi pour célébrer ses éclatants succès diplomatiques et militaires, Louis XIV ordonne des fêtes éblouissantes. Il fait appel à Francine pour présider à la machinerie des grandes eaux et au lancement des feux d'artifice. Il commande à Molière une comédie, à Corneille ou Racine une tragédie. Couperin écrit une messe, Lully compose à la hâte un opéra ballet au cours duquel sa Majesté ne dédaignera pas de danser, travesti en Apollon. Protégés et pensionnés par le prince, les artistes, comme les nobles, sont les serviteurs obligés de sa gloire.

 

 

 

Durant les vingt premières années du règne, les louanges du roi sous le pinceau des artistes ou sous la plume des plus grands auteurs sont pour la plupart sincères. Ils encensent à la fois le héros conquérant, la France de Louis le Grand, et expriment la reconnaissance qu'ils doivent au protecteur des arts et des lettres. Les Français commencent à se persuader que le siècle n'a rien à envier à ceux de Périclès ou des Médicis. C'est dans “un climat de juste fierté nationale” que sont nés, entre 1660 et 1680, les grands chefs-d'oeuvre de Racine, Molière et Boileau, les 'Maximes' de La Rochefoucauld, 'La Princesse de Clève' de Madame de La Fayette, la presque totalité des 'Fables' de La Fontaine. Jeune, victorieux sur la scène européenne, admiré et craint par les cours étrangères, le roi peut faire preuve d'une certaine tolérance envers les audaces des artistes qu'il protège.

 

 

 

Sans sa protection, les intrigues des dévots auraient sans doute brisé la carrière d'un Molière. Après 1685, les choses changent. En conflit avec la plupart des États voisins, subissant l'influence dévote de Madame de Maintenon, le roi vieillissant impose à la cour un style plus austère. Les moeurs tournées en ridicule, la satire du libertinage ou du despotisme des grands ne sont plus de mise. La période des fêtes et des bals fait place à celle des guerres improbables et ruineuses. La célébration des victoires par les arcs de triomphe des portes Saint-Martin et Saint-Denis est loin. Le temps n'est plus aux Plaisirs de l'île enchantée, aux joutes littéraires où l'on se passionnait de savoir qui, dans la querelle des Anciens et des Modernes, soutiendrait Racine contre Charles Perrault.

 

 

 

Endeuillée par les morts successives des princes du sang, la cour se revêt de noir. La gravité ambiante n'autorise plus l'étalage d'un luxe voyant. Les tables de jeu qui brassaient des fortunes en pièces d'or se font plus discrètes. A l'image de la simplicité de Madame de Maintenon, les futiles outrances de la mode vestimentaire sont réfrénées. Les nobles dames modèrent leur goût pour les somptueux brocarts, les excès de dentelles et les flots de rubans, les longues traînes de lourd velours ou de fine soie, les décolletés largement dévoilés ou les extravagantes coiffures à la "hurluberlu". Les gentilshommes renoncent aux chausses à la rhingrave (larges jupes descendant jusqu'aux genoux qui évoquaient le costume des empereurs romains), pour adopter le long justaucorps à basques sur une culotte à pont. Mais l'austère monotonie de la cour à la fin du règne ne rebute pas les courtisans.

 

 

 

Ni les incommodités du château toujours en chantier, le froid glacial l'hiver ou la rigueur accrue de l'étiquette. On se dispute toujours aussi âprement l'honneur d'assister aux interminables cérémonies du lever, du souper ou du coucher du roi. Derrière les grilles de Versailles, on sait tout de la vie à la cour. Les quelque dix mille domestiques employés au service du château sont autant de colporteurs de nouvelles vers l'extérieur. Elles sont relayées par la domesticité des nobles, logée dans la toute neuve ville de Versailles. Ainsi à Paris on n'ignore rien des faits et gestes du roi. Mais en sens inverse, de la ville au roi, il n'y a pas de communication. Ce qui se passe dans le pays, ce que le commun pense de lui, Louis XIV n'en sait pas grand chose. De l'immense majorité des Français, le tiers état, il ne connaît que ce que les dépêches des intendants ou les rapports du lieutenant général de police La Reynie veulent bien dire.

 

 

 

Troisième ordre du royaume, le tiers état ne compte cependant pas moins de 19 500 000 roturiers, si l'on y soustrait les cinq cent mille personnes des deux premiers ordres constitués, par le clergé et la noblesse. Le tiers état est composé de tous ceux qui produisent et échangent les biens matériels. Mais une hiérarchie stricte en distingue différentes catégories. Du sommet au plus bas, des officiers royaux aux gens "sans aveu", l'écart social est immense. Au-dessus de tous, les hommes qui ont un rapport avec la fonction militaire, capitaines et lieutenants que Louvois va s'appliquer à discipliner en créant une armée permanente. En dessous des hommes d'armes viennent les rentiers vivant noblement, sans "faire métier" ou "marchandises". A Paris, Bordeaux, Lyon ou quelque autre ville d'importance, ils ont obtenu la qualification juridique de "bourgeois".

 

 

 

C'est dans les rangs de la bourgeoisie que Louis XIV va d'ailleurs recruter la plupart de ses secrétaires d'État ou ministres (Colbert, Le Tellier) ou les membres de ses Conseils. Il préfère ces serviteurs zélés et travailleurs à une noblesse imbue d'elle-même et contestataire. Le roi va tout particulièrement appeler auprès de lui des hommes issus de la bourgeoisie de Robe (d'où leur nom de robins) qui sont généralement des officiers de finances et de justice. Dans la haute bourgeoisie, on trouve aussi ceux que l'État emploie à son administration, les intendants, et les fermiers généraux qui afferment les impôts indirects en empochant un bénéfice sur les contribuables. Dans ces temps de difficultés financières, les banquiers et les hommes d'argent nés de la bourgeoisie vont prendre une importance croissante.

 

 

 

Les nobles, mais aussi le roi, sont contraints de s'adresser fréquemment à eux et d'accepter leurs exigences. Ils accumulent ainsi, par des pratiques souvent usurières, des fortunes immenses. On hait ces "nouveaux riches", ces roturiers qui maintenant peuvent marier leurs filles bien dotées à des gentilshommes pauvres. La noblesse d'épée affecte de mépriser ces "vils bourgeois" qui, en recevant titre et nom de terre, "altèrent" l'ordre social traditionnel. Aucun homme de mérite n'a grâce aux yeux des gentilshommes. Ils toisent avec le même dédain cet "ours mal léché" de Jean Bart, corsaire anobli par le roi, qui a pourtant sauvé le royaume de la famine en protégeant de l'agression hollandaise un convoi de 120 navires chargés de blé. La plupart des grands bourgeois sont également propriétaires terriens.

 

 

 

Quand un noble ou un paysan endetté vend sa terre, c'est un riche bourgeois qui en fait l'acquisition. Plus que la noblesse, ce sont désormais, avec le clergé, les Parlementaires et les financiers qui sont les possesseurs du sol. Les capitaux investis pour mettre en valeur leurs nouveaux domaines vont cruellement manquer aux entreprises commerciales que Colbert s'acharne à encourager en développant les manufactures "royales", pour apporter des emplois et concurrencer les produits étrangers. Ce défaut de moyens est, pour une part, la raison de la faillite du système mercantiliste de Colbert. Il avantage néanmoins les grands négociants qui commercent au loin, créent des comptoirs nouveaux en Amérique du Sud et investissent dans les puissantes compagnies maritimes, dont les villes de Saint-Malo, Nantes, Bordeaux, Sète ou Marseille sont les importants centres du trafic par mer.

 

 

 

Compagnies des Indes Orientales pour l'océan Indien, et des Indes occidentales pour l'Atlantique, du Levant pour la Méditerranée, exigent des vaisseaux en nombre suffisant pour se mesurer aux navires hollandais omniprésents sur les mers. Aussi, des primes et des avantages fiscaux incitent les armateurs à multiplier la flotte marchande. Les denrées rares arrivent de l'Ouest : café et sucre des Antilles françaises, cacao et surtout or et argent des côtes du Pérou et du Chili. Les épices, les soies, les plantes tinctoriales, le coton, etc., viennent de l'Est, des comptoirs de Pondichéry entre autres. Au sud, à partir des côtes de Guinée et du Sénégal, s'organise la traite des Noirs, dont les contingents d'esclaves sont envoyés à la Martinique, la Guadeloupe et l'île de Saint-Domingue, occupée en 1665. Mais les efforts pour réanimer le commerce n'enraye pas la stagnation économique, générale en Europe et consécutive aux reflux de la masse d'argent en circulation.

 

 

 

Elle frappe en particulier les petits marchands, artisans et boutiquiers qui ont envahi les cités et vivent médiocrement. Seuls les artisans de luxe établis à Paris (orfèvres, joailliers, armuriers) font de juteuses affaires en fournissant la cour qui se ruine en folles dépenses de bijoux et pierres précieuses. Plus durement que tous, les paysans sont affectés par la crise économique et accablés par les charges fiscales. Ils forment environ 80% de la population. Certains paysans propriétaires vivent de leurs revenus : laboureurs, plus favorisés, ou haricotiers qui exploitent péniblement des terres de moindre importance. Mais il reste peu d'argent pour vivre, une fois prélevés les droits seigneuriaux (champart, corvée), la dîme au clergé, les loyers et la taille royale.

 

 

Encore plus précaire est la situation des fermiers ou des métayers travaillant sur la terre du seigneur, lui devant la moitié des récoltes quand ils ne sont pas arrachés à leur champ pour servir à l'armée. Au bas de l'échelle survivent les domestiques de ferme et les ouvriers agricoles. Mal logée, mal vêtue, peu nourrie, la moitié de la population paysanne n'atteint pas vingt et un ans. A l'inverse de la Hollande ou de l'Angleterre, on ne note aucune amélioration dans les techniques agraires, les rendements, ou l'élevage du bétail. Hormis la culture du maïs venue d'Espagne et implantée en Aquitaine, il n'y a pas d'innovation qui pourrait relancer l'agriculture. Quand le blé manque, quand les intempéries se succèdent viennent les disettes calamiteuses (onze famines "générales" au XVIIe siècle, dont les plus graves en 1662, 1693-1694, 1709-1710) "Dans les provinces les hommes meurent de faim, on mange de l'herbe".

 

 

La rareté du pain, la brusque montée des prix attisent les révoltes paysannes. Elles sont atrocement réprimées par la maréchaussée qui, aux millions de morts par famine, additionne les milliers de pendus par la répression. Pour s'en sortir, certains paysans ajoutent à leur activité agricole le travail artisanal à domicile pour la multitude de petites fabriques disséminées en France. D'autres abandonnent la terre pour s'engager comme manoeuvres sur les nombreux chantiers de construction qui demandent toujours plus de bras : réseau routier, canal du Midi, arsenaux, ports et surtout fortifications militaires emprises par Vauban à Rochefort, Lorient, Sète, etc. Enfin, il reste aux paysans le recours à l'exil dans les territoires de l'empire colonial : îles Maurice ou de la Réunion, Guyane, Sénégal, Madagascar, concessions du Canada (où quatre mille d'entre eux vont immigrer).

 

 

 

Les plus aventureux s'embarqueront à la suite de Cavelier de La Salle pour explorer des territoires nouveaux en Amérique, descendre le Mississippi jusqu'à son embouchure, prendre possession de la vaste plaine qui l'entoure et à laquelle on donnera le nom de Louisiane en l'honneur du roi de France. Quand Louis XIV meurt, le 1er septembre 1715, le peuple ne pleure guère le héros qu'il avait autrefois vénéré comme un dieu. Le peuple a le ventre vide, comme est vide le Trésor royal. Aux temps glorieux du début du règne, la France au seuil du XVIIIe siècle donne l'image d'une nation meurtrie par la défaite des armes et la faillite économique. Pourtant, une reprise s'esquisse qui va porter ses fruits durant le règne de Louis XV. Pourtant, en dépit de la persistante adversité, une classe va prospérer, la bourgeoisie, et continuer son irrésistible ascension aux siècles suivants.

 

 

 

 

► 1661 Le règne de Louis XIV marqua l'apogée de la construction séculaire d'un absolutisme royal de droit divin. Louis XIV vit son autorité absolue bénéfier de la fin historique des grandes révoltes nobiliaires, parlementaires, protestantes et paysannes, qui marquaient la vie du royaume depuis plus d'un siècle au moins. Absolutisme, au milieu du XVIIe siècle, la France est en position de s'arroger une suprématie incontestée en Europe. Elle a vaincu ses principaux ennemis, triomphé de la domination des Habsbourg et négocié un accord démantelant l'alliance entre l'Allemagne et l'Espagne. Le nouvel équilibre des forces qui émerge en Europe tourne clairement en sa faveur. Avec ses 18 millions d'habitants, la France est le pays le plus peuplé du continent ; son agriculture lui permet de vivre en autarcie, et son industrie prospère.

 

 

Stimulé par la position de force de la France, Louis XIV affirme son autorité : il se considère comme un monarque de droit divin, détenant son pouvoir absolu de Dieu. Il se réserve le droit de décision sur toutes les affaires de l'État et exige l'obéissance totale de ses sujets. La noblesse, appelée à la cour son service personnel, perd son pouvoir dans les provinces au profit des Intendants, qui se font fort de contrôler l'obéissance au roi. Les hautes classes sociales sont nivelées ; les bourgeois se voient octroyer, à l'instar de la noblesse, des postes de faveur ou de responsabilité. Roi "par la grâce de Dieu", Louis XIV s'arroge même le contrôle de l'Église en France.

 

 

 

Pour s'assurer que les protestants ne pourront échapper à son autorité, il révoque l'Édit de Nantes (1685) et ferme les écoles et églises réformées, poussant à l'exil près de 200 000 protestants. Enfin, la production artistique et littéraire doit respecter le classicisme défini par les académies, c'est-à-dire par le goût du roi : splendeur et gloire, comme en témoigne le château de Versailles. Droit divin, théorie qui affirme que le roi tient son pouvoir directement de Dieu, dont il est le lieutenant sur terre. Aucune autorité, ni populaire ni ecclésiastique ne lui est donc supérieure. A l'origine, cette doctrine a été formulée par les légistes de Philippe le Bel pour asseoir son autorité face à celle du puissant Saint-Siège.

 

 

 

 

► 1661 - 23 avril Obligation des membres du clergé de signer un formulaire antijanséniste, refus des solitaires et des religieuses de Port-Royal.

 

 

 

 

► 1661 - 17 août Fouquet reçoit le roi dans son château de Vaux-le-Vicomte. Elle est somptueuse, avec jets d'eaux, feux d'artifice, ambigu (buffet) donné pour plus de 1000 couverts et supervisé par François Vatel, pièce de Molière (création des Fâcheux). Louis XIV est furieux de voir tant de splendeur alors que ses propres demeures sont vides. L'origine de tant d'argent lui paraît suspecte. L'offre de Fouquet de lui donner Vaux ne fait que l'irriter davantage. La fête extravagante de Vaux ne cause pas l'arrestation de Fouquet, contrairement à l'historiographie traditionnelle. En effet, la décision de l'arrestation a déjà été prise. Néanmoins, elle explique l'acharnement de Louis XIV à anéantir ce ministre qui lui fait de l'ombre.

 

 

 

 

► 1661 - 4 septembre Louis XIV ordonne à d'Artagnan l'arrestation de Fouquet pour le lendemain. Dans la nuit du 16 au 17 août 1661, Louis XIV entouré de ses mousquetaires, quitte blanc de rage le château de Vaux-le-Vicomte, où Fouquet venait de lui offrir une fête trop royale, et regagne Fontainebleau. Le luxe inouï, les "insolentes acquisitions" de son surintendant lui font cruellement ressentir combien le Louvre et de manière générale les palais royaux ne sont plus à la hauteur de la grandeur royale, de la magnificence que le jeune roi imagine pour son règne. Cette fête a précipité la chute de Fouquet, en effet depuis le mois de mai, Colbert met sous les yeux du roi les comptes qui établissent les malversations du surintendant, qui semble confondre les deniers de l'État et les siens; ce qui pourtant est une pratique courante à l'époque...

 

 

 

Fouquet, grâce à la protection de Mazarin et d'Anne d'Autriche avait pu atteindre le sommet des honneurs, la suprême faveur. Richement marié, procureur général du roi au Parlement de Paris, surintendant des Finances ordinaires et extraordinaires, Fouquet était encore en 1659 après Mazarin l'homme le plus puissant de France. Erreur de calcul ou naïveté ? Fouquet a vendu la seule charge qui le rendait presque inviolable, celle de procureur général du roi, il a ainsi contribué à sa propre perte... se douterait-il de quelque chose ? il a fait fortifié Belle-Île (qu'il a achetée) pour pouvoir s'y réfugier en cas de disgrâce. Le roi cependant ne lui en laissera pas le temps, il le fait arrêter à Nantes par d'Artagnan ; son procès durera trois ans, il est condamné en décembre 1664 à la confiscation de ses biens et au bannissement perpétuel.

 

 

 

Jugeant la sentence trop clémente, Louis XIV, commue la peine en détention à vie. Emprisonné à Pignerol, Fouquet victime de la raison d'État y meurt en 1680. D'Artagnan, De son vrai nom Charles de Batz-Castelmore, d'Artagnan est un homme de guerre français né entre 1611 et 1615 au château de Castelmore, près de Lupiac, en Gascogne (dans le département actuel du Gers) et mort au siège de Maastricht le 25 juin 1673. Le 5 septembre 1661, c'est à d'Artagnan que le roi confie la délicate tâche d'arrêter Nicolas Fouquet, lors de la tenue du Conseil à Nantes. Commence alors une longue période où le mousquetaire, transformé en geôlier, accompagne son prisonnier dans ses lieux d'incarcération successifs : trois mois au château d'Angers, puis au donjon de Vincennes, le 20 juin de l'année suivante à la Bastille et enfin à Pignerol.

 

 

 

Pendant ces longs mois, geôlier vigilant, il s'occupe personnellement de son prisonnier, filtrant ses visiteurs et rendant compte scrupuleusement en haut lieu de tous les détails de la vie du prisonnier avec lequel, malgré les rigueurs de la détention, il conserve des relations presque amicales. Madame de Sévigné rapportera avec quelle diligence d'Artagnan a rendu le transfert et la détention de Fouquet la moins pénible possible. D'Artagnan devient gouverneur de Lille, gagné par la France en 1667. Il était un gouverneur impopulaire et ne songeait qu'à retourner sur le champ de bataille. Il en eut l'occasion lorsque Louis XIV entama la Guerre de Hollande en 1672 contre les Provinces Unies. Il y trouva la mort en 1673, lors du siège de Maastricht, tué par une balle de mousquet reçue en pleine gorge alors qu'il combattait un jour de relâche...

 

 

 

La légende peut commencer. Le mousquetaire était autrefois un fantassin armé d'un mousquet. Le corps des mousquetaires de la maison du roi de France a été créé en 1622 lorsque le roi Louis XIII dota de mousquets (armes d'infanterie) une compagnie de carabins (cavalerie légère), elle même créée par son père, Henri IV. Ces mousquetaires avaient la particularité de combattre indifféremment à pied ou à cheval. Ils formaient la garde habituelle du roi à l'extérieur, la garde à l'intérieur des appartements royaux étant celle des gardes du corps et des gardes suisses.

 

 

 

Peu après, fut créée une compagnie de mousquetaires pour le cardinal de Richelieu, compagnie qui passa, à la mort de celui-ci en 1642, à son successeur Mazarin. Ce dernier, n'appréciant guère les turbulents mousquetaires du roi, fit dissoudre leur compagnie en 1646. Elle ne reparut qu'en 1657, comptant alors 150 hommes. À la mort de Mazarin en 1661, la compagnie des mousquetaires du cardinal passa au roi Louis XIV. Elle fut réorganisée sur le modèle de la première compagnie en 1664 et reçut le surnom de "mousquetaires gris" dû à la robe de ses chevaux, alors que la deuxième compagnie fut appelée "mousquetaires noirs".

 

 

 

 

► 1661 - 5 septembre Arrestation de Fouquet à Nantes, accusé de détourne-ment de fonds.

 

 

 

 

► 1661 - 7 septembre Fouquet est emprisonné à Angers.

 

 

 

 

► 1661 - 15 septembre La charge de Surintendant des finances est rempla-cée par un Conseil royal des finances. Le Conseil que Louis XIV met en place est un héritage de l'époque féodale, lorsque le roi réunissait ses vassaux pour leur demander conseil. A la différence de ce conseil ancien, le Conseil royal tient au roi seul et à ceux qu'il choisit pour ministres ou secrétaires d'état. Qui plus est, dans ce conseil que le roi réunit quatre fois par semaine, les grands n'ont plus leur place et ce sont des hommes d'origine bourgeoise qui les remplacent. En ce jour, Jean-Baptiste Colbert est nommé, à quarante-deux ans, ministre d'état.

 

 

 

 

► 1661 - 1er novembre Naissance de Louis, le "Grand Dauphin". Le Grand Dauphin, Louis de France, dit le Grand Dauphin est né à Fontainebleau le 1er novembre 1661 et mort au château de Meudon le 14 avril 1711. Fils aîné de Louis XIV et de Marie-Thérèse d'Autriche, il eut pour gouverneur le duc de Montausier et pour précepteur Bossuet. Il fut un élève appliqué, mais apparemment peu doué.

 

 

 

 

► 1661 - 15 novembre Décret instituant la Chambre de justice destinée aux abus et malversations depuis 1635. Le roi et Colbert instituent la Chambre de Justice, qui taxera lourdement les financiers accusés d'avoir récupéré jadis à leur profit une provende excessive dans les revenus monarchiques. Les partisans de Colbert (Bauyn, Berthelot, Daliès de la Tour, Riquet…) procèdent ainsi à une épuration à leur profit.

 

 

 

 

► 1662 - 27 octobre Traité de Londres sur le rachat de Dunkerque à l'Angle-terre.

 

 

 

 

► 1662 Colbert devient contrôleur général des finances (1662-1683). Jean-Baptiste Colbert, homme de Mazarin, Jean-Baptiste Colbert (1619-1683) entre à la mort de son protecteur au service du roi de France Louis XIV. Dénonçant ses pratiques aux finances, il contribue à la disgrâce de Fouquet et prend sa place. Né dans une famille de drapiers, Colbert achète la charge de 'commissaire des guerres' et entre ainsi au service du roi. En 1651, Mazarin le prend sous son aile et le recommande au monarque à la veille de sa mort : l'habile gestionnaire est engagé et intrigue pour conduire Fouquet à sa perte. C'est chose faite en 1661, lorsque le surintendant des finances est arrêté et jeté en prison.

 

 

Colbert lui succède et devient bientôt contrôleur général : détenant les rênes de l'économie française, il s'emploie à assainir le pays tout en faisant face aux multiples dépenses royales. Déterminé à favoriser le commerce, il inaugure le Secrétariat d'Etat à la marine en 1669, crée bon nombre de manufactures, développe les infrastructures et institue les Compagnies Commerciales. Obsédé par son idée d'une France indépendante, il fait tout pour stimuler les exportations et réduire les importations, plongeant le pays dans l'autarcie. Austère, peu loquace, vêtu de noir, en poste dès 5h00 du matin, Colbert est peu aimé du peuple français qui voit en lui le responsable de la hausse des impôts.

 

 

 

 

► 1662 Le Lorrain peint 'Paysage avec le père de Psyché sacrifiant au temple d'Apollon’

 

 

 

 

► 1662 Madame de La Fayette écrit 'La Princesse de Montpensier’

 

 

 

 

► 1662 Pierre Corneille écrit 'Sertorius’

 

 

 

 

► 1662 Molière écrit 'l'École des femmes'. Jean-Baptiste Poquelin achève la création de sa dernière comédie en 5 actes au Palais-Royal à Paris. "L'Ecole des femmes" remportera un immense succès et sera vite considérée comme la première comédie de la maturité pour Molière. Cependant, la morale et le comique de la pièce agaceront ses rivaux tels que Corneille et les consciences traditionnelles. Molière devra faire face à une vague de critiques qui alimenteront la polémique jusqu'en 1663.

 

 

 

 

► 1662 mort à Paris de Blaise Pascal à l'âge de 39 ans. 'Ses Pensées' seront trouvées et publiées après sa mort. Blaise Pascal s'éteint à l'âge de trente neuf ans et laisse inachevée son oeuvre philosophique la plus importante : les "Pensées". Grand mathématicien et physicien, Pascal s'était détourné de la science après une expérience mystique. Outre l'invention d'une machine à calculer (la pascaline), Pascal a fait des travaux importants sur les probabilités. Sa pensée, imprégnée de Jansénisme, met l'accent sur la supériorité de la Foi.

 

 

 

 

► 1663 Fondation de La Petite Académie dans la bibliothèque de Colbert (Académie des Inscriptions). L'Académie des inscriptions et belle-lettres a été fondée par Colbert en 1663. Sa mission était initialement d'établir les inscriptions et devises des monuments et médailles en l'honneur du roi Louis XIV.

 

 

 

 

► 1663 Pierre Corneille écrit 'Sophonisbe’

 

 

 

 

► 1663 Molière écrit 'La Critique de L'École des Femmes’

 

 

 

 

► 1664 - 27 août Fondation de la Compagnie des Indes orientales et des Indes occidentales. C'est pour stimuler le commerce que Colbert crée la Compagnie des Indes occidentales qui comprend les Antilles, la Guadeloupe, la Martinique et la partie occidentale de Saint-Domingue. Il va encore créer quatre autres compagnies, celle des Indes orientales, celle du Nord, celle du Levant et celle du Sénégal. La Compagnie des Indes orientales - ou Compagnie françoise pour le commerce des Indes orientales de son vrai nom - est une entreprise commerciale, fondée en 1664 pour concurrencer la Compagnie anglaise des Indes orientales et la Compagnie hollandaise des Indes orientales.

 

 

 

Imaginée par Colbert, elle est créée par une déclaration royale de Louis XIV, enregistrée par le Parlement de Paris et complétée par des statuts qui en font une manufacture royale avec tous les privilèges associés, en particulier exemption de taxes, monopole exclusif du commerce dans l'hémisphère oriental. La Compagnie se voit définir des objectifs plus vastes que le suggère son nom et qui sont de trois ordres : le commerce, évidemment, et la lutte contre les produits anglais et hollandais ; la politique, en contribuant au développement d'une marine nationale et en affirmant la présence française sur les mers ; la culture et la religion : en propageant la civilisation française et en évangélisant les païens. La Compagnie des Indes Occidentales Françaises, à été crée par Colbert pour faire du commerce avec l'outre-mer. Ce commerce se faisait surtout avec les colonies fondées à l'Ouest; Louisiane (Nouvelle-Orléans), Saint-Domingue,...

 

 

 

 

► 1664 - 18 septembre Colbert fait établir un tarif douanier général contre les marchands hollandais.

 

 

 

 

► 1664 - 20 septembre Création d'un Conseil de commerce pour assister le Conseil des finances.

 

 

 

 

► 1664 - 14 novembre Début du procès de Fouquet devant la Chambre de justice.

 

 

 

 

► 1664 - 20 décembre Fouquet est condamné à la confiscation de ses biens et au bannissement. Louis XIV le fait enfermer à Pignerol. On n'éblouit pas impunément le Soleil. Le roi n'a pas toléré l'hommage fastueux que son surintendant à voulu donner au roi lors d'une fête donnée le 17 août 1661 au château de Vaux-le-Vicomte. Le 5 septembre 1661, d'Artagnan et ses mousquetaires ont arrêté Nicolas Fouquet à Nantes, où le roi a présidé les États de Bretagne. Le procès qui s'achève a duré trois ans. Fouquet est condamné en ce jour pour abus, malversations et lèse-majesté à la confiscation de ses biens au bénéfice de la couronne et au bannissement à vie. Louis XIV aggrave la peine en faisant une détention perpétuelle. La forteresse de Pignerol est la première prison de Fouquet. On ignore où et quand il termina ses jours.

 

 

 

 

► 1664 Molière écrit le 'Tartuffe' (première version)

 

 

 

 

► 1664 Interdiction de 'Tartuffe'. La pièce présentée en mai 1664, en avant première, devant le roi, est une pièce inachevée en 3 actes. Mais son contenu déjà soulève l'indignation du parti des dévots. La Compagnie du Saint Sacrement usa de son influence pour faire interdire la pièce. Ils y voyaient une attaque en règle de la religion et des valeurs qu'ils véhiculaient. En effet, derrière la critique de l'hypocrisie thème principal de la pièce, se cache aussi une attaque du rôle très influent de certains dévots directeurs de conscience, capteurs d'héritage.

 

 

 

 

► 1664 Jean de la Fontaine écrit 'Nouvelles’

 

 

 

 

► 1664 François de La Rochefoucauld écrit 'Maximes' (première version).

 

 

 

 

► 1664 Robert Hooke publie 'Micrographia'. Robert Hooke, né le 18 juillet 1635 à Freshwater et mort le 3 mars 1703, est un des plus grands scientifiques expérimentaux du XVIIème siècle et donc une des figures clés de la révolution scientifique de l'époque moderne. En 1653, Hooke entra à Oxford où il rencontre Robert Boyle dont il devient l'assistant. En 1660, il découvre la loi de Hooke d'élasticité, qui décrit la variation linéaire de tension avec l'extension.

 

 

En 1662, Hooke est nommé démonstrateur à la Société Royale récemment fondée, il est responsable des expériences exécutées lors des réunions. En septembre 1664, il publie son livre, 'Micrographia', qui contient de nombreuses observations réalisées à l'aide de microscopes et de télescopes. Son apport en biologie est très important. On lui attribue ainsi la première description d'une cellule biologique faite à partir de l'observation de végétaux. En 1665, il est nommé professeur de géométrie à l'Université de Gresham.

 

 

 

 

► 1665 Septembre : Début du règne de Charles II d'Espagne (fin en 1700). Régence de Marie-Anne d'Autriche, mère de Charles II qui se heurte à l'ambition du populaire don Juan d'Autriche, bâtard de Philippe IV d'Espagne. Ses ministres, le jésuite allemand Johan Eberhad Nithard (1665-1673) puis l'aventurier Fernando de Valenzuela (1673-1677) seront successivement chassés du pouvoir par don Juan. Charles II d'Espagne (né à Madrid, le 6 novembre 1661 - mort à Madrid, le 1er novembre 1700) fut le dernier roi espagnol de la maison des Habsbourgs.

 

 

Fils de Philippe IV et de Marie-Anne d'Autriche, il hérita du trône à la mort de son père en 1665, constamment sous la régence de sa mère jusqu'à sa majorité en 1675. Les mariages consanguins successifs de la famille avaient produit une telle dégénérescence que Charles était rachitique, maladif et débile, en sus de son impotence, il eut à affronter un conflit sur sa succession.

 

 

 

 

► 1665 - 15 février 'Don Juan' de Molière fait scandale. Cette pièce de Molière suscita à sa création une levée de bouclier de la part de la Cabale. Écrite juste après Tartuffe, où Molière fustigeait l'hypocrisie de certains dévots, elle semble aux yeux des religieux de l'époque une apologie du libertinage. Le seul défenseur de la religion semble être Sganarelle pour lequel la religion ressemble fort à de la superstition et dont le rôle comique est indéniable. Elle va donc subir, dès sa deuxième représentation une attaque en règle. On demandera à Molière de supprimer certaines scènes (scène du pauvre) et certaines répliques (mes gages, mes gages) qui semblaient tourner en dérision la religion. Elle ne sera éditée qu'en 1682 dans des versions souvent mutilées et ce n'est qu'en 1884 qu'elle sera rejouée pour la première fois dans sa version originale.

 

 

 

 

► 1665 La Troupe de Molière devient Troupe du Roi.

 

 

 

 

► 1665 Création du Journal des savants, en français (langue française capable de traiter la science). Le Journal des savants était un célèbre recueil littéraire. Il fut fondé à Paris en 1665 par M. de Sallo, conseiller au Parlement. Ce fut la première publication de ce genre que l'Europe ait possédée. Redigé par les membres de l'Institut et imprimé à l'Imprimerie nationale, ce journal publie un grand nombre de travaux d'érudition et de comptes rendus critiques de premier ordre.

 

 

 

 

► 1665 Johannes Vermeer peint 'La Jeune Fille à la perle'. La Jeune Fille à la perle ou la Jeune Fille au turban est un tableau de Johannes Vermeer peint vers 1665. Vermeer a travaillé avec des éléments chromatiques simples; quelques glacis du même pigment expriment les ombres. Le turban, mélange d'outremer et de blanc, est surmonté d'un tissu jaune éclatant ; la veste modelée avec un ocre plus clair fait ressortir le blanc du col qui se reflète dans la perle. L'art de la carnation tient dans un glacis mince, de couleur chair, sur un sous-modelage transparent. Éclatante sur fond de néant, la jeune fille ne se laisse pas oublier facilement.

 

 

 

 

► 1665 mort de Nicolas Poussin.

 

 

 

 

► 1666 - 20 janvier Mort de la reine-mère Anne d'Autriche. C'est d'un cancer du sein apparu deux ans plus tôt que la reine, à soixante-cinq ans, meurt au Louvre. Une opération vaine n'a pas empêché la gangrène de progresser. Elle est inhumée à Saint-Denis. Son coeur est au Val-de-Grâce.

 

 

 

 

► 1666 Commencement par l'ingénieur Riquet des travaux du creusement du canal du Midi, destiné à joindre l'Atlantique à la Méditerranée (sera achevé en 1681). Le canal du Midi est un canal français qui relie la Garonne à la Méditerranée. Il fournit avec le canal latéral à la Garonne une voie navigable (le canal des deux mers) de l'Atlantique à la Méditerranée. C'est le commerce du blé qui motiva sa construction. Construit au XVIIe siècle, de 1666 à 1681, sous le règne de Louis XIV, sous la supervision de Pierre-Paul Riquet, le canal du Midi est le plus ancien canal d'Europe encore en fonctionnement. Pierre-Paul Riquet, baron de Bonrepos, est l'ingénieur qui a permis la réalisation du Canal du Midi. Il est né a Béziers, probablement le 29 Juin 1609.

 

 

 

 

► 1666 Septembre : Grand incendie de Londres qui détruit la ville à 80% mais met fin à l'épidémie de peste qui avait commencé l'année précédente. Le grand incendie de Londres est une catastrophe qui ravagea la ville de Londres (Angleterre) en septembre 1666 et la détruisit presque entièrement.

 

 

 

 

► 1666 - 4 juin Première du 'Misanthrope' de Molière. La seizième pièce de Molière est représentée pour la première fois au théâtre du Palais-Royal à Paris. "Le Misanthrope ou l'atrabilaire amoureux", l'une des meilleures comédies de Molière, n'a que peu de succès. L'auteur interprète lui-même le rôle d'Alceste qui, avec sa franchise brutale et son mépris des conventions, représente le véritable homme libre dans une société hypocrite. Grâce à ses multiples facettes, Alceste se prête à de nombreuses interprétations : naïf au temps de Molière, il s'est transformé en honnête homme au siècle des Lumières, puis en victime romantique au XIXe siècle.

 

 

 

 

► 1666 Fondation de l'Académie des Sciences.L'Académie des sciences  doit son origine au projet de Colbert de créer une académie générale. Elle s'inscrit également dans la lignée des divers cercles de savants qui se réunissaient au XVIIe siècle, autour d'un mécène ou d'une personnalité érudite. Colbert choisit un petit groupe de savants qui s'assemblèrent le 22 décembre 1666 dans la bibliothèque du roi, nouvellement installée rue Vivienne, et y tinrent désormais des séances de travail bi-hebdomadaires. Les trente premières années d'existence de l'Académie furent relativement informelles, la nouvelle institution n'ayant pas reçu de statuts. Le 20 janvier 1699, Louis XIV donnait à la compagnie son premier règlement. L'Académie reçut le titre d'Académie royale et fut installée au Louvre. Composée de 70 membres, elle contribua au XVIIIe siècle au mouvement scientifique de son temps par ses publications et joua un rôle de conseil auprès du pouvoir.

 

 

 

 

► 1666 Bussy-Rabutin écrit 'Histoire amoureuse des Gaules'. Bussy-Rabutin, Roger de Rabutin, comte de Bussy était un écrivain français né à Epiry en 1618 et mort à Autun en 1693. Il débuta une carrière militaire sur les traces de son père, jusqu'au grade de lieutenant du roi. Il participa au siège de Mardick. Durant la Fronde il reçu ses ordres de Turenne et gagna la bataille des Dunes. Embastillé pour des écarts de conduite (orgies), il fut chassé vers ses terres de Bourgogne. Durant son exil, il réalisa des peintures, écrivit de nombreux textes et entretint une correspondance avec Madame de Sévigné. Membre de l'Académie française en 1665.

 

 

 

 

► 1667 - 15 mars Création de la charge de lieutenant de police de Paris, Nicolas de La Reynie est nommé à sa tête. Gabriel Nicolas de la Reynie (1625 à Limoges, France - 1709 à Paris, France) fut le premier lieutenant général de police de Paris. À cette époque, quatre "polices" se concurrencent à Paris : les commissaires, les archers et exempts du guet, la compagnie du lieutenant criminel et la prévôté de l'Île. Il réorganise ces polices et les prend sous sa coupe. Elles sont chargées d'assurer la sécurité des rues de Paris, de surveiller le milieu parisien d'alors et de le truffer d'indicateurs. 

 

 

La Reynie réprime l'impression et le colportage des écrits séditieux, crimes qu'il juge lui-même directement et très sévèrement. Chargé de l'exécution des lettres de cachet, il participe à la haute politique quand il assure le ravitaillement en blé de Paris, ou quand il dirige les persécutions contre les protestants. C'est aussi grâce à ses méthodes musclées que Paris devient la ville la plus propre de l'Europe de cette époque et qu'il éradique les cours des miracles. On lui doit l'éclairage public (d'où l'expression de "Paris ville lumière"), qui servit à rendre les rues plus sûres, les premières règles de circulation et de stationnement, le pavage des rues et l'adduction d'eau.

 

 

 

 

► 1667 avril Ordonnance de réforme de la justice ("Code Louis"). Le Code Louis est le nom donné aux "ordonnances sur la réformation de la justice civile et criminelle" de 1666 et 1670, et ce en l'honneur du roi Louis XIV. C'est la mise en ordre des lois et juridictions du royaume, dont le sud était de droit "romain" et le nord de droit coutumier. Il a été élaboré sous la direction de Colbert à partir de 1661. En 1667, c'est la justice civile. Les trente cinq articles traitent surtout de la hiérarchisation des différents tribunaux, de la discipline des magistrats et toilettent la procédure. En 1670, c'est la justice criminelle. On maintient, selon l'esprit de l'époque, la question, les galères et la peine de mort.

 

 

 

 

► 1667 à 1668 - Guerre de Flandre (ou guerre de Dévolution) entreprise par Louis XIV pour faire valoir, lors de la mort de Philippe IV d'Espagne, les titres que lui donnait son mariage avec Marie-Thérèse, en vertu du droit de dévolution, à la possession du Brabant, de la Flandre et de la Franche-Comté. - Les principaux faits de cette guerre sont l'occupation de la Franche-Comté et le siège de Dôle par les Français. - Elle se termina par le traité d'Aix-la-Chapelle qui donnait la Flandre à la France (1668). La Guerre de Dévolution (1667-1668), déclenchée à la suite de la mort du roi d'Espagne le 17 septembre 1665, est la première guerre de Louis XIV.

 

 

À la mort de Philippe IV d'Espagne, Louis XIV de France, réclame des villes du Nord-Est : Mons, le Luxembourg, Anvers, Cambrai, le Brabant, Malines, Namur, la Franche-Comté, la Haute-Gueldre et le Limbourg, sur les possessions d'Espagne. Ces revendications ont pour origine le mariage entre le Roi de France et Marie-Thérèse, infante d'Espagne, fille aînée de Philippe IV d'Espagne. La dot de 500 000 écus n'ayant pas été payée, en vertu du droit de dévolution, coutume ancestrale originaire du Brabant, le roi de France prend la tête de l'armée.

 

 

 

 

► 1667 - 24 mai Louis XIV revendique la couronne espagnole, début de la guerre de dévolution.

 

 

 

 

► 1667 - 14 juillet L'Espagne déclare la guerre à la France.

 

 

 

 

► 1667 - 31 juillet Paix de Breda. Louis XIV a voulu faire respecter les droits de sa femme, Marie-Thérèse, sur les Pays-Bas. Elle y avait renoncé en raison de son mariage avec le roi, mais en échange d'une dot de 500 000 écus d'or, qui n'a toujours pas été payée. Inquiets, les Pays-Bas, qui redoutent la puissance de la France, signent en ce jour avec l'Angleterre la Paix de Breda. La guerre de Dévolution s'engage. Redoutant de retrouver les champs de bataille, Turenne murmure : “Tu trembles, carcasse, mais tu tremblerais bien davantage si tu savais où je vais te mener”. 

 

 

 

Le Traité de Breda a été signé dans la ville néerlandaise de Breda, le 23 juillet 1667, par l'Angleterre, la République des Provinces-Unies, la France et le Danemark. De façon précipitée, il mit un terme à la deuxième guerre anglo-hollandaise (1665-1667), alors que les forces de Louis XIV commençaient à envahir les Pays-Bas espagnols, mais laissa de nombreuses querelles territoriales non résolues. Durant les étapes précédentes de la guerre, les Néerlandais se trouvaient en position favorable. L'amiral de Ruyter contrôlait presque toutes les mers au sud de l'Angleterre depuis sa victoire à la bataille de Chatham, et sa présence incita les délégués anglais à signer la paix.

 

 

 

 

► 1667 - 28 août Prise de Lille.

 

 

 

 

► 1667 - 18 novembre Représentation d''Andromaque' de Racine à l'hôtel de Bourgogne à Paris. Le poète Jean Racine offre à la Cour de Louis XIV la première représentation "d'Andromaque". Il enlève à Molière l'une de ses meilleures actrices, la Du Parc, pour lui offrir le rôle-titre. La pièce est caractéristique de son oeuvre par la modification d'une trame narrative connue (ici l'Andromaque d'Euripide) pour décrire les passions malheureuses qui atteignent leur paroxysme dans le dénouement tragique. Il entrera à l'Académie française en 1773.

 

 

 

 

► 1667 Pierre Corneille écrit 'Attila’

 

 

 

 

► 1667 John Milton écrit 'Le Paradis perdu'. John Milton est né le 9 décembre 1608 à Londres. Son père était un notaire puritain, qui écrivait des madrigals pour la reine Élisabeth Ière. John Milton a commencé à écrire à l'âge de dix ans. Il fit ses études à Oxford, mais il était sujet à de violents maux de tête. Il refuse de rentrer dans les ordres, comme le voulait son père, car il détestait le clergé. Après ses études, il décide de voyager, en France et en Italie. Puis il rentre à Londres et devient le précepteur de ses neveux. En 1643, il se marie avec Marie Powell, 17 ans, avec laquelle il aura trois enfants.

 

 

Au moment de la Guerre civile qui oppose les royalistes et les parlementaires, il devient partisan de Cromwell et écrit des pamphlets défendant l'exécution du roi Charles Ier. En 1649, il devient secrétaire latin du Conseil d'État jusqu'à ce qu'il perde la vue, vers 1650. Sa femme meurt en mai 1652, et se remarie quatre ans plus tard. Sa seconde femme et sa fille mourront un an après. John commence à travailler sur 'le paradis perdu'. En 1660, il est emprisonné à cause d'un groupe radical royaliste, Les fils de Bélial, puis grâcié.

 

 

 

 

► 1667 à 1745 - naissance et mort de Jonathan Swift. Romancier et poète irlandais. Auteur de pamphlets satiriques sur la religion et la politique, il doit sa célébrité à ses fameux Voyages de Gulliver (1726)

 

 

 

 

► 1668 - 23 janvier La Suède, l'Angleterre et les Provinces-Unies s'allient contre la France à La Haye.

 

 

 

 

► 1668 - 2 mai Traité d'Aix-la-Chapelle. Il met fin à la guerre de Dévolution qui faisait valoir les droits de la reine de France, Marie-Thérèse d'Autriche, ancienne infante d'Espagne, sur les Pays-Bas espagnols. Par ce traité, la France restitue à l'Espagne la Franche-Comté mais Louis XIV garde les places fortes des Flandres dont Lille, Tournai et Douai. Le traité d'Aix-la-Chapelle met fin à la guerre de Dévolution : la France enlève à l'Espagne les villes de Lille, Armentières, Douai et éloigne ainsi de Paris la frontière nord du royaume. La France rend à l'Espagne la Franche-Comté qu'elle occupait.

 

 

 

 

► 1668 - 18 juillet Le Nôtre achève les jardins de Versailles. Jardins baroques (ou jardins à la française) créés par André Le Nôtre pour le roi Louis XIV, le parc de Versailles mélange bassins, bosquets, canaux, et statues au pied du château. L'ensemble est à la gloire du roi Soleil. Un jardin à la française est un jardin à ambition esthétique ou symbolique qui impose sa symétrie à une nature domestiquée.

 

 

 

 

► 1668 Du Cange édite 'l'Histoire de saint Louis' par Joinville. Du Cange, Charles du Fresne, sieur du Cange ou Du Cange est né le 18 décembre 1610 à Amiens et est mort le 23 octobre 1688 à Paris. Il étudia le droit à Orléans et devint avocat au barreau de Paris en 1631. Il revint à Amiens où il acquit la charge notariale de son beau-père. Il est passé à la postérité non comme juriste mais comme linguiste philologue, laissant plusieurs dictionnaires et glossaires latins et grecs que l'on trouve aujourd'hui à la Bibliothèque Nationale. Son oeuvre permit de comprendre comment nos ancêtres passèrent du latin classique au latin impérial, puis au latin médiéval et finalement au français.

 

 

 

 

► 1668 Dom Mabillon écrit 'Acta sanctorum' (1668-1701). Le Père Mabillon, bénédictin de la Congrégation de Saint- Maur, auteur des 'Acta Sanctorum ordinis sancti Benedicti' (Saints de l'Ordre de Saint Benoît) et fondateur de la science diplomatique (étude des "diplômes" et chartes...) mort en 1707

 

 

 

 

► 1668 Jean de la Fontaine écrit 'Les Fables'. La Fontaine publie son premier recueil de Fables, illustré par François Chauveau. L'ouvrage est dédié au dauphin, Louis de France, âgé de seulement 8 ans. Il contient 124 fables didactiques dont "Le Corbeau et le Renard", "Le Chêne et le Roseau", ou encore "Le Lièvre et la Tortue". Le recueil connaît un succès immédiat.

 

 

 

 

► 1668 Antoni van Leeuwenhoek réalise son premier microscope vers 1668 et commence ses observations. Antoine van Leeuwenhoek (24 octobre 1632, Delft - 27 août 1723, Delft) était un commerçant et savant de Delft aux Pays-Bas. Van Leeuwenhoek est surtout connu pour ses améliorations du microscope et comme l'un des précurseurs de ce que l'on appellera plus tard la biologie cellulaire et la microbiologie. Il a ainsi poursuivi l'oeuvre de Jan Swammerdam. C'est un peu par hasard qu'il est le premier à faire des observations étonnantes avec un microscope de sa fabrication. Devenu correspondant de la Royal Society of London, il en devient membre en 1680. De 1674 à sa mort il fait de nombreuses découvertes.

 

 

 

 

► 1668 Molière écrit 'l'Avare’

 

 

 

 

► 1668 à 1733 - naissance et mort de François Couperin. Compositeur, organiste et claveciniste français. François Couperin, dit "le Grand" était un des principaux compositeurs français de l'époque "baroque". Il doit sa renommée principalement à son oeuvre de clavecin, la plus importante et une des plus remarquables de toute l'école française.

 

 

 

 

► 1669 - 7 mars Colbert est nommé secrétaire d'État à la Marine. Louis XIV qui a écarté les grands de la politique leur préfère des hommes d'origine modeste et bourgeoise, tel Colbert qu'il nomme secrétaire d'état à la Marine. Celui-ci fera construire une flotte de guerre de 276 bâtiments.

 

 

 

 

► 1669 Guilleragues écrit 'Lettres portugaises'. Gabriel de Guilleragues, Gabriel Joseph de Lavergne, comte de Guilleragues, né le 18 novembre 1628 à Bordeaux et mort le 15 mars 1685 à Constantinople, est un diplomate et écrivain français. En 1669, Guilleragues a publié les célèbres Lettres portugaises en les présentant comme la traduction de cinq lettres d'une religieuse portugaise à un officier français. Le nom de l'officier circula vite dans les milieux mondains : il s'agissait du chevalier de Chamilly, qui alla au Portugal pour des raisons de service.

 

 

 

 

► 1669 Création de 'Britannicus' de l'écrivain français Jean Racine. La tragédie romaine de Racine est présentée pour la première fois à la Comédie Française. Le rival de Racine, Corneille, est présent dans la salle. Il fera l'éloge de la pièce à l'Académie quelques jours plus tard mais omettra de mentionner le nom de son auteur, ce qui provoquera une querelle entre les deux hommes. Bien que jouée 1 258 fois (jusqu'en septembre 1680), "Britannicus" n'aura qu'un succès mitigé, notamment à cause des partisans de Corneille qui monteront une cabale contre la pièce de Racine.

 

 

 

 

► 1669 Les Lettres portugaises lancent la vogue du roman épistolaireLe roman épistolaire est une oeuvre rédigée sous la forme d'une correspondance écrite entre deux ou plusieurs personnages. Les différents chapitres du livres étant souvent organisés par les lettres écrites entre les personnages (à chaque chapitre une lettre). Un exemple très célèbre de ce genre littéraire en France est le roman de Choderlos de Laclos: 'Les Liaisons dangereuses'.

 

 

 

 

► 1669 Frances Moore, fille du pasteur Thomas Moore et femme du pasteur John Brooke publie à Londres 'The History of Emily Montague', le premier roman écrit en Amérique du Nord. Le roman comprend 228 lettres, écrites par un groupe d'amis au Canada et en Angleterre, qui racontent l'histoire d'amour d'Emily Montague et le Colonel Ed. Rivers. Une partie de l'action se déroule à Sillery. Les lettres renferment beaucoup de détails sur la vie quotidienne de cette époque.

 

 

 

 

► 1669 Création de l'Académie royale de Musique à Paris. L'Académie royale de Musique est fondée en 1669 à l'instigation de Colbert et en réponse à l'Académie royale de Danse. Chargée de diffuser l'opéra français auprès du public, non seulement à Paris mais aussi dans d'autres villes du royaume, on prend l'habitude de l'appeler simplement "l'Opéra".

 

 

 

 

► 1669 mort de Rembrandt.

 

 

 

 

► 1670 Traité de Madrid entre l'Angleterre et l'Espagne fixant la frontière au sud de Charleston, en Caroline (38° de latitude). Le traité de Madrid, signé en 1670, était un traité entre l'Angleterre et l'Espagne. Selon les termes du traité, l'Espagne reconnaissait les possessions britanniques de la mer des Caraïbes: "toutes les terres, îles, colonies et autres lieux situês dans les Antilles". La Grande-Bretagne prit formellement le contrôle de la Jamaïque et des Îles Caïmanes après la signature du traité. L'Espagne accepta aussi de permettre aux bateaux anglais de se déplacer librement dans les Caraïbes. En outre, chacun des deux pays accepta de ne pas faire de commerce sur le territoire de l'autre.

 

 

 

 

► 1670 Affaire des poisons (trente-quatre exécutions de 1670 à 1680). L'affaire des poisons est un évènement survenu à Paris et qui secoua Paris et la Cour. La Cour du roi Soleil est parcourue par d'inquiétantes rumeurs qui concernent toute l'affaire des poisons. Derrière de nombreux aristocrates qui ont eu recours à ses services se profile le personnage diabolique de La Voisin, aventurière spécialisée dans les philtres toxiques et "bouillons de onze heure...". A l'orée des Lumières, la France est encore hantée par la sorcellerie et la magie noire. Affaire des poisons. De 1670 à 1680, une série d'affaires occultes secoue la cour.

 

 

 

Quand le crime se mêle à la messe noire, ou que madame de Montespan, la maîtresse de Louis XIV, est impliquée, cela devient une affaire d'État que l'on s'empresse d'étouffer pour que le scandale n'éclabousse pas le roi. Mais le plus souvent la chasse aux sorcières est impitoyable. On brûle les prêtresses de ces agissements hérétiques, les "empoisonneuses" comme la Voisin, ou on les décapite en place de Grève, comme la marquise de Brinvilliers. Bien qu'ayant défrayé la chronique, l'Affaire des poisons n'a cependant jamais menacé l'autorité de l'Église catholique. La Voisin, Catherine Deshayes, veuve Montvoisin, dite la Voisin (Paris, v. 1640–Paris, 1680), aventurière française.

 

 

 

Chiromancienne, avorteuse, se livrant à la pratique des messes noires, elle fut mêlée à l'affaire des poisons. Elle aurait agi pour le compte de Madame de Montespan, qui était alors délaissée par Louis XIV pour Mademoiselle de Fontanges et voulait revenir en faveur par ses sortilèges. Jugée avec 36 complices, elle fut condamnée à mort et brûlée en place de Grève le 22 février 1680. Quant à Madame de Montespan, elle ne fut pas inquiétée, par protection du roi, et continua à fréquenter la Cour.

 

 

 

 

► 1670 à 1742 - naissance et mort de Jean-Baptiste Dubos. Diplomate et historien, il a laissé des écrits politiques et de critique esthétique. Le 8 janvier 1720, il remplaça à l'Académie l'abbé Genest, et fut reçu le 3 février 1720 par le marquis de Sainte-Aulaire; il reçut Boivin et Alary; fut nommé secrétaire perpétuel, le 19 novembre 1722, le sixième depuis la fondation de l'Académie, à la mort de Dacier, et fut remplacé lui-même par l'abbé Houtteville. Sans être de ses familiers, il fréquenta le salon de Madame de Lambert.

 

 

 

 

► 1670 Molière écrit le 'Bourgeois gentilhomme'. A Versailles devant Louis XIV et sa cour, Molière donne la première représentation du "Bourgeois gentilhomme". Satyre de la bourgeoisie française de l'époque, la pièce dépeint un personnage délirant d'imagination, qui se prend à son jeu de grand seigneur. La pièce est une "comédie-ballet", comme beaucoup d'oeuvres de Molière. La musique est signée par son fidèle compagnon, le compositeur Lully. A 47 ans "Le Bourgeois gentilhomme", est une des dernières de Molière. Il mourra trois ans plus tard sur scène, lors d'une ultime interprétation du "Malade imaginaire".

 

 

 

 

► 1670 Jean Racine écrit 'Bérénice'.

 

 

 

 

► 1670 Publication posthume des 'Pensées' de Blaise Pascal. Pensées, oeuvre posthume publiée en 1670, Blaise Pascal réunit des notes qu'il destinait à l'élaboration d'une apologie de la religion chrétienne. L'oeuvre restée à l'état d'ébauche affichait donc un caractère fragmentaire après sa mort. En ont découlé deux façons différentes d'éditer le texte après sa mort. La première consiste à organiser les fragments selon un ordre supposé voulu par l'auteur, c'est le cas par exemple de l'édition Brunschwig, qui va jusqu'à proposer des titres de chapitre sous lesquels il réunit des fragments.

 

 

 

Mais on peut aussi effectuer un travail sur la genèse de l'oeuvre. Dès lors on s'aperçoit que Pascal procédait en réunissant les différents fragments dans différentes "liasses", suivant un plan de travail non plus chronologique mais thématique. Sellier, en examinant par exemple les origines des papiers, propose donc une édition dans laquelle il vise à reconstituer ces différentes liasses telles qu'elles devaient être au moment de la mort de Pascal.

 

 

 

 

► 1670 Début de la querelle des Anciens et des ModernesQuerelle des Anciens et des Modernes, querelle des Anciens (Boileau, Ménage, Huet, Dacier, Racine, La Bruyère) et des Modernes (Perrault). Controverse sur les mérites respectifs des écrivains de l'Antiquité et de ceux du siècle du Louis XIV, qui divisa le monde littéraire français à partir des années 1670. Elle reprend un débat déjà agité au XVIe siècle, celui qui oppose les imitateurs des Anciens à ceux qui prônent le rejet des modèles antiques et l'invention de formes modernes. Suivant l'exemple de Descartes et de Pascal, les Modernes (Perrault, Quinault, Saint-Évremond, Fontenelle, Houdar de La Motte) critiquent l'Antiquité parce qu'ils contestent le principe d'autorité, en raison du progrès des techniques et des sciences, et en raison de l'ennui que les auteurs anciens peuvent susciter auprès d'un public mondain et féminin : la permanence des lois de la nature interdit, selon eux, de considérer les Modernes comme inférieurs à leurs ancêtres.

 

 

 

Les Anciens (Boileau, Racine, Bossuet, La Bruyère, La Fontaine) ne peuvent répondre sur le terrain de la théorie, mais invoquent le génie des écrivains antiques, d'Homère et de Virgile, pour expliquer qu'ils doivent rester des modèles dans la pratique des arts. La querelle des Anciens et des Modernes est une polémique littéraire et artistique qui agita l'Académie française à la fin du XVIIe siècle, opposant deux courants : les Anciens menés par Boileau, soutenaient une conception très particulière de la création littéraire, comme simple imitation des auteurs de l'Antiquité ; cette thèse était fondée sur l'idée que l'Antiquité grecque et romaine avait atteint une fois pour toutes la perfection artistique. Le choix par Racine pour ses tragédies de sujets antiques déjà traités par les tragédiens grecs illustre cette conception de la littérature.

 

 

 

Les Modernes représentés par Charles Perrault, affirmaient au contraire que les auteurs de l'Antiquité n'étaient pas indépassables, et que la création littéraire devait innover ; ils prônaient une littérature adaptée à l'époque contemporaine et des formes artistiques nouvelles. Marivaux est au début du XVIIIème siècle un des représentants importants de ce courant. Querelle des Anciens et des Modernes. Une importante bataille littéraire oppose la fine fleur des intellectuels français : la querelle des Anciens et des Modernes. Elle ouvrira la voie au romantisme. L'idée que les arts doivent progresser au même titre que les sciences se développe au début du XVIIe siècle. L'écrivain Desmarets de Saint-Sorlin (1595-1676) prend parti en faveur des sujets chrétiens, jugés plus modernes que les sujets païens, conception à laquelle s'opposent vivement Boileau, Corneille et Saint-Evremond. Avant de mourir, Desmarets confie à Perrault la lourde tâche de libérer la littérature de l'influence antique. Celui-ci présente à l'Académie française, le 27 janvier 1687, un poème dans lequel il proclame la supériorité des Modernes sur les Anciens : 'Le Siècle de Louis le Grand'.

 

 

 

Une querelle toute littéraire éclate : épigrammes indignées de Boileau, défense des Anciens de La Fontaine dans 'l'Epître à Huet' et de La Bruyère dans ses 'Caractères'. Sept ans plus tard, Boileau prend la défense des Anciens et de sa doctrine de l'imitation dans 'L'Ode pindarique sur la prise de Namur'. Il écrit aussi la 'Satire X contre les Femmes' (qui soutiennent les Modernes). Perrault contre-attaque avec 'l'Apologie des Femmes'. Finalement, grâce à l'aide du théologien et écrivain Arnaud, les deux camps s'apaisent. Ceci ne sera qu'une trêve. La querelle rebondit vingt ans plus tard au sujet d'une traduction de 'l'Iliade' qui oppose l'helléniste Madame Dacier à Houdar de La Motte. Fénelon parvient à enterrer définitivement la hache de guerre dans une Lettre à l'Académie où, dans un parfait esprit de conciliation, il loue les Modernes tout en exprimant sa vive admiration pour les Anciens !

 

 

 

 

► 1670 Construction de l'Hôtel des invalides par Bruant. L'hôtel national des Invalides est un monument parisien dont la construction fut ordonnée par Louis XIV par l'ordonnance du 24 février 1670, pour abriter les invalides de ses armées. Aujourd'hui, il accueille toujours des invalides, mais également plusieurs musées et une nécropole militaire. Le roi Louis XIV souhaitait comme ses prédécesseurs Henri III et Henri IV, assurer aide et assistance aux soldats invalides de ses armées ; pour que "ceux qui ont exposé leur vie et prodigué leur sang pour la défense de la monarchie (...) passent le reste de leur jours dans la tranquillité", dit l'édit royal de 1670.

 

 

 

 

► 1670 invention de la balance à plateaux par Gilles Personne de Roberval Gilles Personne de Roberval est un mathématicien et physicien français (Roberval Beauvaisis 1602-Paris 1675). Il aurait ainsi mis au point la méthode des indivisibles et on lui doit certainement une méthode simple et générale pour trouver la tangente. Reliant la détermination des tangentes au calcul des aires, il aurait découvert les quadratrices (1645). De même, il aurait réalisé le premier l'expérience décisive qui prouve l'existence de la pression et de la pesanteur de l'air (1647). Il démontra la règle de composition des forces et mit au point une balance à plateaux découverts et à fléaux composés (1670).

 

 

 

 

► 1671 - 1er septembre Arnauld de Pomponne est nommé secrétaire d'État aux affaires étrangèresSimon Arnauld de Pomponne, secrétaire d'État des affaires étrangères en 1671, homme savant et de beaucoup d'esprit, ainsi que presque tous les Arnauld, chéri dans la société, et préférant quelquefois les agréments de cette société aux affaires, renvoyé en 1679, et remplacé par le marquis de Croissi. Il ne fut point secrétaire d'État toute sa vie, comme le disent les nouveaux Dictionnaires historiques; mais le roi lui conserva le titre de ministre d'État, avec la permission d'entrer au conseil, permission dont il n'usa pas. Mort en 1699.

 

 

 

 

► 1671 Dominique Bouhours écrit 'Entretiens d'Ariste et d'Eugène' Dominique Bouhours, jésuite, littérateur (1623-1702) fut chargé de l'éducation des princes de Longueville et du marquis de Seignelay, fils de Colbert.

 

 

 

 

► 1671 Jean Racine écrit 'Britannicus’

 

 

 

 

► 1671 Pierre Corneille écrit 'Tite et Bérénice’

 

 

 

 

► 1671 Molière écrit 'Les Fourberies de Scapin’

 

 

 

 

► 1671 Madame de Sévigné écrit 'premières Lettres'. Madame de Sévigné, Marie de Rabutin-Chantal, marquise de Sévigné (5 février 1626, Paris - 17 avril 1696, Grignan) est une femme de lettres française. Fille d'un gentilhomme bourguignon et de la descendante d'une famille de financiers, elle se trouva très vite orpheline. Jeanne de Chantal, fondatrice de l'ordre de la Visitation, la confia à sa famille maternelle. Elle reçut une bonne éducation, bien que Ménage et Chapelain n'y eurent point part, contrairement à ce que rapporta ensuite la légende. À l'âge de dix-huit ans, le 4 août 1644, elle épousa Henri de Sévigné.

 

 

 

 

► 1672 - 11 mars 'Les femmes savantes' de Molière remporte un succès.

 

 

 

 

► 1672 à 1678 - Guerre de Hollande. - Elle eut pour causes l'attitude offensante que le peuple et les dirigeants hollandais avaient envers Louis XIV, et l'élévation injustifiée des droits que les vins et eaux-de-vie de France payaient pour entrer en Hollande. Cette guerre débuta par le passage du Rhin célébré par les artistes du temps. Les Français envahirent la Hollande, mais ils furent arrêtés par l'inondation du pays, que les Hollandais provoquèrent en détruisant les digues qui avaient jusqu'alors retenu les eaux de la mer. La guerre de Hollande se déroula de 1672 à 1678. Elle opposa la France et ses alliés (Angleterre, Bavière, Suède) à la Quadruple-Alliance comprenant les Provinces-Unies, le Saint-Empire, le Brandebourg et l'Espagne.

 

 

 

Après la guerre de Dévolution, et malgré des finances françaises difficiles, Louis XIV chercha à étendre son territoire et à venger ses revers face à la Triple-alliance. Le 28 mars 1672, Charles II d'Angleterre déclara la guerre aux Provinces-Unies. Rapidement, l'allié anglais s'avéra inefficace face à la puissante flotte hollandaise de l'amiral Ruyter. Au contraire, la campagne terrestre fut couronnée de succès pour Louis XIV. Guerre de Hollande (1672-1678). Conflit déclenché par les mesures protectionnistes de Colbert et la volonté de Louis XIV à s'attaquer à la grande puissance protestante hollandaise. Malgré un habile jeu d'alliances et de promesses de neutralité, Louis XIV se trouve bientôt confronté à une vaste coalition montée par Guillaume III d'Orange (futur Guillaume III d'Angleterre). Malgré tout, c'est seul contre l'Europe que Louis XIV parvient à imposer le paix de Nimègue, d'où la France sort renforcée.

 

 

 

 

► 1673 - 17 février Décès à Paris de Molière à l'âge de 51 ans, quelques heures après avoir tenu le premier rôle dans 'Le malade imaginaire'. Une semaine après la première du 'Malade imaginaire' au théâtre du Palais-Royal, Molière éprouve un malaise en scène. A 10 heures du soir, il meurt chez lui. Sa femme, Armande Béjart, obtient du roi que l'archevêque de Paris autorise le lendemain l'inhumation de celui qui n'a pu, avant de mourir, abjurer sa profession de comédien.

 

 

 

 

► 1673 - 24 février Suppression du droit de remontrances aux parlements.

 

 

 

 

► 1673 - 30 juin Les Français s'emparent de Maastricht. Vauban conduit le siège en présence du roi Louis XIV. Les Hollandais résistent dans cette ville qu'ils ont annexée en 1632. Mais Louis XIV veut venir à bout de “cette république de marchands de fromages”. Au cours de l'un des assauts, d'Artagnan meurt. Vauban, Sébastien Le Prestre, marquis de Vauban (1633 - 1707) était un architecte militaire français, nommé maréchal de France par Louis XIV. Expert en poliorcétique, il donna au royaume de France "une ceinture de fer". Il naquit à Saint-Léger-de-Foucherets (aujourd'hui Saint-Léger-Vauban), dans le Morvan, et fut baptisé le 15 mai 1633. À l'âge de 22 ans il devint "ingénieur militaire responsable des fortifications".

 

 

 

Il perfectionna la défense des villes (le pré carré) et dirigea lui-même de nombreux sièges dont celui de Lille en 1667, celui de Maastricht en 1673 et celui de Philippsburg en 1688. C'est la victoire de Maastricht qui poussa le roi à lui offrir une forte dotation (qui lui permit d'acheter le château de Bazoches en 1675) et à le nommer "commissaire des fortifications" en 1678. Suite à un désaccord avec le roi, il perdit sa grâce et mourut à Paris le 30 mars 1707 d'une inflammation des poumons.

 

 

 

Son corps repose en l'église de Bazoches-du-Morvan et son coeur est conservé à l'Hôtel des Invalides de Paris. Au total, Vauban a créé ou élargi plus de 160 forteresses et donné son nom à un type d'architecture. Le pré carré est une double ligne de villes fortifiées qui protège les nouvelles frontières du Royaume de France contre les Pays-Bas espagnols. Le pré carré a été conçu par Vauban au XVIIe siècle après la conquête du Nord de l'actuelle France.

 

 

 

 

► 1673 Guillaume III d'Orange (futur Guillaume III d'Angleterre), stathouder de Hollande, noue une coalition contre la France entre son pays, l'empire d'Allemagne, l'Espagne et le Danemark. Guillaume III d'Angleterre, Guillaume III, Prince d'Orange (° 14 novembre 1650 - † 8 mars 1702), aussi connu comme le roi Guillaume III d'Angleterre, Guillaume II d'Écosse et d'Irlande.

 

 

 

 

► 1673 - 30 août Première coalition (Provinces-Unies, Espagne, l'Empire alle-mand et la Lorraine) contre la France.

 

 

 

 

► 1673 Le Lorrain peint 'Paysage classique’

 

 

 

 

► 1674 Abandon de Madagascar et installation sur l'île Bourbon (actuelle île de la Réunion) ainsi que sur l'île de France (île Maurice actuelle).

 

 

 

 

► 1674 - 2 août Naissance de Philippe II d'Orléans futur régent. Philippe d'Orléans petit-fils de France, duc de Chartres, duc d'Orléans (1701), duc de Valois, duc de Nemours et duc de Montpensier, régent du royaume de France pendant la minorité de Louis XV, dit le Régent, est né le 2 août 1674 à Saint-Cloud et mort le 2 décembre 1723 à Versailles.

 

 

 

 

► 1674 - 11 août Victoire française à Seneffe contre les Impériaux, les Espa-gnols et les Hollandais. Seneffe est une commune francophone de Belgique située en Région wallonne dans la province de Hainaut.

 

 

 

 

► 1674 Louis Moréri écrit 'Le grand dictionnaire historique'Louis Moréri (25 mars 1643 - 10 juillet 1680) est un encyclopédiste français. Son encyclopédie, 'Le grand Dictionnaire historique', ou mélange curieux de l'histoire sacrée et profane a été la première fois éditée à Lyon en 1671. L'encyclopédie est concentrée en particulier sur les articles historiques et biographiques. Moréri a consacré son encyclopédie à Gaillard de Longjumeau, évêque d'Apt, où il fut nommé aumônier.

 

 

Le travail de Moréri a été modifié un certain nombre de fois par d'autres après sa mort et a été traduit en anglais, allemand, italien et espagnol. Un total de vingt éditions ont été publiées entre 1671 et 1759. Moréri a étudié les sciences humaines à Draguignan et plus tard la rhétorique à l'université jésuite d'Aix-en-Provence. Il a alors étudié la théologie puis fut ordonné prêtre à Lyon. Il est né à Bargemon, (diocèse de Fréjus) et est mort à Paris.

 

 

 

 

► 1674 René Rapin écrit 'Réflexions sur la Poétique d'Aristote'. René Rapin, né en 1621 (Tours, Indre-et-Loire), mort en 1687 (Paris) à l'âge de 66 ans. Sa première oeuvre a été publiée en 1671 (il avait 50 ans). Il a été et s'est occupé de : Prêtre jésuite (1639-1687), Professeur de réthorique (1648-1657).

 

 

 

 

► 1674 Nicolas Boileau écrit 'Art poétique'.

 

 

 

 

► 1674 Jean Racine écrit 'Mithridate'.

 

 

 

 

► 1674 Dominique Bouhours écrit 'Doutes sur la langue française’

 

 

 

 

► 1675 - 5 janvier Victoire française à Turkheim sur les Impériaux. La bataille de Turckheim oppose le 5 janvier 1675, Frédéric Guillaume, électeur de Brandebourg commandant une armée austro-brandebourgeoise, au maréchal de Turenne, commandant une armée française. La stratégie adoptée par Turenne fut de prendre l'ennemi par surprise, en l'attaquant depuis le massif des Vosges. Après avoir pris des informations du côté vosgien, plusieurs semaines avant, sur la situation de l'ennemi, Turenne fit passer son armée par la montagne. Il déboucha sur Turckheim par la montagne. Turenne réussit son plus beau succès. Il inflige une défaite cuisante et le combat est relativement peu meurtrier (300 Brandebourgeois tués).

 

 

 

 

► 1675 - 27 juillet Mort de Turenne devant Salzbach. La bataille de Salzbach ou de Sasbach est un épisode de la Guerre de Hollande qui s'est déroulée le 27 juillet 1675, où s'opposèrent les troupes françaises, commandée par le maréchal Turenne, aux troupes impériales sous les ordres de Raimondo Montecuccoli. Turenne y trouva la mort, emporté par un boulet de canon.

 

 

 

 

► 1675 Louvois succède à son père Michel Le Tellier au secrétariat d'état à la Guerre. Seul maître des armées à la mort de Turenne, il en réorganise l'entretient et le recrutement. L'ordre du tableau ouvre le commandement aux roturiers, des milices provinciales sont instituées, portant l'effectif à 300 000 hommes, des écoles militaires sont créées. Louvois, François Michel Le Tellier, marquis de Louvois (18 janvier 1641 à Paris - 16 juillet 1691 à Versailles) fut un homme d'État français. Fils de Michel Le Tellier, marquis de Barbezieux et d'Élisabeth Turpin, il épouse Anne de Souvré, marquise de Courtenvaux.

 

 

 

 

► 1675 Pierre Corneille écrit 'Suréna’

 

 

 

 

► 1675 Cardinal de Retz écrit 'Mémoires' (réd.)

 

 

 

 

► 1675 Jean Racine écrit 'Iphigénie’

 

 

 

 

► 1675 Dominique Bouhours écrit 'Remarques nouvelles sur la langue fran-çoise’

 

 

 

 

►1675 à 1755 - naissance et mort de Louis de Rouvroy, duc de Saint-Simon, écrivain né à Paris le 15 janvier 1675, mort en 1755. C'est le fils de Claude de Rouvroy, duc de Saint-Simon et de sa seconde femme, Charlotte de L'Aubespine. C'est son cousin Claude Henri de Rouvroy, comte de Saint-Simon (1760-1825) qui est le philosophe et industriel français fondateur du saint-simonisme.

 

 

 

 

► 1675 mort de Johannes Vermeer.

 

 

 

 

► 1676 Le Français Abraham Duquesne est vainqueur de l'amiral hollandais De Ruyter près des îles Lipari (8 janvier), à Agosta, au nord de Syracuse où De Ruyter est tué (22 avril) et dans le golfe de Palerme (2 juin). Les soldats français occupent Messine et une partie des côtes siciliennes. Abraham Duquesne est l'un des grands officiers de la marine de guerre française du XVIIe siècle. Il servit sous Louis XIII et Louis XIV. Michiel de Ruyter, Michiel Adriaenszoon de Ruyter (° 24 mars 1607, † 29 avril 1676) est l'amiral le plus célèbre de l'histoire hollandaise.

 

 

 

 

► 1676 - 22 avril Victoire navale française contre les Hollandais à Agosta. Le Français Abraham Duquesne est vainqueur de l'amiral hollandais De Ruyter près des îles Lipari (8 janvier), à Agosta, au nord de Syracuse où De Ruyter est tué et dans le golfe de Palerme (2 juin). Les soldats français occupent Messine et une partie des côtes siciliennes.

 

 

 

 

► 1676 - 2 juin Victoire navale française contre les Espagnols à Palerme.

 

 

 

 

► 1676 - 17 juillet Exécution de la marquise de Brinvilliers reconnue coupable dans l'affaire des poisons. La chose se fait si prestement qu'on ne voit point passer la lame ; et la tête tranchée (la marquise se tient droite) reste un moment sans tomber. Le bourreau, content : “N'est-ce pas là un beau coup ?” et il vide une chopine. Du corps mis au bûcher le peuple se dispute les reliques, évoquant Marie Stuart, murmurant même qu'ils ont brûlé une sainte.

 

 

Madame de Sévigné en rend compte à sa fille : “La Brinvilliers est en l'air : son pauvre petit corps a été jeté, après l'exécution, dans un fort grand feu, et les cendres au vent ; de sorte que nous la respirerons...” Marquise de Brinvilliers, rendue célèbre par l'Affaire des poisons, Marie Marguerite d'Aubray, Marquise de Brinvilliers, fut jugée et éxécutée pour empoisonnement en 1676. Fille d'Antoine de Dreux d'Aubray, lieutenant civil du Châtelet de Paris à l'époque de la Fronde.

 

 

 

 

► 1677 - 3 janvier Première de 'Phèdre' de Racine. Racine présente sa dernière tragédie profane : "Phèdre". L'histoire s'inspire d'Euripide pour traiter du destin tragique de Phèdre, amoureuse d'Hyppolite et qui le fait condamner par le roi. Extrêmement aboutie d'un point de vue formel, cette pièce est connue pour la musicalité de ses vers. Mêlant cette perfection du vers aux grands thèmes de la tragédie, elle est une des plus grandes réussites du classicisme. Elle a pourtant souffert de sa concurrence avec la pièce de Nicolas Pradon qui respectait absolument les règles instituées par l'Académie. Première représentation du Phèdre de Racine. C'est un échec cuisant face à son rival Pradon, pour lequel la duchesse de Bouillon a loué deux salles pour le même soir.

 

 

 

Les acteurs de Racine jouent devant une salle vide ; à 37 ans, il renonce au théâtre. Nicolas Pradon (dit parfois Jacques Pradon), né à Rouen en 1632 et décédé à Paris le 14 janvier 1698, était un dramaturge français. Tôt dans sa carrière, Nicolas Pradon a reçu l'aide de Pierre Corneille et de Madame Deshoulières qui l'a présenté dans les salons de l'Hôtel de Nevers et de l'Hôtel de Bouillon. Pradon est l'auteur de huit tragédies qui ont joui d'un succès modéré, mais qui ont été sévèrement jugées par Boileau et son rival Racine qui a également produit des tragédies reposant sur les histoires de Bajazet et de Phèdre. "La seule différence entre Pradon et moi est que moi je sais écrire" aurait-il dit. Cette rivalité a été particulièrement intense lorsque Pradon a publié 'Phèdre' et 'Hippolyte' au moment où Racine sortait sa propre 'Phèdre'.

 

 

 

 

► 1677 - 11 avril Victoire française à Cassel sur les Hollandais. Bataille de la Peene, aussi appelée bataille de Cassel, Philippe de France et Luxembourg défont Guillaume III d'Orange (futur Guillaume III d'Angleterre). La bataille de la Peene, appelée aussi bataille de Cassel, opposa l'armée de Louis XIV aux troupes coalisées des Pays-Bas, de l'Espagne et de l'Angleterre. Elle a été livrée le 11 avril 1677 entre Noordpeene et Zuytpeene, deux villages situés entre Saint-Omer et Cassel sur la rive droite de la rivière Peene Becque en Flandre française.

 

 

 

► 1677 Prise de Valenciennes par Louis XIV.

 

 

 

► 1677 mort de Spinoza.

 

 

 

►1678 Victoire navale de Stromboli remportée par l'amiral français Duquesne sur le célèbre amiral hollandais Ruyter, qui mourut dans cette bataille.

 

 

 

► 1678 - 4 janvier Vauban est nommé commissaire général des fortifications.

 

 

 

► 1678 - 12 mars Louis XIV s'empare de Gand.

 

 

 

► 1678 - 10 août Traité de Nimègue entre la France et les Provinces-Unies. Celui-ci est le premier des trois traités de Nimègue. Le 15 septembre, c'est avec l'Espagne qu'un traité sera signé. Le 5 février 1679, ce sera avec le Saint Empire romain germanique. A la Hollande, avec laquelle Louis XIV signe en ce jour, Maastricht et la principauté d'Orange sont restituées. Traité de Nimègue qui met fin à la guerre, et en vertu duquel la Franche-Comté reste à la France qui acquiert en outre diverses villes des Pays-Bas, et rend Maestricht à la Hollande. Le traité de Nimègue fut signé le 10 août 1678 à Nimègue (actuels Pays-Bas) entre les Provinces-Unies et la France.

 

 

Il mit fin à la guerre de Hollande. Louis XIV se débarrasse des enclaves en territoires étrangers et rend : à la Hollande, la ville de Maastricht, la principauté d'Orange, occupée par les Français depuis 1672, est rendue à Guillaume III d'Orange (Guillaume III d'Angleterre). De plus, les Provinces-Unies bénéficient de la suppression du tarif douanier français de 1667 et de celle du droit d'aubaine. à l'Espagne, des places-fortes telles que Charleroi, Binche, Ath, Audenarde et Courtrai. Le grand perdant de la guerre est l'Espagne qui céde à la France : la Franche-Comté, l'Artois, les places-fortes flamandes de Cassel, Bailleul, Ypres, Wervick et Warneton, ainsi que Cambrai, Bouchain, Condé-sur-l'Escaut et Bavay, dans le Hainaut. Au total, la frontière du Nord de la France est lissée, et comprend moins d'enclaves. Et la Franche-Comté relie la France à la Basse-Alsace (traité du 17 septembre 1678)

 

 

 

► 1678 - 15 septembre Traité de paix franco-espagnol.

 

 

 

► 1678 Constitution des "Chambres de réunion", groupes d'experts en droit chargés d'étendre les prétentions françaises au-delà des acquis frontaliers faits depuis 1648. Louis XIV constitue des "Chambres de réunion" dont la mission est de rechercher les dépendances (géographiques, ethnographiques, etc.) des territoires concédés à la France par les traités de Westphalie, Aix-la-Chapelle et Nimègue.

 

 

 

► 1678 à 1741 - naissance et mort de Antonio Vivaldi, compositeur italien. C'est grâce à son père qu'Antonio Vivaldi apprend très jeune le violon. C'est également lui qui le pousse à se tourner vers une carrière ecclésiastique. Il reçoit ainsi la tonsure à l'âge de quinze ans et il est ordonné prêtre en 1703. Il devient par ailleurs professeur de violon, puis maître de concerts à l'Ospedale della Pietà ("hospice de la Piété" qui accueillait les jeunes filles orphelines déshéritées).

 

 

Il y trouve d'excellentes interprètes pour produire ses nombreux concertos et ses oeuvres religieuses. Vivaldi mène également une carrière mouvementée de compositeur d'opéra et d'imprésario au théâtre Sant'Angelo. Ce prêtre surtout musicien se fait connaître à travers l'Europe et s'occupe de la publication de sa musique. Il quitte Venise en 1740 pour Vienne où il meurt l'année d'après. Il est surtout célèbre pour ses 'Quatre saisons' même s'il a été l'auteur de nombreux oratorios, cantates, opéras et concertos.

 

 

 

► 1678 Madame de La Fayette écrit 'La Princesse de Clèves'.

 

 

 

► 1679 - 5 février Traité de Nimègue avec les Impériaux marquant la fin de la guerre de Hollande. La France a acquis la Franche-Comté, Cambrai, Valenciennes, l'Alsace, le Sénégal et la Guyane. La paix de Nimègue est complétée par le traité signé le 5 février 1679 entre Louis XIV et l'Empereur. Le traité est humiliant pour l'empire qui céde Fribourg-en-Brisgau et doit reconnaitre la validité des dispositions des traités de Westphalie de 1648. Le duc de Lorraine refuse les conditions humiliantes du traité. Il devait récupérer son duché sauf Nancy mais devait accepter la création de quatre routes de quatre lieues de large à travers son duché. En conséquence, Louis XIV continue d'occuper la Lorraine et annexe la place-forte de Longwy.

 

 

 

► 1680 - 23 mars Mort de Fouquet, ancien surintendant des Finances, à la forteresse de Pignerol, après dix-neuf ans de détention.

 

 

 

► 1680 - 17 mars La Rochefoucauld s'éteint après une longue maladie. Trois jours après avoir assisté à sa fin, son amie Madame de Sévigné écrit : “Nous sommes mercredi, et Monsieur de La Rochefoucauld est toujours mort”.

 

 

 

►1680 - 10 octobre Déclaration interdisant les synodes protestants sans auto-risation royale.

 

 

 

► 1680 - 22 octobre Création de la Comédie-Française. Par décret, Louis XIV crée "la Comédie-Française". La société de comédiens à pour mission première de concurrencer la "comédie-italienne" très en vogue en France depuis le milieu du XVI° siècle. La Comédie-Française regroupe plusieurs troupes de théâtre rivales. L'Illustre Théâtre de Molière, le théâtre du Marais et le théâtre de l'hôtel de Bourgogne. La Comédie-Française a été fondée par décret de Louis XIV pour fusioner les deux seules troupes parisiennes de l'époque, la troupe de l'Hôtel Guénégaud et celle de l'Hôtel de Bourgogne. Le répertoire d'alors se compose de l'ensemble des pièces de théâtre de Molière et de Jean Racine, ainsi que de quelques pièces de Pierre Corneille, Paul Scarron et Jean Rotrou. 

 

 

La Comédie-Française, ou Théâtre-Français, est le seul théâtre d'État de France, et un des rares disposant d'une troupe permanente de comédiens. Comédie-Française. L'origine de la Comédie-Française repose sur une longue histoire de fusions. Depuis 1628, la troupe de l'Hôtel de Bourgogne est officiellement nommée "Troupe Royale". Celle de Molière reçoit, à la suite d'une représentation faite devant le roi, le titre de "Troupe de Monsieur". A la mort du grand maître, celle-ci s'installe à l'Hôtel de Guénégaud, rue Mazarine, et fusionne avec une autre troupe, celle du Théâtre du Marais.

 

 

En 1680, Louis XIV regroupe les troupes de Guénégaud et de l'Hôtel de Bourgogne, leur donne le titre de Comédiens-Français et les installe dans l'actuelle rue de l'Ancienne Comédie. Les Comédiens-Français y présentent 'Phèdre' et le 'Médecin malgré lui'. Ils sont au nombre de 27 et comptent dans leurs rangs la grande tragédienne de Racine, La Champmeslé. En 1771, les Comédiens-Français déménagent aux Tuileries puis ils intègrent l'Odéon. La troupe est démantelée à la Révolution et reconstituée grâce à Bonaparte, en 1812. Elle s'installe alors au Palais Royal où elle demeure encore actuellement. Depuis les années 70, la Comédie-Française réunit une trentaine de sociétaires et une vingtaine de pensionnaires.

 

 

 

► 1680 Pierre Richelet écrit 'Dictionnaire françois contenant les mots et les choses' ; orthographe simplifiéePierre Richelet (1631-1694) publie en 1680 le premier dictionnaire monolingue de langue française, le 'Dictionnaire français contenant les mots et les choses', dictionnaire destiné à "l'honnête homme". Il y définit les mots en homme de goût et de raison, volontiers puriste. Il s'agit d'un dictionnaire descriptif du bel usage, avec des exemples choisis dans l'oeuvre de Boileau, Molière, Pascal, Vaugelas, sans oublier les collaborateurs de Richelet, Patin et Bouhours qui n'hésitent pas à se citer, un bon moyen de passer à la postérité... Ce dictionnaire préfigure l'ouvrage de Littré et de Paul Robert : le grand dictionnaire de langue s'appuyant sur des citations d'auteurs est né.

 

 

 

► 1680 mort de François de La Rochefoucauld.

 



28/03/2021
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