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L'AIR DU TEMPS

HISTOIRE 2 - Moyen-Age

Continuons à parcourir notre histoire....


Moyen-âge

 

 

L'histoire de la France au Moyen Âge se caractérise par plusieurs périodes et événements marquants durant dix siècles : de Clovis à Charles VIII, en passant par la fin de la Gaule romaine quand elle se détache de l'Empire romain, la guerre de Cent Ans, l'unification de la Gaule qui, au terme d'une longue genèse, deviendra un État spécifique, le Royaume de France. Celui-ci apportera l'essor du christianisme, des campagnes, de la population française, la renaissance urbaine accompagnée par l'apparition et l'affirmation des universités, la formation de la langue française et le développement du commerce (foires et marchés).

 

 

Article détaillé : Moyen Âge.
 

Les Francs, Mérovingiens et Carolingiens (VeXe siècle)

Article détaillé : Francs.


Les Mérovingiens

Article détaillé : Mérovingiens

 
 
 
 
Le baptême de Clovis, un élément fondateur de l'histoire de France
 
 
 

Au milieu de ces enchevêtrements de peuples, les Francs saliens installés sur les bouches du Rhin font la conquête d'une grande partie de la Gaule sous l'autorité de leur roi Clovis Ier (466-511).

 

                     

 

 

La grande intelligence de Clovis est d'avoir compris que son pouvoir ne pourrait pas durer sans l'assentiment des peuples romanisés.

 

 

 

Son baptême catholique par Remi de Reims entre 496 et 499 (le débat est toujours d'actuaité) permet la collaboration des Francs avec les élites gallo-romaines. Clovis est le fondateur de la première dynastie durable sur le territoire de la France actuelle, la dynastie mérovingienne.

 

 

 

La conversion de Clovis, quant à elle, a été valorisée plus tard par les Capétiens pour affirmer le principe de la monarchie de droit divin, c'est-à-dire de l'origine divine du pouvoir royal. Ils popularisent la légende de la sainte ampoule, apportée par le Saint-Esprit pour oindre le roi baptisé, ampoule qui sera utilisée pour les sacres des Capétiens jusqu'à la Révolution.

 

 

 

Les Francs ont une vision patrimoniale de leur royaume. Clovis partage son royaume entre ses quatre fils, ce qui favorise les guerres entre les héritiers.

 

 

 

La carte du pays évolue au gré des guerres, des crises et des héritages : le royaume de Clovis est vite divisé entre Neustrie, Austrasie et Aquitaine, qui deviennent avec la Bourgogne conquise par les fils de Clovis dans les années 530, les divisions politiques majeures de la « Gaule » au VIe siècle et au VIIe siècle. Les Francs s'étendent à l'est.

 

 

 

 

Sous les Mérovingiens la période de régression amorcée dès le Bas-Empire continue. La population diminue aux VIe et VIIe siècles sous le coup des épidémies, notamment celles de la peste.

 

 

 

La désorganisation liée aux invasions barbares contribue à la disparition des artisans spécialisés qui avaient fait la renommée de la Gaule romaine.

 

 

 

Les routes romaines ne sont plus entretenues. Le rare transport des marchandises se fait par voie fluviale. Le grand commerce s'arrête presque totalement et une économie autarcique autour des grands domaines, les vici, se développe.

 

 

 

Beaucoup de paysans perdent leur liberté car ils se « donnent » aux puissants en échange de leur protection. Le terme franc finit par désigner les hommes libres, qu'ils soient d'origine germanique ou gallo-romaine, mais ils sont de moins en moins nombreux.

 

 

 

À partir du début du VIIe siècle, le pouvoir royal s'affaiblit au profit de l'aristocratie franque, et surtout aux « maires du palais », sorte de premier ministre.

 

 

 

En effet les rois mérovingiens n'ont plus de terres à distribuer à leurs guerriers et sont donc abandonnés par ceux-ci.

 

 

 

La famille des Pippinides originaire d'Austrasie, se rend maître des mairies du palais d'Austrasie puis de Neustrie. Elle remet la Provence, la Bourgogne et l'Aquitaine, devenues quasi-indépendantes, dans l'orbite mérovingienne et entame la conquête de la Frise au nord du royaume.

 

 

 

L'un des plus fameux maires du palais, Charles Martel, repousse en 732 une armée musulmane non loin de Poitiers. Pour récompenser ses fidèles, il confisque les immenses biens fonciers de l'Église qu'il leur redistribue.

 

 

 

Ceci lui permet de s'assurer de leur fidélité sans se défausser de ses propres biens. Son fils Pépin le Bref fait enfermer dans un couvent le dernier roi mérovingien puis se fait élire roi par les guerriers francs en 751.

 

 

 

Il prend aussi la précaution de se faire sacrer en compagnie de ses deux fils en 754 par le pape. Cela lui donne une légitimité nouvelle, celle de l'élu de Dieu, comme le roi David, élection supérieure à celle des guerriers francs. La dynastie mérovingienne a vécu. Commence le règne de la dynastie carolingienne.

 

 

 

 

 

 

   Les Carolingiens

 

 

 
 
 
Le Royaume franc sous Charlemagne
 
 
 

Pépin le Bref fait la conquête de l'Aquitaine, devenue indépendante et de la Septimanie aux mains des musulmans entre 719 et 759.

 

 

 

Il intervient même hors de ses frontières en créant notamment les États pontificaux après une campagne contre les Lombards.

 

 

 

À sa mort, il partage selon la tradition franque, son royaume entre ses deux fils, Carloman et Charles mais la mort précoce de Carloman permet à Charles de régner sur un royaume des Francs unifié.

 

 

 

Le royaume des Francs (regnum francorum) connaît sa plus grande expansion sous Charlemagne. Celui-ci étend le royaume jusqu'en Saxe à l'est, au prix de 20 années de guerre, en Bretagne, au Pays basque, en Lombardie, en Bavière et chez les Avars.

 

 

 

Cependant, ces conquêtes ne sont pas définitives et de nombreuses révoltes secoueront la Bretagne ou le pays basque. C'est alors que se mettent en place des « marches », zone militarisés qui servent à contrôler les attaques des Bretons ou des Basques.

 

 

 

Roland était maître de la marche de Bretagne (comprenant Angers, Rennes et Nantes) Cette politique de conquête a pour conséquence le couronnement impérial de Charlemagne le 25 décembre 800 par le pape Léon III.

 

 

 

Les contemporains ont voulu y voir une renaissance de l'Empire romain d'Occident. Mais l'empire carolingien est centré sur la Gaule et la Germanie.

 

 

 

Charlemagne se considère d'abord comme un roi franc. Les règnes de Charlemagne et de son fils Louis le Pieux restent cependant, entre deux vagues d'invasions, une période de renforcement du pouvoir royal, de renaissance des arts et de la culture qui a durablement marqué les esprits.

 

 

 

                                                       Charlemagne

 

 

 

Louis le Pieux renonce à confisquer les terres de l'Église pour les donner en récompense à ses fidèles. Ce faisant, il est obligé de puiser dans ses propres biens et affaiblit ainsi la puissance foncière des Carolingiens.

 

 

 

Ses fils se disputent pour le partage de l'héritage carolingien. Finalement ils arrivent à un accord lors du partage de Verdun de 843.

 

 

 

C'est à cette occasion que la Gaule est appelée pour la première fois Francie occidentale (Francia occidentalis en latin). La Francie occidentale, concédée à Charles le Chauve, le plus jeune fils de Louis le Pieux donnera naissance à la France.

 

 

 

La Francie occidentale s'étend de la mer du Nord à la Méditerranée. Elle a pour avantage l'extrême diversité de ses paysages et de ses ressources naturelles.

 

 

 

Cependant aux IXe et Xe siècles, la Francie occidentale est menacée d'éclatement. Sous Nominoë la Bretagne reprend son indépendance. Le rattachement de l'Aquitaine au royaume n'est que purement théorique.

 

 

 

La seconde vague d'invasion de Vikings, des Sarrasins et des Hongrois accentue la désagrégation de l'autorité royale. Les souverains impuissants à défendre leurs sujets doivent se résigner à voir passer le pouvoir de commandement de leurs mains à celles de puissants seigneurs qui se sont constitués des principautés, vastes territoires quasi indépendants.

 

 

 

 

 

 

Pour stopper la menace viking, le roi Charles le Simple est obligé de céder la Normandie au chef Rollon par le traité de Saint-Clair-sur-Epte en 911.

 

 

 

Le titre de roi redevient électif et les Carolingiens doivent céder leur couronne à Eudes, comte de Paris entre 888 et 898, à Robert Ier de 922 à 923, et à Raoul en 923 à 936.

 

 

 

En 987, Hugues Capet, duc des francs, descendant d'Eudes, est préféré au prétendant carolingien, Charles de Basse-Lorraine, oncle du défunt roi Louis V, grâce au soutien actif de l'archevêque Adalbéron de Reims.

 

 

 

Son élection marque la fin de la dynastie carolingienne et le début d'une nouvelle dynastie, la dynastie capétienne qui construira la France pendant le second millénaire.

 

 

 

 

 

 

Les Capétiens et la consolidation de l'État (XIeXIIIe siècle)

 

L'évolution du pouvoir royal

 

 

 
 
La France au début du XIe siècle     Domaine royal

 

 

 

Le règne des premiers Capétiens est marqué par la faiblesse du pouvoir royal face aux grands seigneurs à la tête de principautés. Hugues Capet n'intervient jamais au sud du royaume. Son autorité est limitée au domaine royal, les biens matériels et les vassaux directs sur lesquels il exerce un pouvoir direct.

 

 

 

Les premiers Capétiens ne possèdent qu'un domaine peu étendu, réduit pour l'essentiel à une zone entre Beauvais et Orléans, vestige du duché de France de Robert le Fort.

 

 

 

Par une politique habile de la plupart d'entre eux, ils assureront la croissance du domaine royal. Face aux grands du royaume quasi-indépendants, ils possèdent cependant trois atouts :

 

 

 

  • Ils parviennent à rendre héréditaire leur lignage en faisant élire et sacrer leurs fils de leur vivant, et en les associant au trône (usage suivi jusqu'à Philippe Auguste).

 

 

  • Les rois de France sont au sommet de la hiérarchie féodale et ne rendent hommage à personne pour leurs possessions. Mais, féodalité oblige, tous les grands féodaux du royaume doivent l'hommage au roi. Les plus prestigieux vassaux du roi de France étaient les souverains d'Anjou et d'Angleterre. Par la moindre étendue de ses domaines placée sous son administration directe, le roi de France était plus faible que bien des vassaux, mais en termes de vassalité, c'était bien le roi de France qui se trouvait au sommet de la pyramide du pouvoir du système féodal. Un adage dit que Rex francorum imperator est in suo regno: le roi est empereur en son royaume

 

 

 

  • Le sacre permet aux Capétiens d'acquérir un caractère divin à travers l'onction, faite grâce à l'huile de la sainte Ampoule, don du Saint-Esprit. Ainsi le roi, chrétien depuis le baptême de Clovis, devient de plus, un roi de droit divin, qui ne tient son pouvoir que de Dieu. Depuis Robert le Pieux, fils d'Hugues Capet, on attribue aux Capétiens des pouvoirs thaumaturgiques, par simple toucher, ils étaient censés guérir des écrouelles ou scrofules.

 

 

 

 

 

 

 

Le mariage d'Aliénor d'Aquitaine avec le comte d'Anjou, devenu roi d'Angleterre sous le nom d'Henri II Plantagenêt, fait de ce dernier un vassal du roi de France bien plus puissant que son suzerain, comme le montre la première carte.

 

 

 

Philippe II, dit Philippe-Auguste a comme objectif principal l'abaissement des Plantagenêts.

 

 

 

Entre 1202 et 1205, il fait la conquête sur Jean sans Terre de la Normandie, du Maine, de l'Anjou, de la Touraine, du nord du Poitou et de la Saintonge.

 

 

 

Jean sans Terre tente de réagir en organisant une coalition réunissant également l'empereur germanique Othon IV et le comte de Flandre.

 

 

 

Le dimanche 27 juillet 1214, Philippe II triomphe de la coalition lors de la bataille de Bouvines. Sur le plan intérieur, Philippe-Auguste augmente les ressources royales par une bonne administration, ce qui lui permet de rétribuer des mercenaires, de construire des nouveaux remparts autour de Paris, de paver la ville et d'édifier la forteresse du Louvre.

 

 

 

À sa mort, le domaine royal est considérablement agrandi. Ses successeurs vont continuer son œuvre.

 

 

 

 

 
 
 
 

Son petit-fils, Louis IX, signe enfin la paix avec les Plantagenêt. Il affirme le droit du roi de légiférer dans tout le royaume, y compris dans les grands fiefs quand l'intérêt commun l'exige.

 

 

 

Il met en circulation une monnaie royale stable et fiable, le gros tournois d'argent valable dans tout le royaume. Il place définitivement la monarchie au-dessus du bien commun.

 

 

 

 Ses légistes affirment que rien ne peut justifier la rébellion d'un vassal et qu'aucun évêque ne peut excommunier le roi. Louis IX se croise par deux fois pour combattre les musulmans en Terre sainte, de 1248 à 1254 (septième croisade) puis en 1270 en Égypte et à Tunis où il y meurt de la peste le 25 août.

 

 

 

 

Philippe IV le Bel (1285-1314) est le dernier des grands Capétiens directs. Il est connu pour le rôle qu'il a joué dans la centralisation administrative du royaume.

 

 

 

Il organise définitivement les parlements. Pendant tout son règne, il cherche à améliorer les finances royales.

 

 

 

Comme il échoue à instaurer un impôt régulier, le budget de l'État fonctionne au moyen d'expédients : confiscation des biens des juifs, des marchands italiens, diminution du poids en métal précieux par rapport à leur valeur nominale des pièces frappées par le roi.

 

 

 

Pour trouver de nouveaux subsides, il organise la première réunion de représentants des trois ordres ou états du clergé, de la noblesse et du tiers état.

 

 

 

Ce type de réunion sera appelé plus tard États généraux. Il s'entoure de légistes originaires de toute la France. Mais Philippe le Bel est surtout connu pour son affrontement avec les papes, lesquels, pour échapper aux troubles continuels de Rome, s'installent à Avignon mettant pour trois quarts de siècle la papauté sous influence directe de la France. Quand il meurt en 1314, la monarchie capétienne semble consolidée et forte.

 

 

 

Les transformations économiques et sociales

 

 

 
 
 
le bas de cet extrait de la tapisserie de Bayeux, XIe siècle, montre des travaux agricoles avec herse et charrue
 
 

 

Même si les sources écrites manquent, plusieurs indices montrent que la vitalité démographique de la France est très importante à partir du XIe siècle.

 

 

 

Des hommes venus du royaume de France tiennent le premier rang dans la conquête en 1066 de l'Angleterre par Guillaume le Conquérant, duc de Normandie. Les chevaliers francs jouent un rôle prépondérant dans la reconquista de l'Espagne musulmane dès le milieu du XIe siècle.

 

 

 

Ils sont si nombreux à participer à la première croisade à la fin du XIe siècle, que les États créés après la prise de Jérusalem en 1099 sont appelés États francs d'Orient.

 

 

 

L'augmentation de la population accompagne les grands défrichements. Des nouvelles techniques agricoles se diffusent permettant de cultiver les terres riches et lourdes du bassin parisien : charrues à roue et à versoir qui aèrent le sol, herses qui brisent les mottes.

 

 

 

Villages, églises et châteaux-forts façonnent le paysage des campagnes. Le retour à une paix relative favorise la circulation des marchandises et des hommes, la circulation monétaire et la renaissance des villes.

 

 

 

Les artisans et les marchands se révoltent bien vite contre l'autorité tatillonne des seigneurs laïcs ou ecclésiastiques et parviennent à obtenir des chartes de libertés leur permettant de s'administrer eux-mêmes. Dans les villes, les artisans exerçant une même activité se regroupent en organisations professionnelles très rigides et protectionnistes.

 

 

 

Le XIIIe siècle consacre le rayonnement français. Les historiens pensent qu'au cours de ce siècle la population passe de 12 millions à 20 millions d'habitants, grâce aux améliorations des pratiques agricoles qui permettent l'augmentation des rendements des terres cultivées.

 

 

 

Ceci n'empêche pas les campagnes d'être secouées par des révoltes, le plus souvent locales contre les droits féodaux ou la dîme.

 

 

 

Pourtant le XIIIe siècle est celui des chartes d'affranchissement qui permettent aux paysans d'améliorer grandement leur condition juridique et fiscale.

 

 

 

Paris devient la ville la plus importante de l'Occident chrétien avec près de 200 000 habitants, soit le double de Venise. Son rayonnement est assuré par son université, ses édifices religieux célèbres dans toute la chrétienté, telle la Sainte-Chapelle où sont conservées les reliques de la couronne d'épines et du bâton de Moïse, la cathédrale Notre-Dame de Paris, ses ateliers de miniatures et d'ivoire.

 

 

 

Pourtant dès le milieu du XIIIe siècle, des signes d'essoufflement économique apparaissent. Les petits seigneurs s'appauvrissent. La croissance de la population a abouti à un fractionnement des tenures.

 

 

 

L'écart s'élargit dans les villes entre les riches et les pauvres entraînant des révoltes du « menu » peuple contre le peuple « gras » entraînant des grèves et des conflits comme à Douai, Paris, Ypres

 

 

 

La fin des Capétiens directs

 

La lignée des Capétiens directs se termine par le règne successif de trois fils de Philippe IV qui meurent sans héritier mâle.

 

 

 

Lorsque Charles IV le Bel, le dernier fils de Philippe le Bel, meurt en 1328, c'est la première fois depuis l'élection d'Hugues Capet que le défunt roi n'a pas d'héritier mâle.

 

 

 

Deux prétendants sont en lice, Édouard III, roi d'Angleterre, petit-fils de Philippe le Bel et Philippe de Valois, neveu de Philippe le Bel.

 

 

 

L'assemblée des grands du royaume préfère Philippe car il est de France et plus mûr que son jeune rival anglais. Cet événement marque le début de la dynastie des Capétiens-Valois, branche collatérale des Capétiens directs.


19/06/2009
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du XIVe au XVe siècle

Crises et mutations du bas Moyen Âge (du XIVe au XVe siècle)

 

Tout l'Occident est affecté par les famines, la peste noire et de nombreux conflits. Mais la France, État le plus peuplé d'Europe, est davantage touchée par les malheurs, d'autant plus qu'elle est le cadre d'une guerre interminable entre 1337 et 1453, la guerre de Cent Ans.


 

 

Le temps des crises

 

À la fin du XIIIe siècle, on assiste en France à un retournement de conjoncture. Il n'y a plus de terres à défricher. La production agricole stagne alors que la population continue à augmenter. L'épuisement de mines d'or et d'argent freine le développement de la monnaie et par là même des échanges commerciaux.


 

 

Du début du XIVe siècle à la fin du XVe, l'Europe entière connaît un petit âge glaciaire, les hivers sont plus longs et plus froids, les étés plus frais et plus humides font pourrir les récoltes sur pied. Les crises économiques qui en résultent entraînent des troubles politiques et sociaux accentués par la faiblesse de certains rois pendant la guerre de Cent Ans.



 

 

Dans les années 1315-1317, le mauvais temps entraîne des récoltes insuffisantes. Le prix des céréales augmente entraînant la famine avec une surmortalité des plus pauvres.

 

 

Les famines persistent jusqu'à la fin du XVe siècle. La situation des paysans est catastrophique : soit ils mangent la part de grains réservée aux semailles et la famine s'accentue l'année suivante, soit ils préservent les grains à semer et, dès la fin de l'hiver, la mortalité augmente, faute de nourriture suffisante. Les textes de l'époque font aussi état de loups entrant dans les villes pour se nourrir, car privés de gibiers par la rigueur des hivers.

 

 

 

des victimes de la peste bénies par un prêtre


   
 

 

À partir de 1348, la peste qui avait déjà ravagé la France dans l'Antiquité et le haut Moyen Âge, fait un retour en force provoquant la mort de presque un tiers de la population française. En 1361-1363, et en 1418-1419, une forme de peste fait des ravages parmi les enfants. Les révoltes se multiplient principalement à Paris : révolte d'Étienne Marcel, révolte des Cabochiens. Dans les campagnes les jacqueries sont nombreuses.



 

 

Les différentes crises ont eu aussi des aspects positifs. Les paysans et les artisans qui survivent aux famines et à la peste voient leur condition de vie s'améliorer du fait de la hausse des salaires causée par la raréfaction de la main-d'œuvre. La noblesse décimée lors des grandes batailles de la guerre de Cent Ans se renouvelle. Les bourgeois achètent des seigneuries.

 

 
 

La guerre de Cent Ans

 

Article détaillé : Guerre de Cent Ans


 

La guerre de Cent Ans oppose la France et l'Angleterre de 1337 à 1453. Elle n'est pas continue. Elle compte 55 années de trêve pour 61 années de combats. Elle ne touche pas tout le royaume mais là où elle a lieu, elle apporte la désolation et la mort : pillages, épidémies et désertification accompagnent les bandes de mercenaires qui, en l'absence d'intendance et de solde régulière, se paient en mettant à sac les régions où ils stationnent, même celles du prince qui les emploie.

 



 

Pendant cet interminable conflit, le territoire français est le champ de combats épisodiques mais acharnés entre rois de France et rois d'Angleterre. Les Anglais bénéficient de la supériorité tactique de leur armée (et particulièrement de leurs archers).

 


 

Ils infligent à la chevalerie française pourtant très supérieure en nombre, deux cuisantes défaites à Crécy en 1346 et Poitiers, bataille durant laquelle le roi de France, Jean II le Bon est fait prisonnier. Le dauphin Charles est contraint de signer le traité de Brétigny en 1360 qui concède aux Anglais un bon tiers du royaume de France, prévoit le paiement d'une énorme rançon de 3 millions d'écus d'or pour la libération de Jean II le Bon (équivalent à la totalité des recettes du roi pendant deux ans). Celui-ci meurt à Londres en 1364 sans que la rançon ait été complètement versée.

 

 

 

Son fils, Charles V est un bon stratège : la paix obtenue permet de lui redonner les capacités de reconquérir les territoires cédés. Charles V sait éviter les grandes batailles rangées et confie à de grands capitaines tel Du Guesclin la reconquête du territoire en reprenant une à une les places fortes de l'ennemi par une stratégie de sièges successifs. En 1377 les Anglais ne contrôlent plus que la Guyenne, Bayonne, Brest, Calais et Cherbourg.

 

 

 

Le redressement est provisoire. La folie de Charles VI plonge le pays dans la guerre civile entre Philippe Le Hardi duc de Bourgogne, oncle du roi, et Louis d'Orléans, frère du roi. Ce dernier prend le contrôle de l'État et s'allie avec des seigneurs du Sud Ouest hostiles au roi d'Angleterre. L'accent de ces méridoniaux va donner le nom des partisans du duc d'Orléans : les Armagnacs. Le duc de Bourgogne a lui intérêt à ménager les Anglais qui commercent avec son comté de Flandre.

 

 

 

 


La France en 1435

 

 

 

Profitant de la confusion, ils lancent une chevauchée dévastatrice à travers la France. Après avoir évité Paris ils traversent la Picardie en direction de Calais. Ils sont rejoints à Azincourt en 1415 par la fine fleur de la chevalerie française. Les Français subissent de nouveau une défaite meurtrière face à une armée anglaise épuisée et moins nombreuse : le parti des Armagnacs est décapité. Le duc de Bourgogne, Jean sans Peur, en profite pour s'emparer de la Champagne puis de Paris. Son fils, Philippe le Bon, pousse Charles VI à signer le 21 mai 1420 le traité de Troyes qui stipule :

 



 

 

  • Charles VI doit déshériter son fils le dauphin Charles. Il le déclare inapte à régner32 dans la mesure où il a fait tuer le duc de Bourgogne Jean sans peur, le 10 septembre 1419.

 

 

  • Le roi Henri V d'Angleterre devient immédiatement régent du royaume de France et doit épouser Catherine de France, fille du roi fou.

 

 

  • À la mort de Charles VI, le royaume de France doit revenir au fils d'Henri V et de Catherine.


 

 

 

Lorsque Charles VI meurt en 1422, la France est divisée en trois : le nord et l'ouest sont sous le contrôle du frère d'Henri V, Jean de Lancastre duc de Bedford, en tant que régent du jeune roi anglais, futur Henri VI ; le nord-est où le duc de Bourgogne est quasi-indépendant ; le sud de la Loire où le dauphin, prend le titre de Charles VII mais est surnommé le « roi de Bourges » par la propagande anglaise qui met en doute sa légitimité (dans la mesure où le château de Bourges est la demeure favorite de Charles).

 


 

 

Mais la clé du conflit est celle du choix de la nationalité. Les Anglais par leur stratégie de pillage (les fameuses chevauchées) se sont fait haïr par le peuple et ne sont soutenus que par les artisans et les universitaires des grandes villes. Le rôle de Jeanne d'Arc est plus politique et psychologique que militaire : elle catalyse cette volonté « de bouter les Anglais hors de France ».


 

 

Elle participe au siège d'Orléans et après la bataille de Patay insiste pour que le sacre de Charles VII ait lieu à Reims (ce qui est extrêmement symbolique et interprété à l'époque comme un nouveau signe de volonté divine car la ville est en plein territoire bourguignon). Elle permet de justifier la naissance légitime du roi, faisant oublier les rumeurs prétendant qu'il était le fils illégitime du duc d'Orléans et permet son sacre.

 

 

 

La voie est alors libre pour la reconquête du territoire français. Le rôle militaire propre de Jeanne d'Arc est faible : durant l'hiver 1429, elle s'empare du village de Saint-Pierre-le-Moûtier, échoue devant la bourgade de La Charité-sur-Loire avant d'être fait prisonnière devant Compiègne (24 mai 1430). La fin du conflit est proche : Charles VII fait la paix avec les Bourguignons en 1435 (traité d'Arras) et privés de leur puissant allié et sans soutien sur le terrain, les Anglais sont chassés de France en 1453 après la bataille de Castillon.

 

 

 

 

Les rois de France regagnent prestige et autorité. Ils ont toujours affaire à forte partie, en particulier avec les ducs de Bourgogne, les Grands Ducs d'Occident Philippe le Bon et Charles le Téméraire, qui sont les principaux rivaux de Charles VII et de son fils Louis XI. À leurs possessions bourguignonnes, ils ont joint les Pays-Bas, et se posent parmi les plus puissants souverains d'Europe.


 

 

 

Article détaillé : Histoire de la Bourgogne.

 

À la mort du Téméraire, ses possessions qui provenaient de la famille capétienne sont reprises par Louis XI mais les Pays-Bas reviennent à sa fille unique, Marie de Bourgogne qui les apporte à son époux Maximilien d'Autriche : le partage devient une source de conflit entre les maisons de France et d'Autriche.

 

 

 

Le Moyen Âge s'achève sur la fin de l'indépendance de fait des grandes principautés qu'étaient le duché de Bourgogne (1482) et le duché de Bretagne (vaincu en 1488, rattaché en 1491, et formellement uni au royaume en 1532).




19/01/2013
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