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L'AIR DU TEMPS

Franceinfo - le mardi 7 mai 2019

 

 

Pourquoi les prix des carburants ont fortement augmenté depuis janvier (et pourquoi ça ne devrait pas durer)

 

 

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Si le gazole semble connaître une hausse maitrisée, les prix des autres carburants routiers ont fortement augmenté depuis janvier et affichent des prix équivalents à ceux d'octobre 2018, avant le début du mouvement des "gilets jaunes". Explications

 

 

 

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Une station service à Saint-Michel-de-Lanès (Aude), le 27 novembre 2018.   (ERIC CABANIS / AFP)

 

 

 

La courbe s'est inversée en janvier 2019 et n'a pas cessé de remonter depuis. Lundi 6 mai, les chiffres hebdomadaires des prix des carburants, publiés par le ministère de la Transition écologique et solidaire, ont confirmé une tendance de fond à la hausse depuis le début de l'année. Le litre d'essence sans plomb 95 (SP95) a atteint un niveau jamais vu depuis 2013, à 1,5802 euro le litre la semaine passée. Le sans plomb 98 (SP98) s'affiche quant à lui à 1,6374 euro, soit plus d'un centime de plus qu'en octobre 2018, avant le début du mouvement des "gilets jaunes". Le sans plomb 95 contenant jusqu'à 10% d'éthanol (SP95-E10), affiche quant à lui 1,5575 euro le litre, soit, là aussi, un centime de plus par rapport à il y a huit mois. Seul carburant épargné, le gazole, carburant le plus vendu avec près de 80% des volumes, affiche encore des prix en moyenne inférieurs de plus quatre centimes à ceux d'octobre dernier (1,4778 euro le litre).

 

 

 

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Vendredi 3 mai, le baril de Brent de la mer du Nord valait 70,85 dollars à Londres, en baisse de 1,8% sur la semaine, après avoir dépassé les 75 dollars fin avril, un niveau record déjà atteint en octobre dernier. Ce montant traduit toutefois une stagnation dans une inquiétante fourchette haute. Alors, comment expliquer ces prix repartis à la hausse depuis janvier et est-ce que cela risque de durer ces prochains mois ? Eléments de réponse.

 

 

 

Des grands producteurs sous tension

En influençant le prix à la pompe, la situation géopolitique de certains pays se répercute directement sur des consommateurs à l'autre bout du monde. L'Iran, la Libye, mais aussi le Venezuela, trois grands pays producteurs de pétrole, sont en proie à de vives tensions politiques. Dans ces zones instables, la production ralentit en temps troublés, faisant de l'essence une denrée de plus en plus chère. 

 

 

En mars, la production du Venezuela, qui traverse une grave crise politique et économique et est affecté par des pannes d'électricité à répétition, est ainsi tombée sous le niveau d’un million de barils par jour, "sa pire performance depuis seize ans", écrit Le Figaro"Les sanctions imposées par les États-Unis pèsent sur l’activité, ralentie aussi par le délabrement économique du pays", indique le site du quotidien, relevant que Caracas a dû importer près d'un million de barils de pétrole nigérian, un comble pour le pays qui abrite les plus grandes réserves mondiales de pétrole.

L'Iran est également frappé par des sanctions américaines, tandis que la Libye est en proie à une guerre civile dévastatrice depuis de nombreuses années.

 

 

Pour compenser ces baisses de production dans des pays clés, les Etats-Unis ont en tout cas annoncé vouloir augmenter la leur afin de tenter de contrer cette hausse des cours. La France, elle, n'a pas de pétrole, et donc très peu de moyens pour agir sur les cours, et donc sur le prix de l'essence.

 

 

 

Le taux de change euro-dollar pas favorable

Puisque le pétrole s'échange en dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), la vigueur de la monnaie américaine pénalise mécaniquement le marché européen, où l'on achète donc le pétrole plus cher. 

 

 

 

L'Opep produit moins... pour l'instant

Outre les taux et les cours, les prix des carburants à la pompe varient également en fonction de la politique mise en place par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses alliés (comme la Russie). Or, depuis le début de l'année, et malgré la pression mise régulièrement par les Etats-Unis, ces derniers réduisent leur production de pétrole afin de faire grimper les prix, résume Capital. Cependant, "les pays de l’Opep n’ont pas intérêt à une flambée des prix et devraient réguler les cours à la baisse", poursuit le site spécialisé. De fait, le secrétaire général de l'Opep, Mohammed Barkindo, a assuré la semaine passée que l'organisation est déterminée à éviter une "crise énergétique mondiale".

 

 

 

Une hausse nuancée grâce au gel des taxes

Sous la pression de la rue (et surtout des ronds-points), le gouvernement avait suspendu puis annulé la hausse de la taxe carbone prévue pour 2019. Il n'y a donc pas eu d'alourdissement de la taxation sur le carburant cette année, contrairement à une tendance forte les années précédentes. En dix ans, les taxes ont ainsi augmenté de 25%, selon Francis Duseux, président de l'Union française des industries pétrolières (Ufip), interrogé par l'AFP. "Le gel de la taxe a servi à quelque chose parce que si on ne l'avait pas fait, les prix seraient encore plus élevés et on aurait une situation qui serait explosive du point de vue du pouvoir d'achat", a relevé François Carlier, délégué général de l'association de consommateurs CLCV, interrogé lundi par franceinfo.

 

 

Les taxes sont, de loin, la part la plus importante de notre plein de carburant, expliquait-on en octobre 2018. Elles se divisent en fait en deux taxes différentes : la TVA et la taxe intérieur de consommation sur les produits énergétiques (TICPE, ex-TIPP). On retrouve également la taxe générale sur les activités polluantes (TGAP). En mars 2019, la TICPE représentait près de 70 centimes sur le prix du litre d'essence et 60 centimes sur celui du gazole.

 

 

 

Une baisse imminente ?  

Dimanche, le président américain, Donald Trump, a menacé la Chine d'une hausse prochaine des droits de douane sur 200 milliards de dollars de produits chinois exportés aux Etats-Unis. Etrangement, il s'agit d'une bonne nouvelle pour le porte-monnaie des automobilistes : "L'escalade de la guerre commerciale entre les deux plus grandes économies mondiales se traduit habituellement par un impact négatif sur la demande de pétrole", ce qui pèse automatiquement sur les cours, a expliqué à l'AFP Tamas Varga, analyste chez PVM. Et pour cause : en affaiblissant la croissance du commerce mondial, et donc la demande en pétrole, cela tirerait les prix du baril vers le bas, résume encore Capital.

 



08/05/2019
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