www.l-air-du-temps-de-chantal.com

L'AIR DU TEMPS

le Progrès du vendredi 10 février 2017

 

 

 

SANTÉ - DIX-NEUF ANS APRÈS LA PREMIÈRE. QUEL AVENIR POUR LA GREFFE DE MAINS ?

 

 

La compétition est ouverte entre transplantation, prothèse et fabrication d'organes. La greffe de main ne semble pas forcément privilégiée.

 

 

Avec la première greffe (unilatérale) de main, réalisée au CHU de Lyon le 23 septembre 1998, l'histoire des transplantations a pris un tournant : celui de la greffe vitale à la greffe "utile". Tournant pour lequel la société n'est sans doute toujours pas prête.

 

 

 

De handicapé à malade

 

Aujourd'hui, les médecins lyonnais estiment que la greffe est "ce qui'l y a de mieux" pour les patients doublement amputés, qui se retrouvent en "état de mort sociale". Les greffés, eux, parlent d'ailleurs de leur "renaissance".

 

 

Même si les résultats restent variables d'un patient à l'autre avec une mobilité des doigts allant de 31 % à 97 %. "Mais même avec 30 % on peut faire des tas de choses et les bénéfices psychologiques sont indiscutables. Ils disent très vite "mes mains", explique le psychiatre Christian Seulin. Et même s'ils passent du statut de "handicapé" à celui de "malade" à cause des effets secondaires des traitements immunosuppresseurs (diabète, ostéoporose) et des épisodes de rejet.

 

 

L'un des sept patients a ainsi dû être à nouveau amputé après 12 ans de greffe. Le plus ancien - 17 ans de greffe - se porte bien mais on sait désormais que, comme les autres transplantations, les greffes de tissus composites ont une durée de vie limitée.

 

 

Cela ferme encore un plus, une porte déjà bien étroite pour cette intervention hors norme alors que pendant ce temps, les prothèses bioniques ne cessent de s'enrichir de capteurs qui les rendent de plus en plus précises. Grâce à une prothèse expérimentale reliée aux nerfs de son bras, un homme a retrouvé ce sens du toucher dont les amputés ne peuvent faire leur deuil. À moins que l'avenir ne soit dans la fabrication d'organes à partir de cellules-souches ? "Aujourd'hui, on ne sait pas qui va gagner", note le Pr Emmanuel Morelon. La greffe de main, comme toutes les greffes d'organes, n'est peut-être qu'une étape transitoire dans cette réparation des vivants.

 

 



12/02/2017
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 59 autres membres