www.l-air-du-temps-de-chantal.com

L'AIR DU TEMPS

le Progrès du samedi 30 avril 2016

 

 

SYRIE - RAIDS. APRÈS UN HÔPITAL, UNE CLINIQUE VISÉE

 

Après une sanglante attaque, jeudi, sur un centre pédiatrique, c'est un centre de soins civils qui a été la cible de bombardements hier. On déplore des dizaines de morts et blessés en 48 heures. Les raids aériens du régime de Bachar el-Assad ont à nouveau, hier matin, ciblé délibérément un établissement civil de soins dans la partie rebelle de la ville d'Alep. Cette clinique se situait à Marjé, et dispensait des services médicaux depuis cinq ans.

 

 

L'attaque intervient plus de 24 heures après un bombardement aérien sur un hôpital pour enfants soutenu par Médecins sans frontières dans la partie rebelle, qui a fait des dizaines de morts - dont des enfants, le dernier pédiatre de la ville, le docteur Mohammad Wassim Maaz, et des médecins. Cet hôpital était le principal - et le dernier - centre pédiatrique de la région.

 

 

4578491_6_c0fc_la-ville-d-alep-siege-d-intenses-combats_0d2e5017ad19f633672b3718b0c94cf7.jpg

 

 

200 morts en une semaine

 

"La terre est en train de trembler sous nos pieds", a témoigné un habitant du quartier populaire de Boustane al-Qasr. "Les bombardements n'ont pas arrêté dans la nuit ; on n'a pas fermé l'oeil". Pour lui comme pour les autres habitants, la trêve imposée par les Russes et les Américains au régime syrien et aux rebelles depuis le 27 févier n'est plus qu'un lointain souvenir.

 

 

Le régime syrien de Bachar el-Assad se prépare à lancer une offensive pour reconquérir Alep et la province du même nom, qui lui échappe depuis quatre ans, en intensifiant les bombardements qui ont fait près de 200 morts en une semaine. Jeudi était une journée particulièrement noire avec 53 civils tués.

 

 

La cité tant convoitée est, depuis quatre ans, divisée entre la partie tenue par les rebelles, à l'est, et la partie tenue par les forces gouvernementales, à l'ouest. Pour le Comité international de la Croix Rouge, Alep est désormais "aux portes d'un désastre humanitaire". "Où que vous alliez, vous entendez les explosions de mortiers, les bombardements et le vol des avions", selon Valter Gros, le représentant du CICR dans la ville. "Les habitants vivent sur le fil du rasoir. Tous craignent pour leur vie".

 

 

L'ONU a averti cette semaine que des centaines de milliers de Syriens risquaient de ne plus pouvoir recevoir d'aide d'urgence si les combats se poursuivaient. "Il faut que justice soit faite pour ces crimes", a déclaré le secrétaire général de l'organisation, Ban Ki-Moon. Alep, deuxième ville de Syrie avant la guerre avec 2,5 millions d'habitants, n'en compte plus qu'un million. Sa province est un champ de bataille pour tous les belligérants de cette guerre : djihadistes de Daech ou du Front Al-Nosra (branche syrienne d'Al-Qaïda), rebelles, armée et milices pro-régime, combattants libanais du Hezbollah ou Kurdes. La guerre, entrée dans sa sixième année, a fait plus de 270 000 morts.

 

 

Le cessez-le-feu dans l'impasse

 

Les États-Unis et la Russie sont les deux initiateurs du cessez-le-feu introduit le 27 février pour faciliter les pourparlers de paix entre régime et rebelles pour trouver une solution à une guerre ayant déjà tué plus de 270 000 personnes en cinq ans. Décrété il y a deux mois, ce cessez-le-feu semble bel et bien mort avec l'intensification des bombardements sanglants. Par ailleurs, le 3e round de négociations qui avait commencé le 13 avril s'est ainsi achevé ce mercredi à Genève sans aucun progrès.

 



02/05/2016
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 59 autres membres