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L'AIR DU TEMPS

le Progrès du samedi 19 décembre 2015

 

 

 

ESPAGNE - Législatives. Une reprise économique soldée ? L'économie espagnole connaît la plus forte croissance en Europe (+ 3,3 %), après des années de crise. Mais à quel prix ? "plus de précarité", dénoncent les syndicats.

 

 

 

"Les réformes fonctionnent"

 

La reprise économique est là, et le soulagement à la mesure de la brutalité de la crise qui a frappé en 2008. Près de quatre millions d'emplois ont été détruits ! Le président sortant Mariano Rajoy fait désormais campagne en affirmant : "Quand je suis arrivé au pouvoir (en 2011), 1 500 emplois disparaissaient chaque jour. Aujourd'hui, il s'en créé 1500".

 

 

 

La recette ? coupes drastiques dans les dépenses, baisses des impôts sur les entreprises et réformes du marché du travail pour plus de flexibilité. "L'Espagne donne l'exemple que les réformes structurelles fonctionnent", applaudit le commissaire européen Dombrovskis.

 

 

 

Le "modèle espagnol", c'est une reprise fondée sur les exportations, grâce à la baisse du coût du travail. L'entreprise de Luis Collantes trouve ainsi 70 % de ses revenus hors d'Espagne. "Le nombre de PME espagnoles qui exportent ne cesse de croître, confirme Carlos Ruiz, économiste à la Cepyme (la CGPME espagnole). C'est nouveau, c'est une réponse à la crise".

 

 

 

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"Plus de précarité"

 

Ce "modèle" irrite Antonio Ferrer, secrétaire confédéral de l'UCT (syndicat proche des socialistes) : "Nous avons moins d'emplois qu'avant la crise, et plus de précarité". Il pointe le Smic, gelé au niveau de 700 euros mensuels, et la flexibilité des salaires et des effectifs, imposée par les réformes. "Votre modèle, c'est de tout rendre moins cher", lançait Pedro Sanchez à Mariano Rajoy, lors de leur face-à-face.

 

 

 

Pour Thomas, ça ne va clairement pas mieux. Ingénieur informaticien de 40 ans, il gagne 2 600 euros net (après impôts). Sa femme Carmen a perdu son emploi de directrice financière, et ne perçoit rien au chômage. Pire, comme beaucoup de ménages, ils sont étranglés par la crise immobilière : ils vivent en location (1 200 euros), et remboursent une maison (800 euros) achetée au temps des vaches grasses, aujourd'hui louée à la moitié de sa valeur (450 euros). "Nous ne sortons plus, nous n'avons plus de vie sociale", constate Thomas.

 

 

 

"Les prix ne baissent plus", se réjouit pourtant le responsable d'une agence immobilière. Aujourd'hui, acheter en plein centre de Madrid coût entre 2 000 et 3 000 euros le m2. "En fait, reconnaît Thomas, Rajoy peut gagner les élections. Car beaucoup d'Espagnols ont vraiment l'impression que ça va mieux". A Madrid, Francis Brochet

 

 



19/12/2015
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