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L'AIR DU TEMPS

Le Progrès du dimanche 19 avril 2015

 

 

 

POLITIQUE - François Hollande lance le sprint final de son quinquennat. En choisissant de célébrer les trois ans de son mandat lors d'une émission au format particulier, le Président placera la jeunesse et l'emploi au centre de son discours, entre fin de mandat et début de campagne.

 

 

 

 

Question à Ghislaine Ottenherimer

 

 

Auteur de "Poison présidentiel" (Albin Michel)

 

 

 

"La présidentielle paralyse la démocratie"

 

 

 

 

A 2 ans de la présidentielle, un président est un dirigeant ou un candidat ?

 

François Hollande essaye d'atterrir parce qu'il s'est présenté en Père Noël, promettant la baisse du chômage, la grande réforme fiscale, la réussite pour la jeunesse. Trois ans après, rien n'a changé. Il a lancé une politique de compétitivité mais ce mot n'a pas existé pendant la campagne. En plus, le gouvernement a mal expliqué commet il appliquerait cette politique. Manuel Valls tente de rattraper le retard sauf qu'à l'approche de l'élection, François Hollande ne voudra pas trop agiter le pays. Ce n'est pas propre à ce mandat. Chirac, Sarkozy ont aussi donné l'impression de politique au jour le jour, d'improvisation permanente, de décisions tournées vers la présidentielle.

 

 

 

Comment sortir de cette "improvisation permanente ?"

 

On gouverne la France comme en 1960 avec le général de Gaulle alors que les entreprises et même les villes ont changé de gouvernance. Quand il faut, élaborer un grand projet, elles dialoguent, consultent, travaillent, font valider leur projet et ensuite appliquent. On n'est plus dans un pays à 5 % de croissance avec un Etat qui peut tout contrôler, qui appuie sur un bouton pour lancer un TGV ou un Concorde. Rien n'empêche un candidat après un dialogue, d'établir et d'expliquer un programme de réforme sérieux et précis. Ce sera peut-être rébarbatif mais tout peut être prêt avant, pour aboutir à l'action pendant le mandat. Si l'on veut redessiner les régions et faire comprendre la réforme, ce n'est pas à 21 h à l'Elysée et à 2 h du matin à l'Assemblée. Le fonctionnement des institutions n'est pas professionnel. Du coup, les citoyens boudent les urnes ou votent FN et rejettent les politiques.

 

 

 

Mais ils votent à la présidentielle ?

 

Comme pour un jeu de téléréalité, avec un sondage toutes les deux heures. On élimine les candidats plus qu'on ne choisit. Ceux-ci construisent des histoires avec des symboles et des slogans (comme la taxe à 75 %) mais sans travailler l'essentiel. Quant aux députés, élus deux mois après la présidentielle avec 40 % d'abstention, ils perdent la légitimité. L'élection présidentielle étouffe la démocratie, la paralyse. Recueilli par Pascal Jalabert.

 

 



21/04/2015
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