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L'AIR DU TEMPS

le Progrès du mercredi 23 novembre 2016

 

 

 

SOCIÉTÉ - FEMMES. VIOLENCES CONJUGALES : COMMENT LIBÉRER LA PAROLE

 

 

Les terribles chiffres de la violence conjugale en France baissent... très lentement. Les associations en première ligne attendent des pouvoirs publics des moyens durables et une meilleure prise en charge des enfants.

 

 

Une femme meurt sous les coups de son compagnon tous les trois jours : ce chiffre diminue très lentement, d'année en année, malgré les nombreuses campagnes de sensibilisation et le succès du numéro d'écoute 3919. Si le nombre de victimes reste très élevé, c'est aussi parce que le comptage a été amélioré", précise Françoise Brié, porte-parole de la Fédération nationale solidarité femmes.

 

 

 

Violence et lune de miel

 

Avec la communication massive, pourquoi des victimes ne parlent toujours pas ? "Il y a déjà la question de l'emprise, répond Françoise Brié. Elles sont enfermées, parfois isolées, et le couple alterne entre phases violentes et lunes de miel. Elles ont souvent des enfants. Et puis, viennent les questions socio-économiques. Si toutes les femmes sont susceptibles de connaître la violence conjugale, celles qui vivent en situation précaire ont beaucoup plus de mal à en sortir".

 

 

 

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Qui sont les auteurs ?

 

223 000 victimes, cela signifie au moins autant d'auteurs de violences. Une association fondée en 1987 propose à ces derniers un suivi psychologique et des groupes de parole. "On reçoit des justiciables, mais aussi des gens qui nous appellent d'eux mêmes. On voit de plus en plus de volontaires", indique le directeur de SOS violences familiales, Alain Legrand, psychologue.

 

 

Qui sont ces hommes ? "Je distingue deux grandes catégories : les hommes violents dans un processus de domination, de sadisme, de perversité. Et ceux qui réagissent à un conflit par la violence. On retrouve chez tous (3500 personnes sont suivies par l'association en France, ndlr) des problématiques similaires, comme l'abandon, l'angoisse de la séparation..."

 

 

Pour les auteurs de violences, consulter l'association est déjà le signe d'une prise de conscience. Quant aux résultats, ils sont évidemment variables.

 

 

"Certains n'ont fait que prendre du recul, d'autres changent profondément", résume Alain Legrand, également président de la Fédération nationale des associations et des centres de prise en charge d'auteurs de violences conjugales et familiales. Il espère une avancée avec les prochaines campagnes du gouvernement : qu'on ne résume pas l'agresseur à un simple monstre.

 

 

"Celui qui est susceptible de se remettre en question ne se considère pas comme un monstre, donc le message passe à côté. Et celui qui est vraiment un monstre n'est pas touché".

 

 

 

Les enfants, ces oubliés

 

Les autres victimes sont les enfants, longtemps oubliés. "Les associations militent contre la garde alternée et la médiation familiale", explique Françoise Brié. Le gouvernement propose des espaces protégés de dialogue familial et garantit le paiement des pensions alimentaires dans son 5e plan de lutte contre les violences faites aux femmes. En 2015, 15 600 enfants étaient concernés par les violences conjugales. 36 ont été tués. Valentine Autruffe

 

 

 

122 Le nombre de femmes tuées par leur compagnon en 2015, soit un décès tous les trois jours. Chaque année, elles sont 233 000 à être victimes de violences conjugales, 84000 victimes de viol ou tentative de viol.

 

 



25/11/2016
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