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L'AIR DU TEMPS

le Progrès du mercredi 20 juillet 2016

 

 

ATTENTATS - L'ALLEMAGNE FRAPPÉE À SON TOUR PAR UNE ATTAQUE

 

 

Terrorisme : le cancer s'étend en Europe

 

 

Un réfugié Afghan de 17 ans a attaqué lundi soir les passagers d'un train en Bavière avec une hache et un couteau. Il s'était radicalisé récemment, comme Mohamed Lahouaiej-Bouhel, l'auteur du carnage de Nice. Une commission d'enquête au Sénat s'était intéressée au profil d'individus fragiles qui peuvent trouver dans la rhétorique de Daech un alibi à leur coup de folie.

 

 

 

L

e groupe État islamique (EI) a revendiqué pour la première fois un attentat commis en Allemagne. Lundi soir, une jeune Afghan de 17 ans a attaqué à la hache et au couteau les voyageurs d'un train régional qui effectuait la liaison entre Treuchtlingen et Wutzbourg en Bavière en criant "Allah akbar !". Quatre passagers ont été grièvement blessés. Le terroriste est descendu du train puis il a frappé une autre victime croisée en chemin avant d'être abattu par la police.

 

 

Dans une vidéo posthume diffusée hier par Daech, le jeune homme se présente comme "un soldat du califat" et il annonce qu'il va commettre "une opération martyre en Allemagne". L'auteur de l'attentat brandit un couteau devant la caméra et menace : "L'État islamique va vous attaquer partout, dans vos villages, vos villes, vos aéroports".

 

 

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Arrivé en 2015 en Bavière, il était demandeur d'asile

 

 

La police a retrouvé dans la chambre en Bavière un drapeau de Daech peint à la main. Ils ont aussi découvert un texte en pachtoune, la langue maternelle du jeune Afghan, qui semble accréditer la thèse d'une auto radicalisation récente, comme pour Mohammed Lahouaiej-Bouhel, l'auteur du carnage de Nice.

 

 

Arrivé seul en 2015 en Bavière, la principale porte d'entrée des réfugiés en Allemagne, le jeune Afghan était un demandeur d'asile. Il avait été placé en tant que mineur isolé dans une famille d'accueil il y a une quinzaine de jours. Des proches le décrivent comme un musulman pratiquant, mais ils n'avaient décelé aucun signe de radicalisation. L'attaque de lundi soir risque de relancer le débat en Allemagne sur l'accueil des réfugiés. Plus d'un million y sont entrés en 2015, dont 150000 Afghans.

 

 

 

Une revendication semblable à celle de l'attaque de Nice

 

Le message de revendication de Daech après l'attentat en Bavière ressemble étrangement à celui dans lequel le groupe djihadiste s'attribue la responsabilité de l'attaque du 14 juillet sur la Promenade des Anglais à Nice. Dans les deux cas, l'organisation djihadiste présente ces "loups solitaires" comme des soldats de l'EI qui ont répondu à son appel à frapper partout et en utilisant n'importe quel moyen à leur portée. Mais contrairement à l'assaillant du train en Bavière, Mohamed Lahouaiej-Bouhel n'a laissé aucune vidéo ni message dans lequel il ferait allégeance à Daech.

 

 

 

Un "terrorisme de voisinage et de proximité"

 

Après l'attentat qui a coûté la vie à deux policiers à Magnanville (Yvelines) en juin dernier, la sénatrice UDI de l'Ome Nathalie Goulet s'inquiétait d'une nouvelle forme de "terrorisme de voisinage et de proximité totalement imprévisible".

 

 

En 2015, la commission d'enquête sénatoriale sur les réseaux djihadistes, coprésidée par Nathalie Goulet, s'était intéressée au profil d'individus perturbés qui peuvent trouver dans la rhétorique de Daech un alibi à leur coup de folie. Dans son livre Radicalisation (Éditions de la Maison des sciences de l'homme, 2014), le sociologue Farhad Khosrokhavar évoque l'exemple d'un individu fragie qui "en distordant les faits relatifs à la frustration cherche, souvent au nom d'une communauté imaginaire dont il se croit le porte-parole, à en tirer vengeance et à faire payer la société entière". Un cas qu'on pourrait peut-être rapprocher de celui de Mohamed Lahouaiej-Bouhel ou de l'auteur de l'attentat en Allemagne, tous deux radicalisés en très peu de temps, comme s'ils cherchaient un étendard pour justifier leurs propres tourments. Luc Chaillot

 

 

 

Daech, réceptacle des frustrations

 

Omar Mateen à Orlando, Mohamed Lahouaiej Boulhel, et avant eux, Larossi Abballa à Maganville. Ou le jeune afghan en Allemagne. Ils ont tous les trois été guidés par "l'idéologie fanatique et mortifère" de l'organisation État islamique, décrite lundi soir par le procureur de Paris, François Molins. Elle a pu conduire "ces individus à passer à l'acte, sans avoir besoin de se rendre en Syrie et sans avoir besoin d'instructions précises". Sur des individus perturbés, violents, la force de la propagande de Daech est incontestable et dangereuse.

 

 

Brandir l'étendard de Daech ou une photo sur son smartphone, peut devenir un symbole et un réceptacle de toutes leurs frustrations personnelles. Avant de passer à l'acte "La cause EI accueille toutes les colères", décrivait hier l'historien Olivier Christin dans Libération qui décèle "une rupture radicale dans l'histoire du terrorisme religieux et politique, qui a longtemps conféré une place centrale aux questions d'organisation et de formulation  doctrinale".

 

 

Ce "terrorisme de proximité", qui caractérise les derniers attentats - et suit la ligne d'un "djihad individuel" éditée en septembre 2014 par le porte-parole de l'EI, Abou Mohammed Al-Adnani - s'abreuve lui aussi à la propagande djihadiste. En l'alimentant et en revendiquant ces derniers temps de façon opportuniste à Nice, Orlando ou Magnanville, les opérations meurtrières de "ses soldats du Califat", Daech, se positionne de plus en plus comme une "firme", une marque. Les terroristes y prêtent allégeance ou pas. X.F.

 

 

 

ASSEMBLÉE NATIONALE

 

 

L'État d'urgence prolongé de six mois

 

 

L'Assemblée nationale devait prolonger hier soir l'état d'urgence de six mois. Adopté lors du Conseil des ministres hier matin, le projet de loi était examiné hier soir au Palais Bourbon. Prévue par le gouvernement pour trois mois après l'attentat de Nice qui a fait 84 morts, la prolongation sera finalement portée à six mois (jusqu'à fin janvier 2017 donc), comme le réclamait une partie de la droite, selon le texte adopté hier après-midi en commission avec des amendements identiques PS et LR.

 

 

Manuel Valls, hué à Nice lundi, devait défendre lui-même cette quatrième prolongation. Le record de durée, sans interruption, de ce régime d'exception en vigueur depuis les attentats du 13 novembre est d'ores et déjà battu (près de huit mois pendant la guerre d'Algérie).

 

 

Le projet de loi va rétablir les perquisitions administratives et permettre d'exploiter les données des ordinateurs et téléphones saisis. Si Manuel Valls s'est montré ouvert à toute proposition pour "accroître l'efficacité" de l'état d'urgence, le Premier ministre a refusé les centres de rétention préventifs réclamés par Les Républicains, une proposition "au-delà de la ligne rouge" de "l'État de droit", selon le secrétaire d'État aux Relations avec le Parlement Jean-Marie Le Guen.

 

 

 

 

Des explosifs chez un chauffeur de VTC

 

Un chauffeur de VTC, fiché S pour radicalisation, a été interpellé dans la nuit de dimanche à lundi et les enquêteurs, qui le soupçonnent de cambriolages, ont saisi détonateurs, explosifs et documents d'identité volés.

 

 

Vers 2 heures du matin lundi, à Sucy-en-Brie, dans le Val-de-Marne, les effectifs de la BAC (Brigade Anti-Criminalité) ont contrôlé un véhicule pour une infraction routière. À l'intérieur de la voiture se trouvaient des papiers, des passeports, et des permis de conduire volés lors d'un cambriolage le 14 juillet à Saint-Maur-des-Fossés, dans le même département.

 

 

Les policiers, qui soupçonnent le chauffeur de faire parler ses clients pour connaître la durée de leur absence et de se rendre chez eux pour les cambrioler, ont perquisitionné son domicile. Deux détonateurs et quatre bâtons de dynamite de 100 grammes cachés dans une chambre y ont été saisis par les enquêteurs "qui cherchent à savoir s'ils étaient destinés aux cambriolages ou à d'autres projets", selon la source policière. Des documents laissant penser à une radicalisation du conducteur ont aussi été saisis, selon cette source.

 

 

Le conducteur du VTC (Véhicule de Tourisme avec Chauffeur), âgé de 22 ans et connu de la police pour des cambriolages, violences, escroqueries et trafic de stupéfiants, ainsi que son passager de 20 ans, également connu des services de police, ont été placés en garde à vue.

 



21/07/2016
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