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L'AIR DU TEMPS

le Progrès du mercredi 12 avril 2017

 

 
 
     PRISON - BLOCAGE. À FLEURY-MÉROGIS, LA COLÈRE DES SURVEILLANTS
    FLAMBE

 

 

 

Alors que les prisons françaises débordent de détenus, et que les surveillants en sous-effectif sont confrontés à des violences récurrentes, le personnel de Fleury-Mérogis a bloqué l'établissement lundi soir.

 

 

"Le bus ne dessert pas la zone pénitentiaire". Aucun transport en commun ne longeait la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis, ce lundi soir à 19 h 30, alors que les surveillants finissaient d'entasser en barricades pneus et palettes, pour bloquer l'entrée principale de la plus grande prison d'Europe. Environ 350 gardiens, venus de toute l'Ile-de-France, étaient réunis pour protester contre l'agression de six surveillants par huit détenus mineurs, survenue jeudi à Fleury-Mérogis, mais aussi dénoncer leurs conditions de travail.

 

 

"Au feu, la pénit'brûle", Surpopulation, sous-effectifs, danger", "Ici, on ne Penelope pas, on risque nos vies", peut-on lire sur les pancartes. "On n'est pas assez sur Fleury, quel que soit le grade ou la fonction. Notre vie est mise en cause, notre sécurité aussi", clame Marcel Duredon, de FO Pénitentiaire, devant une assemblée essentiellement masculine, en survêtement, masque à gaz autour du cou.

 

 

 

Manque de personnel

 

Les surveillants réclament des effectifs supplémentaires, alors que près de 150 postes de fonctionnaires sont vacants : "Les détenus ont de plus en plus de mouvements, d'activités, on est pris par le temps, il nous manque du monde dans les coursives...", détaille Nicolas, qui travaille au services fouilles, à l'accueil du personnel détenu. Les surveillants sont rappelés sur leurs jours de repos pour venir travailler, décrivent une usure face aux insultes et agressions répétées de la part des détenus. "Ils ont le droit de cantiner, on n'est pas à l'abri de se prendre une casserole d'eau ou d'huile bouillante en ouvrant une cellule", souffle P., le visage masqué.

 

 

 

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Des détenus trop nombreux

 

Le danger est exacerbé par le fait que la prison de Fleury-Mérogis, comme de nombreux établissements en France, souffre de surpopulation carcérale : elle accueille environ 4 500 détenus, dont 150 profils radicalisés, soit un remplissage à 180 % de sa capacité. Les surveillants demandent une fouille générale de la prison, et l'abrogation de l'article 57 de la loi du 24 novembre 2009, qui interdit les fouilles à nu.

 

 

Peu avant 22 h lundi soir, les syndicats annonçaient avoir obtenu une rencontre avec les direction de l'administration pénitentiaire, qui devait se dérouler hier après-midi. Le froid aidant, ils décidaient d'enflammer la première barricade. Les gendarmes mobiles interviendront peu après, sans heurts majeurs, l'accès sera dégagé dans un nuage de gaz lacrymogène peu après 23 heures. Après la "marche des oubliés de la République" hier matin dans la ville de Fleury-Mérogis, un nouveau blocage est prévu ce matin à la maison d'arrêt de Villepinte. Un syndicaliste commentait sobrement lundi : "Le combat ne fait que commencer". L.B.



16/04/2017
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