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L'AIR DU TEMPS

le Progrès du mardi 3 janvier 2017

 

 

 

ATTENTAT À ISTANBUL - DAECH VEUT PROPAGER LA TERREUR EN TURQUIE

 

 

En revendiquant hier l'attaque au night-club Reina à Istanbul, Daech franchit un nouveau cap dans sa stratégie terroriste contre la Turquie. Un pays jugé fragile et proche des Occidentaux par les djihadistes.

 

 

Il n'y a pas eu de surprise : Daech a revendiqué hier l'attaque perpétrée la nuit du réveillon au Reina, club sélect situé sur les rives du Bosphore à Istanbul. Le bilan faisait état, hier, de 39 victimes, dont 27 étrangers et 69 blessés.

 

 

La Turquie est ciblée, explique le communiqué, parce qu'elle "bombarde des Musulmans en Syrie", et parce qu'elle est "esclave de l'Occident", ajoutant que "ce soldat du califat" a attaqué des "Chrétiens durant leurs vacances païennes".

 

 

 

Un tueur d'Asie centrale ?

 

Plus que des touristes occidentaux, le Reina enregistrait surtout ces dernières années une forte affluence de vacanciers du Proche-Orient, notamment au moment des fêtes. "Cette discothèque était la plus cotée de Turquie il y a 5 ans, avec beaucoup de personnages connus venus pour faire la fête", nous confiait hier depuis la mégalopole turque, Macit, un jeune Franco-Turc qui l'a régulièrement fréquentée à l'époque, "mais elle est désormais beaucoup moins prisée des Stambouliotes".

 

 

À Istanbul, huit personnes ont été interpellées hier dans le cadre de l'enquête, mais l'assaillant, lui, est toujours en fuite. Des vidéos le montrant à un bureau de change ont été diffusées hier. Il serait âgé d'environ 25 ans, et originaire d'Asie centrale (Ouzbékistan, Kirghizistan voire Chine).

 

 

D'après la police stambouliote, le tueur était quelqu'un d'"hyper entraîné". En 7 minutes, il aurait tiré entre 120 et 180 balles avec son arme automatique, changeant plusieurs fois de chargeur de façon très méthodique, achevant certaines personnes au sol d'une balle dans la tête. Il a ensuite gagné la cuisine du Reina et a pris le temps de se changer pour sortir et profiter du mouvement de panique.

 

 

C'est la première fois qu'une attaque en Turquie contre les civils est revendiquée par Daech qui, jusqu'à présent, visait plutôt l'armée. Elle témoigne en tout cas d'une escalade, et même selon plusieurs informateurs turcs d'une "guerre ouverte, totale" entre le pouvoir de Recep Tayyip Erdogan et l'organisation terroriste.

 

 

À ce stade, rien n'indique que cette opération terroriste a été directement pilotée par Daech, ou que l'auteur de la tuerie a plutôt été "inspiré" par la propagande djihadiste. Ce premier attentat de 2017, après une longue série noire en Turquie en 2016 (plus de 300 morts), n'infléchira pas la stratégie militaire de la Turquie. "Nous continuerons à mener nos opérations extérieures avec détermination", a ainsi déclaré Numan Kurtulmus, vice-premier ministre à l'issue d'un Conseil des ministres présidé par Recep Tayyip Erdogan. Le chef de l'État, fragilisé, ne s'est toujours pas exprimé publiquement depuis l'attentat. Xavier Frère

 



05/01/2017
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