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L'AIR DU TEMPS

le Progrès du lundi 4 janvier 2015

 

 

 

 

MOYEN-ORIENT - Rivalité. Arabie saoudite et Iran : la fracture. L'Arabie saoudite a rompu des relations diplomatiques avec l'Iran, après deux jours de violentes manifestations chiites en Iran, au Bahreïn, au Pakistan contre le royaume wahhabite suite aux exécutions de 47 opposants. Au Bahrein hier, après la mort de cheikh Nimr al-Nimr, des manifestants chiites ont défié les forces de l'ordre.

 

 

 

L'exécution en Arabie saoudite de 47 prisonniers, dont le dignitaire religieux chiite Nimr al-Nimr a déclenché une vague de colère dans le monde chiite et mène l'Arabie et l'Iran au bord du conflit. Après l'attaque samedi de l'ambassade arabe à Théran, Riyad a rompu hier soir ses relations diplomatiques avec l'Iran. Devant cette escalade opposant les deux principaux acteurs de la région, l'Union européenne a fait part de son "inquiétude".

 

 

 

Car les manifestations se sont succédé hier. Des heurts ont aussi éclaté au Bahreïn, micro-Etat du Golfe, entre manifestants chiites et forces de l'ordre qui ont utilisé des gaz lacrymogènes pour les disperser. Le cheikh al-Nimr, originaire de la région voisine du Qatif (Arabie saoudite), limitrophe du Bahreïn, était vénéré par les 75 % de chiites qui peuplent cet Etat dirigé par la dynastie sunnite des al-Khalifa. D'autres mouvements de protestation on eu lieu au Pakistan, dans le Cachemire indien et en Turquie.

 

 

 

 

 

Tensions confessionnelles dans le royaume

 

En Arabie saoudite proprement dite, les forces de sécurité ont verrouillé le pays, anticipant une révolte de la minorité chiite dans l'est. Depuis plusieurs mois, les tensions s'accumulent dans le royaume wahhabite. Au niveau économique, il doit affronter une austérité sans précédent, liée à la baisse de cours du pétrole. Le mécontentement social grimpe. La seule éclaircie passagère a été le vote des femmes lors des élections locales de décembre, mais cette avancée n'a pu occulter les tensions confessionnelles qui s'aggravent.

 

 

 

Depuis janvier et l'arrivée sur le trône du roi Salman, l'Arabie saoudite doit aussi faire face à la menace de Daech, qu'elle a été longtemps soupçonnée de soutenir. De nombreux attentats de l'Etat islamique, frappant les mosquées chiites sur le sol saoudien, ont eu lieu en 2015, tuant plusieurs centaines de personnes.

 

 

 

Il y a seulement quelques jours, Abou Bakr al-Baghdadi, le chef auto-proclamé de l'Etat islamique, a appelé au "soulèvement" contre les dirigeants saoudiens. Le royaume a en effet pris la tête le 15 décembre d'une coalition "antiterroriste" de 34 pays (sans l'Iran et l'Irak), et participe de surcroît, à celle menée par les Occidentaux. Et il intervient au Yémen, contre les rebelles houthistes chiites soutenus par Téhéran.

 

 

 

Autant sire que les points de tensions et de discorde entre les mondes sunnite et chiite restent prioritaires. Pour François Heisbourg, de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), cette lutte d'influence qui secoure le monde musulman est pour l'Iran et l'Arabie saoudite, "autrement plus importante que la lutte contre l'Etat islamique" Xavier Frère

 



04/01/2016
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