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L'AIR DU TEMPS

le Progrès du samedi 30 mai 2015

 

 

 

ARABIE SAOUDITE - Les chiites ciblés pour déstabiliser. Quatre morts et quatre blessés dans un nouvel attentat suicide. Une semaine après une première attaque, un kamikaze se revendiquant de l'Etat islamique s'est fait exploser hier près d'une mosquée chiite en Arabie saoudite.

 

 

 

L'attentat aurait probablement été plus meurtrier si les forces de sécurité n'étaient pas intervenues : trois personnes ont été tuées hier dans l'est de l'Arabie saoudite en tentant d'empêcher un kamikaze de se garer près de la mosquée chiite de Damman. Le terroriste, qui a actionné sa ceinture d'explosifs dans le véhicule, a également péri dans l'explosion. Quatre personnes ont été blessées.

 

 

 

Comme celui de vendredi dernier qui avait fait 21 morts et plus de 100 blessés dans la province de Qatif, ce nouvel attentat contre la minorité chiite saoudienne, a été revendiqué hier par l'Etat islamique (EI). Le kamikaze "a visé un monument du polythéisme que les Rafida (en référence aux chiites) ont construit sur une zone sunnite", écrit l'EI, qui avait promis la semaine dernière de chasser la communauté chiite de la péninsule arabique.

 

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Rivalités régionales et tensions confessionnelles

 

 

Ces deux attentats prouvent que le riche royaume des Saoud n'est plus à l'abri de l'EI. Ils fournissent également une nouvelle illustration de la dimension religieuse des conflits qui ensanglantent la région. Daesh, qui a notamment prospéré en Irak sur le mécontentement des tribus sunnites, a depuis longtemps fait de la communauté chiite une de ses cibles privilégiées.

 

 

 

Après s'être emparé de Mossoul et de Tikrit, en juin dernier, le groupe terroriste avait notamment massacré des centaines de prisonniers et de militaires chiites. Quelques jours plus tard, l'Etat islamique proclamait le califat sur les territoires qu'il contrôle en Irak et en Syrie - ressuscitant un système politico-religieux disparu depuis près d'un siècle et renvoyant directement à l'âge d'or de l'islam sunnite.

 

 

 

A ces antagonismes religieux se superposent les rivalités régionales entre l'Arabie saoudite et le bastion du chiisme qu'est l'Iran. Indirectement, les deux pays sont déjà en conflit au Yémen, où Ryad mène depuis mars une coalition arabe contre les rebelles chiites houtis soutenus par Téhéran. De même, l'Arabie saoudite a longtemps adopté une politique complaisante à l'égard de l'Etat islamique, en conflit en Syrie contre le régime, appuyé par l'Iran, de Bachar Al-Assad.

 

 

 

Ryad a toutefois fait volte-face l'an dernier, rejoignant la coalition internationale contre l'Etat islamique. L'arroseur arrosé ? L'Arabie saoudite est désormais la cible des kamikazes de Daesh, qui en visant la minorité chiite risquent de déstabiliser le pays. Ne représentant que 10 à 15 % de la population, les chiites sont considérés comme des citoyens de seconde zone dans un pays où l'islam sunnite est érigé en religion d'Etat.

 

 

 

Pressentant le danger, les autorités saoudiennes ont d'ailleurs multiplié ces derniers mois les arrestations d'extrémistes sunnites soupçonnés de planifier des attaques pour "attiser les tensions confessionnelles". Jean-Michel Lahire (avec AFP)

 

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30/05/2015
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