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L'AIR DU TEMPS

la Tribune du mardi 9 septembre 2014

 

 

 

MOYEN-ORIENT - Une coalition de quarante pays contre l'EI. Barack Obama annonce des alliances pour lutter contre les djihadistes. La Ligue arabe adopte une ligne de fermeté contre l'Etat Islamique, mais il n'est pas certain qu'elle aille au-delà, sur le terrain militaire, dans la coalition que cherche à créer Barack Obama.

 

 

 

Devant les agissements des djihadistes de l'Etat islamique (EI) en Irak et en Syrie, le concert international se joue désormais dans une même tonalité ou peu s'en faut. Vendredi en marge du sommet de l'Otan à Newport au Pays de Galles, les pays membres de l'organisation se sont accordés sur la nécessité de s'allier pour lutter contre l'EI.

 

 

 

 

Dimanche, le secrétaire de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi, déclarait à l'issue d'une réunion de l'organisation au Caire que les représentants arabes avaient convenu de "prendre toutes les mesures pour combattre le terrorisme au niveau politique, sécuritaire et idéologique".

 

 

 

 

Hier, enfin, le haut-commissaire de l'Onu aux droits de l'homme, le Jordanien Zeid Ra'ad al-Hussein, mettait en garde contre "le monde sanguinaire" voulu par l'EI. Barack Obama a annoncé hier soir que la coalition contre l'Etat islamique comprend plus de 40 pays.

 

 

 

 

Situation complexe

 

 

Mais la complexité de la situation au Moyen-Orient brouille les lignes. La Ligue arabe a certes décidé de "prendre toutes les mesures pour combattre le terrorisme au niveau politique, sécuritaire et idéologique", mais à aucun moment elle n'a évoqué sa participation à la coalition montée par les Etats-Unis. Une précaution vis-à-vis des opinions publiques : "Dans les pays arabes, les gens ne sont pas dans la même optique que leurs régimes.

 

 

 

S'ils sont hostiles à l'EI, certains pensent que l'Arabie saoudite ne vaut pas mieux que ses ennemis du jour. Et ils se demandent pourquoi les Occidentaux ont laissé pourrir la situation en Syrie et à Gaza. Ce ressentiments à l'égard du "deux poids, deux mesures" est mis à profit par l'EI", analyse Abderrahim Lamchichi, maître de conférences à l'université de Picardie Jules Verne.

 

 

 

"Sans minimiser les atrocités commises par l'EI, on peut aussi voir dans cette réaction des pays arabes une volonté d'accomplir une contre-révolution après le printemps arabe". Des considérations politiques qui expliqueraient le rapprochement de rivaux, tels que l'Iran et l'Arabie saoudite, dont les Etats ont en commun autoritarisme et conservatisme politique.

 

 

 

Rabattre les cartes

 

 

Charles Saint-Prot, islamologue et directeur de l'Observatoire des Etudes géopolitiques ne partage pas cette vision. Pour lui, le nœud du problème est avant tout américain : "les Etats-Unis veulent mener une politique de gribouille ! Ils prétendent éteindre un incendie qu'ils ont eux-mêmes allumé". Il ajoute : "toute intervention aujourd'hui fera le jeu de l'Iran et du régime de Damas, sans donner de garantie quant à l'EI et aux difficultés de la région". La solution est politique selon lui : "il faut rebattre les cartes : renverser Bachar al-Assad à Damas, et assurer une représentation politique aux sunnites en Irak". Sur ces questions, pas sûr que les Alliés parlent d'une même voix - Robin Verner

 



09/09/2014
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