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L'AIR DU TEMPS

la tribune du lundi 3 novembre 2014

 

 

 

BURKINA FASO - L'armée s'impose par la force. L'ONU exige une transition civile. L'armée s'est imposée en force hier au Burkina Faso, face à des manifestants qui contestaient sa prise de pouvoir trois jours après le renversement du président Blaise Campaoré. Des soldats ont pris le contrôle de la radio-télévision nationale en début d'après-midi, tandis que d'autres occupaient la place de la Nation proche devenue un centre d'agitation au cœur de Ouagadougou.

 

 

 

Des troupes du régiment de sécurité présidentiel du nouvel homme fort du Burkina, le lieutenant-colonnel Isaac Zida, ont tiré en l'air dans la cour d'entrée du siège de la radio-télévision burkinabé pour disperser la foule avant de se rendre maître des lieux. Tous les personnels de la chaîne et les journalistes étrangers ont été évacués. Les manifestants étaient venus de la place de la Nation, où l'opposition et la société civile avaient peiné à mobiliser la population en début de matinée contre les militaires.

 

 

 

 

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lieutenant-colonnel Isaac Zida

 

 

 

 

"Non à la confiscation de notre victoire, vive le peuple !"

 

La haute hiérarchie de l'armée s'était mise d'accord la veille pour que le numéro 2 de la garde présidentielle, le lieutenant-colonnel Isaac Zida, 49 ans, prenne la tête du régime provisoire succédant à 27 ans de gouvernement Compaoré. Le nouveau chef militaire avait promis un processus "démocratique" associant toutes les forces vives de ce pays pauvre du Sahel de quelque 17 millions d'habitants, mais il était resté flou sur les modalités de la transition.

 

 

 

Hier, la foule a spontanément grossi place de la Nation, lieu emblématique de l'insurrection qui a chassé vendredi le président Compaoré. L'ancien putschiste a été renversé par de milliers de gens qui avaient incendié jeudi le parlement et d'autres bâtiments, pour protester contre un projet de révision de la constitution qui lui aurait permis de prolonger encore son pouvoir. Ce dimanche, c'était donc contre son successeur autoproclamé que la mobilisation s'est poursuivie.

 

 

 

Des milliers de manifestants se sont dirigés vers la radio télévision nationale, certains portant des pancartes "Non à la confiscation de notre victoire, vive le peuple !", "Zida dégage", ou encore "Zida c'est Judas". Des milliers d'autres étaient restés rassemblés sur la vaste esplanade. Mais comme à la RTB, des soldats ont pris le contrôle de ce lieu stratégique, évacuant les présents en tirant en l'air et en lançant des grenades lacrymogènes, et barricadant l'accès pour empêcher tout nouveau regroupement.

 

 

 

Ce coup de force sonne comme un défi à la communauté internationale, Etats-Unis en tête, qui avaient appelé, quelques heures plus tôt, à un transfert du pouvoir à des civils, menaçant sinon de "sanctions".

 

 



04/11/2014
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