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L'AIR DU TEMPS

la tribune du vendredi 31 octobre 2014

 

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BUKINA FASO - Le peuple dans la rue, l'armée au pouvoir. Le gouvernement et l'Assemblée nationale dissous hier soir, le couvre-feu imposé. L'armée a pris le pouvoir hier soir au Burkina Faso, annonçant la dissolution du gouvernement et de l'Assemblée et instaurant un couvre-feu, après une journée d'émeute contre le régime de Blaise Campaoré, au pouvoir depuis 27 ans.

 

 

Assemblée nationale incendiée, télévision publique prise d'assaut, violences en province, appels à la démission du président : le Burkina s'est enflammé hier, et cette crise d'une ampleur exceptionnelle en Afrique Subsaharienne a provoqué l'intervention des militaires.

 

 

L'armée a pris le pouvoir hier soir au Burkina Faso, annonçant la dissolution du gouvernement et de l'Assemblée. Les pouvoirs exécutifs et législatifs seront assumés par un organe de transition, avec l'objectif d'un retour à l'ordre constitutionnel "dans un délai de douze mois", selon le chef d'état-major des armées Nabéré Honoré Traoré. Un couvre-feu est imposé "sur l'ensemble du territoire de 19 à 6 h" pour "préserver la sécurité des personnes et des biens". La prise de pouvoir de l'armée est pour l'instant assez mal acceptée par les manifestants. Quelques centaines d'entre eux ont appelé à des sit-in dans la capitale pour éviter ce coup d'Etat.

 

 

Plus tôt dans la journée, le régime avait tenté de calmer les esprits en annonçant l'annulation du vote du projet de révision constitutionnelle, prévu ce jeudi, qui avait mis le feu aux poudres. Mais il était déjà trop tard pour le régime de Blaise Compaoré, au pouvoir depuis 27 ans. Dans l'après-midi, les grandes manœuvres avaient commencé.

 

 

 

Chaos à Ouagadougou

 

Le général en retraite Kouamé Lougué, à qui des dizaines de milliers de manifestants ont demandé de prendre le pouvoir, a rencontré le chef d'état-major Nabéré Honoré Traoré, ainsi que les plus hauts gradés du pays. "L'armée est soudée avec le peuple", avait affirmé Bénéwendé Sankara, l'un des ténors de l'opposition, demandant "la démission pure et simple du président Blaise Compaoré".

 

 

Ces tractations se sont ouvertes après que la capitale Ouagadougou a sombré dan le chaos dans la matinée, sous l'œil de forces de l'ordre plutôt passives. Les violences ont fait au moins un mort. Avant le couvre-feu, plusieurs centaines de manifestants faisaient face aux soldats de la garde présidentielle. Certains soldats ont effectué des tirs de sommation.

 

 

Autre symbole du pouvoir attaqué : la Radiodiffusion télévision du Burkina (RTB). Plusieurs centaines de personnes sont entrées dans ses locaux, où elles ont pillé le matériel, avant de quitter les lieux. Des troubles ont également été signalés à Bobo Dioulasso, deuxième ville du pays.

 

 

Le Burkina a basculé dans la crise avec l'annonce, le 21 octobre, d'un projet de révision constitutionnelle portant de deux à trois le nombre maximum de quinquennats présidentiels. Mardi, des centaines de milliers de personnes - un million, selon l'opposition - étaient descendues dans la rue à Ouagadougou pour dénoncer un "coup d'Etat constitutionnel".

 

 

 



31/10/2014
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