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L'AIR DU TEMPS

Franceinfo - le mercredi 17 juillet 2019

 

 

14-Juillet : pourquoi les "gilets jaunes" sont revenus sur le devant de la scène

 

 

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Alors que le mouvement peine désormais à fédérer dans les rues, plusieurs dizaines de "gilets jaunes" sont parvenus à manifester leur mécontentement lors des cérémonies du 14-Juillet, malgré un arrêté préfectoral

 

 

 

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Plusieurs dizaines de "gilets jaunes" sont venus sur les Champs-Elysées pour le défilé du 14 juillet. (MAXPPP)

 

 

 

Les "gilets jaunes" font de nouveau parler d'eux. Alors que le mouvement est en perte de vitesse depuis plusieurs semaines, des dizaines de personnes sont parvenues, dimanche après-midi, à investir les Champs-Elysées avant le défilé militaire du 14-Juillet. Plusieurs figures du mouvement ont été interpellées et placées en garde à vue quelques heures. Ce nouveau coup de projecteur montre que la contestation couve toujours, même si les manifestants sont désormais réduits à un petit cercle.

 

 

 

Parce que les leaders sont toujours sur le pont

Les visages médiatiques des "gilets jaunes" poursuivent leur mobilisation au fil des semaines. Plusieurs figures du mouvement ont été placées en garde à vue, comme Jérôme Rodrigues, Eric Drouet – pour "rébellion" – et Maxime Nicolle – pour "organisation d'une manifestation illicite". David Michaux, secrétaire national CRS pour l’Unsa police, a affirmé lundi 15 juillet sur franceinfo que les "têtes du mouvement des gilets jaunes ont été interpellées à titre préventif, et surtout pour éviter que ça dégénère".

 

 

Après avoir annoncé son souhait de faire "une pause", en avril dernier, Eric Drouet reste donc sur le pont. Son avocat, Arié Halimi, a dénoncé sur franceinfo une "violation de liberté individuelle" et annoncé son intention de "déposer plainte pour violation de liberté individuelle". "Je suis prêt à me battre jusqu'au bout pour protéger nos acquis sociaux !", a également déclaré Jérôme Rodrigues après sa garde à vue. Au total, 175 personnes ont été interpellées en marge du défilé.

 

 

 

Parce que la date était symbolique

Lors de la 34e journée de mobilisation, la semaine précédente, la mobilisation des "gilets jaunes" avait été limitée en France. Les cortèges n'avaient attiré que quelques centaines de personnes dans les anciens hauts lieux des manifestations : Paris, Bordeaux ou Toulouse. Mais certains groupes de "gilets jaunes" avaient coché le jour symbolique du 14-Juillet sur leur calendrier, en faisant régulièrement référence à la Révolution française.

 

 

Soutenu par 75 000 personnes, l'un des appels lancés sur les réseaux sociaux soulignait notamment que la "fête nationale est historiquement la commémoration de la victoire du peuple face à la royauté". Le mort d'ordre, finalement, a été simplement entendu par le noyau dur de la contestation. Emmanuel Grégoire, premier adjoint PS de la maire de Paris, a évoqué sur LCI "quelques dizaines d'individus, plutôt d'un profil black bloc" venus rejoindre "quelques dizaines de 'gilets jaunes'" dans l'après-midi, soit "autour de 150, 200 personnes".

 

 

 

Parce que le 14-Juillet offre une exposition médiatique

La préfecture avait pris un arrêté pour interdire les rassemblements de "gilets jaunes" sur les Champs-Elysées samedi et dimanche et le périmètre était hautement contrôlé à l'occasion du défilé. Certains ont toutefois bravé ces consignes, eu égard à l'importance de l'événement. "Ce matin, on est venus assister au défilé car on est citoyens. On nous a tellement privés de Champs, c'est important d'être de retour", a par exemple déclaré à l'AFP Cid, 33 ans.

 

 

Sans leur chasuble fluo mais armés de sifflets et de ballons jaunes, quelques dizaines de manifestants ont copieusement hué le passage du président Emmanuel Macron. Un groupe d'une quarantaine de manifestants, se revendiquant "gilets jaunes", a tenté de forcer une rangée de CRS sur la grande avenue parisienne, avant d'être encerclé par les forces de l'ordre.

 

 

 

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Des gendarmes sont positionnés devant le Fouquet's à Paris le 14 juillet 2019 à Paris. (KENZO TRIBOUILLARD / AFP)

 

 

 

Plusieurs "gilets jaunes" ont également exprimé leur mécontentement devant le Fouquet's, qui fêtait sa réouverture quatre mois après avoir été saccagé. "On veut du homard, du champagne et du caviar", ont notamment lancé des manifestants, en référence aux dîners de François de Rugy, révélés la semaine passée par Mediapart. La situation s'est encore tendue après la cérémonie, quand le haut de l'avenue a été rouvert au public, vers 14h30. Des manifestants et de jeunes gens dissimulant leurs visages sous des foulards et capuches ont alors investi les lieux.

 

 

Largement relayés par les réseaux sociaux et les médias, ces incidents en marge de la cérémonie ont replacé les "gilets jaunes" au cœur des débats politiques et ont suscité de nombreuses réactions. Le maire LR du 15e arrondissement, Philippe Goujon, a par exemple regretté que la préfecture ait mis en place "un dispositif de type service d'ordre alors qu'il aurait fallu peut-être mettre en place un dispositif pour contenir des violences urbaines". Gérard Larcher, président LR du Sénat, a quant à lui dénoncé des "groupuscules qui contestent nos principes républicains. Honte à eux !" Le député LFI Adrien Quatennens, au contraire, s'est interrogé sur le "fondement juridique" permettant l'interpellation d'Eric Drouet, Jérôme Rodrigues et Maxime Nicolle.

 



15/07/2019
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