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L'AIR DU TEMPS

Nos origines

 

 

Tout  savoir  sur  nos  origines : généalogie  et  génétique

 

 

 

La quête des origines biologiques de l'homme fait l'objet de recherches de plus en plus larges qui ont pour objectif - vaste objectif ! - de retracer l'histoire de l'humanité grâce à l'acide désoxyribonucléique, l'ADN, qui est la molécule de l'hérédité.


 

L'ADN, qui contient sous forme codée toutes les informations relatives à la vie d'un organisme vivant, du plus simple au plus complexe, animal, végétal, bactérien ou viral, peut se lire comme une sorte de calendrier où est inscrite l'histoire des origines de l'homme, y compris, semble-t-il, la chronologie des migrations, des invasions et des colonisations.


 

Grâce à cette horloge moléculaire, les généticiens ont pu calculer que tous les humains d'aujourd'hui descendraient d'une seule et même femme qui aurait vécu en Afrique il y a 150.000 ans, l'« Eve mitochondriale », baptisée ainsi car son existence a été déduite de l'étude des gènes des mitochondries*.

 


* mitonchondrie : organelle (organe visible uniquement au microscope électronique) contenue dans le cytoplasme et ayant la forme de petites sphères ou de bâtonnets. Le cytoplasme est le liquide baignant le noyau de la cellule.

 

 

 

Les racines des Européens remonteraient à exactement sept ancêtres « fondateurs », vieux de 15.000 à 30.000 ans ! Grâce à la génétique, le biologiste anglais Bryan Sykes, professeur à Oxford, a tenté de reconstituer la généalogie des Européens. Dans son livre « Les sept filles d'Eve » paru en 2001, il explique les principes de l'évolution humaine. Il fonde son étude sur l'utilisation de l'ADN mitochondrial (ADN mt), molécule présente dans toutes les cellules humaines, mais uniquement léguée par la mère. Tout au long de l'histoire de l'humanité, l'ADNmt s'est imperturbablement transmis de mères en filles.


 

L'investigation menée par Bryan Sykes a commencé avec le cadavre congelé d'Ötzi, datant de plus de 5.000 ans, retrouvé dans les Alpes italiennes en 1991. En extrayant l'ADN du dénommé Ötzi et en le comparant à l'ADN d'Européens contemporains, le chercheur a conclu à la similitude des séquences, développant ensuite une classification de tous les humains modernes dans plusieurs « lignées mitochondriales ».


 

Selon le biologiste, chaque lignée peut être tracée suivant une ligne maternelle menant d'une personne vers une femme préhistorique spécifique : « une mère de clan ». Il clôt son étude avec la description de sept lignées aboutissant à sept femmes originelles, poétiquement baptisées

 

 

Ursula (Grèce),

 

Xénia (Caucase),

 

Héléna (Pyrénées),

 

Velda (Espagne),

 

Tara (Toscane),

 

Katrine (Vénétie) et

 

Jasmine (Syrie), datant de 8.000 à 45.000 ans.


 

Le généticien affirme que toutes ces femmes ont à leur tour partagé un ancêtre commun.


 

Répertoriant ressemblances et différences, tenant une comptabilité savante des mutations permettant de remonter les siècles, Bryan Sykes aboutit à une conclusion allant à l'encontre de la théorie dominante pour le peuplement de l'Europe préhistorique.


 

Jusqu'ici, on nous disait descendants des premiers agriculteurs venus du Proche-Orient, colonisant peu à peu notre continent au Néolithique. Or l'étude de l'ADNmt fait remonter nos lignées aux chasseurs-cueilleurs du Paléolithique, présents depuis beaucoup plus longtemps sur ce vaste territoire. Parmi les « sept filles d'Ève », une seule, Jasmine, la plus jeune (8.000 ans), née au Proche-Orient, appartiendrait au groupe des premiers agriculteurs.


 

Le biologiste affirme qu' « aujourd'hui, de 95 à 97 % des Européens sont reliés à l'un des sept clans. » Les descendants d'Héléna (47 %) et de Jasmine (17 %), dit Brian Sykes, sont les plus nombreux. Il prétend que l'on retrouverait des membres de six clans dans toutes les parties de l'Europe.


 

Lorsque l'ouvrage « Les sept filles d'Eve » parut en 2001, les travaux de Bryan Sykes ne firent pas l'unanimité dans le monde scientifique. Cependant, de nouvelles découvertes réalisées par une équipe de chercheurs de l'Université de Cambridge sont venues depuis confirmer la thèse de l'origine africaine de celle qui porte le nom d' « Eve mitochondriale ».

 

 

L' « Eve mitochondriale »

 

En paléoanthropologie, l'origine africaine de l'homme moderne est le modèle dominant le plus récent pour décrire l'origine et les premières migrations humaines de l'« Homme moderne », dit « Homo sapiens ».


 

L'hypothèse d'une « Eve africaine » est établie sur l'examen des fossiles aussi bien que sur l'analyse de l'ADNmt.


 

Les « arbres généalogiques » édifiés sur la base des comparaisons des ADNmt permettent aux chercheurs d'énoncer que tous les humains vivants descendent d'Africains, dont quelques-uns ont migré hors d'Afrique pour peupler le reste du monde.


 

Aussi, nombre de chercheurs prennent-ils le fait mitochondrial comme preuve en faveur de la « Genèse africaine » de l'humanité, théorie connue sous le nom anglais d' « Out of Africa ». L'origine unique de l'homme moderne en Afrique orientale est actuellement la position presque consensuelle adoptée au sein de la communauté scientifique.


 

 

Une récente découverte confirmerait l'origine africaine de l'Ève mitochondriale. En 2007, une équipe de chercheurs de l'Université de Cambridge a publié, dans la revue « Nature »*, les résultats de sa recherche sur la théorie de l'origine et les premières migrations de l'« Homo sapiens ». Le Dr. Andrea Manica explique : « (...) certains ont utilisé des données morphologiques pour argumenter que les hommes modernes avaient des origines multiples. Nous avons combiné nos enregistrements génétiques avec de nouvelles mesures d'un large échantillon de squelettes pour démontrer définitivement que les hommes modernes sont originaires d'une seule région au sud du Sahara en Afrique. »

 

 

 

L' « Homme anatomiquement moderne »

 

 

La découverte de l'origine de l'« Homme anatomiquement moderne » constitue l'une des questions les plus débattues par les paléoanthropologues. Chaque découverte d'un nouveau fossile et chaque nouvelle étude génétique modifient d'année en année nos connaissances sur l'évolution de l'Homme.

 

 

Au XIXe siècle, la théorie proposée par le naturaliste anglais Darwin avait fini par s'imposer : en résumé, l'homme descendait du singe ! En même temps débutait la quête du chaînon manquant entre les singes et l'homme, ce dernier étant considéré comme le produit final d'une évolution linéaire allant du singe à l'« Homme moderne » ou « Homo sapiens ».

 

 

Aujourd'hui, il est acquis que le schéma de l'hominisation n'a rien de linéaire. L'arbre généalogique de l'Homme est plutôt envisagé comme un buisson avec de nombreux rameaux ne menant nulle part, l'« Homme moderne » étant un miraculé de cette évolution buissonnante.


 

L'image de silhouettes au crâne plus ou moins développé et au menton fuyant, se redressant peu à peu au fil des siècles pour aboutir enfin au triomphe de l'homme actuel, doit être effacée ! Toutes les théories font progresser la réflexion. Cependant, certaines qui sont aujourd'hui proposées seront abandonnées au fur et à mesure des découvertes de nouvelles traces humaines.


 

La mise en place de nouvelles méthodes de fouille et d'exploitation des résultats pourront parfois contredire les convictions affichées et mettre en cause les données communément admises quant au peuplement de la Terre. Il reste encore de nombreuses questions non élucidées, même si des certitudes jalonnent le long chemin de la découverte des origines de l'Homme

 


     

 

 

crâne fossile de Toumaï *


 

 

* Toumaï : surnom d'un crâne fossile de primate découvert en 2001 au Tchad. L'âge du fossile est estimé à environ 7 millions d'années. Certains paléoanthropologues le considèrent comme appartenant à l'une des premières espèces de la lignée humaine, probablement très proche des derniers ancêtres communs chimpanzé-homme.

 



25/07/2011
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