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L'AIR DU TEMPS

semaine du 1er au 7 septembre 2014 - La Tribune - le Progrès

 

 

LE JOURNAL DE LA SEMAINE  -  LE JOURNAL DE LA SEMAINE

 

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Dimanche 7 septembre 2014

 

MOYEN-ORIENT – Irak : la France en action "limitée". L'intervention alliée devrait être planifiée d'ici fin septembre. Une décennie après le combat contre l'axe du mal lancé par Georges Bush, un coalition internationale s'apprête à attaquer l'Etat islamique en Irak.

 

 

 

 

 

BELGIQUE - Nemmouche geôlier en Syrie ? Il aurait torturé des otages à Alep. Le journaliste Nicolas Hénin, ex-otage en Syrie, a révélé que le responsable de la tuerie du musée juif de Bruxelles avait été son geôlier pendant plusieurs mois.

 

 

Medhi Nemmouche, auteur présumé de la tuerie au musée juif à Bruxelles le 24 mai dernier, qui avait fait quatre victimes, a-t-il été geôlier d'otages occidentaux en Syrie ? C'est ce qu'affirme le quotidien le Monde sur la base d'éléments transmis par la Direction générale de la sécurité intérieure à la section antiterroriste du parquet de Paris.

 

 

Une révélation qui a décidé le journaliste Nicolas Hénin, à confirmer dans son propre hebdomadaire le Point la présence du tueur français dans l'ancien hôpital d'Alep, transformé en prison. Nicolas Hénin, libéré en avril dernier après dix mois de captivité, n'avait pas souhaité jusqu'à présent s'exprimer, de peur de mettre en danger la vie d'autres captifs de l'Etat islamique, dont les Américains James Foley et Steven Sotloff.

 

 

"Quand Nemmouche ne chantait pas, il torturait" (N.D.I.R. : et même Foley, selon le Monde), raconte Nicolas Hénin, dans les premiers extraits diffusé par le Point, "il était membre d'un petit groupe de Français dont la venue terrorisait la cinquantaine de prisonniers syriens... La torture durait toute la nuit, jusqu'à la prière de l'aube. Aux hurlements des prisonniers répondaient parfois des glapissements en français".

 

 

Mehdi Nemmouche a passé plusieurs mois en Syrie entre 2013 et 2014, dans les rangs de l'Etat islamique. L'otage français décrit son geôlier comme égocentrique et affabulateur, en quête de notoriété jusqu'à rêver de figurer dans l'émission "Faites entrer l'accusé".

 

 

Les trois journalistes français (Didier François, Edouard Elias, Pierre Torres) semblent moins catégoriques sur la présence de Nemmouche, mais d'autres sources, citées par le Monde, attestent de sa présence dans "l'usine à otages de l'Etat islamique". D'un mutisme total depuis son arrestation, le tueur natif de Roubaix, extradé en Belgique le 10 juillet, est actuellement incarcéré à Bruges. Xavier Frère

 

 

 

 

POLITIQUE - A l'université d'été du Parti à Fréjus. Le Front national fier des ses maires. En attendant Marine Le Pen, dont l'intervention est attendue cet après-midi à Fréjus, les maires FN ont tiré un premier bilan de leur action. Dans une université d'été aux allures de pépinière.

 

 

 

 

 

ECONOMIE - Tabac : quatre cartouches maximum. Une circulaire abaisse le nombre de cigarettes que l'on peut acheter à l'étranger. Les buralistes ont eu gain de cause : les fumeurs ne pourront acheter que quatre cartouches de cigarettes dans les pays européens transfrontaliers. Objectif : lutter contre la contrebande.

 

 

 

 

 

Vendredi 5 septembre 2014

 

PRESIDENCE – François Hollande : bien plus qu'un mauvais moment. Les crises de toutes sortes se succèdent au plus haut sommet de l'Etat. Après le grand déballage de sa vie privée par son ex-compagne Valérie Trierweiller et l'éviction d'un nouveau ministre pour s'être soustrait au fisc, la plongée de François Hollande dans les sondages devient abyssale. La question est posée : pourra-t-il tenir ?

 

 

9 C'est le nombre de jours que Thomas Thévenoud aura passé au gouvernement. C'est la plus courte apparition jamais connue sous la Ve République. Seul le passage de Léon Schwartzenberg, ministre délégué à la Santé dans le gouvernement Rocard, avait duré aussi peu. Neuf jours également.

 

 

 

 

EUROPE - L'Ukraine vient chercher du secours auprès de l'Otan. L'Alliance Atlantique tient son sommet au Pays de Galles. Au premier jour du sommet, dominé par la situation en Europe de l'Est, les Occidentaux ont promis au président ukrainien une assistance militaire, pendant que les combats se poursuivent.

 

 

 

 

ASIE - Al-Qaïda élargit son périmètre. Le nord de l'Inde en état d'alerte. L'Inde a placé hier en état d'alerte plusieurs de ses Etats après qu'Al-Qaïda a annoncé la création d'une nouvelle branche du mouvement islamiste radical sur le sous-continent indien afin de regagner de l'influence. Au moment où une autre organisation, l'Etat islamique (EI) progresse en Syrie et en Irak, le chef d'Al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri, a annoncé dans une vidéo diffusée mercredi vouloir faire renaître un califat en Birmanie, au Bangladesh et dans certaines parties de l'Inde, où vit une population musulmane importante, mais traditionnellement modérée.

 

 

Un aveu de faiblesse ?

 

Déjà actif en Afghanistan et au Pakistan, Al-Qaïda revendique depuis longtemps avoir autorité sur les djihadistes qui luttent pour rétablir un califat sur les terres considérées comme musulmanes. "C'est un coup publicitaire qui montre son désespoir car l'EI est désormais la vraie menace mondiale", estime Ajit Kumar Singh, du groupe de réflexion Institute of Conflict Management, dont le siège est à New Delhi. En lançant cette branche, par le biais d'une vidéo dans laquelle il s'exprime en partie en arabe et en partie en ourdou, sans doute pour s'adresser à sa base au Pakistan, Ayman al-Zawahiri tente de revenir sous les feux des projecteurs.

 

 

Cette nouvelle branche, nommée en anglais "Qaedat al-Jihad in the Indian Subcontinent" ("Al-Qaïda en guerre sainte sur le sous-continent indien"), s'est constituée par le regroupement, ces deux dernières années, de combattants qui seront placés sous l'autorité du Pakistanais Asim Umar, lui-même subordonné au chef des talibans afghans, le mollah Omar. Pour le moment, Al-Qaïda est peu présent en Asie.

 

 

 

 

IRAK - Enlèvement massif d'habitants. Des djihadistes de l'Etat islamique (EI) ont enlevé hier des dizaines de personnes dans un village du nord de l'Irak dont les habitants avaient brûlé un drapeau du groupe et incendié une des ses positions militaires. L'EI s'est déjà livré à des enlèvements de masse en Irak.

 

 

 

 

EUROPE - La BCE étend son soutien à zone euro. La Banque centrale européenne (BCE) a étoffé encore un plus hier son arsenal pour soutenir l'économie chancelante en zone euro, tout en mettant en garde contre les limites de son action et en appelant les gouvernements à l'épauler. Déjouant les attentes des analystes, l'institution monétaire de Francfort a abaissé pour la septième fois en moins de trois ans son principal taux directeur à 0.05 %, le plus bas niveau de son histoire. La dernière baisse, à 0.15 %, datait de juin.

 

 

 

 

 

ECONOMIE - Mistral : un jeu d'échec avec la Russie. Le contrat pour les deux navires s'élève à 1,2 milliard d'euros. Le contrat de livraison des Mistral à la Russie est "suspendu jusqu'à novembre". Cette reculade économique risque d'affaiblir la position française, sur les plans diplomatiques et commercial.

 

 

Comment interpréter la "suspension" de la livraison des deux navires Mistral à la Russie ? Dans ce jeu digne d'une bataille navale, sur fond de conflit en Ukraine et de sommet de l'Otan, cette décision exceptionnelle suscite des remous bien au-delà d'un simple coup de semonce diplomatique.

 

 

 

La pression des alliés en France

 

Le marché pour deux bâtiments de projection et de commandement (BPC) avait été conclu en 2008 entre Vladimir Poutine et Nicolas Sarkozy, après son intervention dans le conflit russo-géorgien. Montant du contrat : 1,2 milliard d'euros. Depuis les événements en Ukraine, François Hollande avait pris soin de ne pas parler de "guerre" ou d'"invasion" pour ne pas faire capoter la vente.

 

 

 

La semaine dernière il a franchi un pas décisif en annonçant devant la Conférence des ambassadeurs que la présence de soldats russes en Ukraine, si elle était avérée, serait "intolérable et inadmissible". "La livraison n'est pas annulée", tempère l'amiral Alain Coldefy, directeur de recherche à l'IRIS (Institut de relations internationales et stratégiques), spécialiste de la politique et de l'industrie de la défense, de stratégie maritime, joint hier, "les conditions requises ne sont pas remplies dit l'Elysée, qui a subi les pressions des Américains et des Britanniques. Eux-mêmes ne se gênent pas pour vendre des technologies aux Russes". Ces "alliés" seraient même contents de casser notre industrie", appuie-t-il.

 

 

 

Coup de semonce ou menace en l'air ?

 

Si la Russie affirmait mercredi que ce recul ne serait "pas une tragédie en matière de réarmement", l'armée russe a néanmoins besoin de ces navires et du savoir-faire français dans "l'intégration des systèmes de combat". "Ce n'est pas fondamental pour l'avenir de la Russie", ajoute Alain Coldefy, "mais ça leur fait gagner quatre ou cinq ans au niveau technologique". Il rappelle que les USA possèdent une trentaine de ce type de navire, les Anglais deux et la France trois. "On est forts sur l'outil", poursuit cet ancien de l'Ecole navale, "mais faibles au niveau de la négociation, avec notre économie en rade... On n'est pas en position de faire un bras de fer et on plie". La France ferait ainsi "profil bas en espérant qu'un accord soit trouvé entre la Russie et l'Ukraine".

 

 

 

Le navire sera livré si...

 

La France livrera un navire de guerre Mistral à la Russie si un cessez-le-feu est instauré dans l'est de l'Ukraine et si un "règlement politique" est trouvé à la crise, a déclaré hier le président Hollande au sommet de l'Otan à Newport (Royaume-Uni). "Dès lors que - c'est tout à fait possible aux mois d'octobre ou de novembre - les conditions sont réunies, les bateaux pourront être livrés", a-t-il précisé, soulignant que ce contrat d'1,2 milliard d'euros représente "des heures de travail pour les chantiers de Saint-Nazaire".

 

 

 

 

 

TRANSPORT - Le péage transit poids lourds pourra être révisé. Le péage de transit poids lourds, dont l'entrée en vigueur est prévue au 1er janvier 2015, "va être d'abord expérimenté pour voir si ça marche", a affirmé hier la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal. "On révisera si ça ne marche pas. On est très à l'écoute", a-t-elle affirmé alors que plusieurs fédérations patronales des transports ont rappelé la semaine dernière leur opposition à cette deuxième mouture de l'écotaxe.

 

 

 

 

 

AGRICULTURE - Pollution aux nitrates : la France a de nouveau été condamnée hier par la justice européenne pour manquement à ses obligations de lutte contre la pollution aux nitrates, mais échappe à ce stade à des sanctions pécuniaires. Pour éviter un nouveau recours de la Commission et de lourdes astreintes financières, la France doit remédier dans les meilleurs délais aux manquements.

 

 

 

 

 

 

A SUIVRE - Un 2e coeur artificiel Carmat implanté. Un deuxième coeur artificiel Carmat a été implanté sur un patient au centre hospitalier universitaire de Nantes il y a quelques semaines, huit mois après une première implantation réalisée à Paris. L'intervention s'est faite dans la plus grande discrétion. "Tout se serait très bien passé", relève Libération. L'opération a été menée par l'équipe d'un professeur déjà présent lors de la première implantation d'un coeur Carmat à l'hôpital Georges-Pompidou à Paris en décembre 2013.

 

 

 

 

 

Jeudi 4 septembre 2014

 

 

DEFENSE – Guerres, terrorisme : comment l’Otan peut intervenir. Le sommet de l’alliance Atlantique va se tenir aujourd’hui et demain à Newport, au Pays de Galles. Ukraine, Russie, Syrie, Irak… Les 28 chefs d’Etat des pays membres de l’Alliance doivent faire face à des conflits qui mettent en danger l’Europe. Ils adopteront une stratégie commune.

 

 

Et si le sommet de l’Otan au Pays de Galles aujourd’hui et demain était un des plus importants depuis la fin de la Guerre froide ? Depuis mars, avec l’invasion de la Crimée par la Russie, l’Alliance renoue en Europe avec la Guerre froide du siècle dernier et au Moyen-Orient avec la menace terroriste de la décennie 2000-2010. « Les menaces s’intensifient sur son flanc est avec l'Ukraine et son flanc sud avec la Syrie, l'Irak ainsi que le Sahel", résume un diplomate.

 

 

 

Après des opérations loin de ses bases comme en Afghanistan, la réunion de l'Alliance l'engage dans un recentrage sur ses fondamentaux : la défense collective pour dissuader toute velléité d'attaque. Un nouveau tournant historique. "Merci Poutine, grâce à toi les choses sont claires" plaisantent certains diplomates au siège bruxellois de l'Otan, qui fête cette année ses 65 ans.

 

 

 

Ukraine : la pression baisse

 

La première réunion qui ouvrira le sommet au Pays de Galles portera sur l'Ukraine en présence du président Petro Porochenko. Hier l'annonce d'un cessez-le-feu dans les régions de Donetsk et de Lougansk où les combats entre troupes loyalistes et séparatistes ont fait 2 600 morts depuis le début du conflit a éloigné la possibilité d'un engagement militaire de l'Otan. "Je pense qu'un accord final entre les autorités ukrainiennes et le sud-est de l'Ukraine pourrait être trouvé et fixé le 5 septembre, au cours d'une réunion du groupe de contact" sur le règlement du conflit dans cette ex-république soviétique, a déclaré dans la foulée Vladimir Poutine. Une tactique du président russe pour faire baisser la pression ?

 

 

 

Depuis l'Estonie où il se trouvait en visite, Barack Obama, très prudent sur l'évolution du théâtre ukrainien, a appelé à soutenir Kiev "sans ambiguïté" : "l'Otan doit prendre des engagements concrets pour aider l'Ukraine à moderniser et à renforcer ses forces de sécurité".

 

 

 

Les craintes des pays de l'Est

 

Les pays de l'ex-bloc de l'Est membre de l'Otan (Etats baltes, Pologne, Roumanie, Bulgarie...) ne se satisfaisaient pas de ce fragile cessez-le-feu, craignant de subir un jour le même sort que leur grand voisin. A Newport, leurs revendications seront nombreuses. "Ils demanderont de nouvelles garanties, comme des déploiements de forces armées supplémentaires sur leurs territoires. Avoir des troupes américaines chez eux, c'est la meilleure assurance-vie", explique Jean-Claude Allard, directeur de recherche en relations internationales.

 

 

 

Des crédits militaires en plus

 

Les 28 chefs d'Etat devraient également solennellement réaffirmer la "solidité" du lien entre l'Europe et l'Amérique du Nord, alors que les Etats-Unis ont un temps privilégié l'Asie dans leurs politiques de sécurité. "Reste que le président Barack Obama va demander à ses alliés de faire des efforts supplémentaires pour financer l'Otan, arguant notamment que les conflits en Ukraine, en Syrie et en Irak se trouvent aux portes de l'Europe", note Jean-Claude Allard. Le sommet rappellera donc à ses Etats-membres la nécessité d'investir au moins 2 % de leur PIB dans la défense, le seuil retenu par l'Otan comme un minimum. "Seuls quatre pays tiennent aujourd'hui cet engagement : les Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne et la Pologne", précise le ministre français de la Défense, Jean-Yves le Drian.

 

 

 

Irak, Syrie : on attend l'Onu

 

L'Otan peut-elle se saisir du problème de l'Etat islamique en Syrie et en Irak? Légalement, non. Il faudrait une résolution de l'Onu pour faire appel aux forces de frappe de l'Otan. "Il s'agirait là d'une intervention qui ressemblerait à celle en Afghanistan qui se termine avec des résultats mitigés", souligne Jean-Claude Allard. Patrice Barrère

 

 

28 C'est le nombre de membres de l'Otan : Belgique, Canada, Danemark, Etats-Unis, Luxembourg, Norvège, France (retour en 2009), Pays-Bas, Islande, Italie, Portugal et Royaume-Uni (1949), Grèce et Turquie (1952), Allemagne (1955), Espagne (1982), Hongrie, Pologne et République Tchèque (1999), Bulgarie, Estonie, Lettonie, Lituanie, Roumanie, Slovaquie et Slovénie (2004), Albanie et Croatie (2009).

 

 

 

 

 

4 000 soldats en un éclair

 

 

Les stratèges de l'Otan ont été surpris par la rapidité démontrée par l'armée russe, "capable de mobiliser 15 000 hommes en deux jours sans préavis", souligne un diplomate. En réponse, un plan de réactivité (Readiness action plan, RAP) visant à déployer des troupes en quelques jours doit être adopté au Pays de Galles, et certains pays, comme la Pologne, se sont engagés à augmenter leurs budgets de Défense.

 

 

 

"Ce qui compte, c'est qu'à l'avenir il y ait une présence plus visible de l'Otan dans l'Est" et cela "aussi longtemps que nécessaire", explique son secrétaire général, Anders Fogh Rasmussen. Le plan de réactivité doit permettre de déployer très rapidement "plusieurs milliers" de soldats (air, terre, marine et forces spéciales) en Europe de l'Est.

 

 

 

La nouvelle force comptera quelque 4 000 soldats et sera capable de se déployer dans les 48 heures. L'Otan envisage aussi "d'améliorer les infrastructures nationales comme les aéroports et les ports". La collecte et le partage de renseignement et les plans de défense seront améliorés et des exercices pratiqués "plus souvent, dans plus d'endroits".

 

 

 

 

-------------------------- Questions à Pierre Verluise ---------------------------

 

 

 

Géopoliticien et directeur du site Diploweb (auteur avec Gérard-François Dumont de "Géopolitique de l'Europe" - éditions Armand Colin)

 

 

 

"Les Russes ne comprennent que la force"

 

 

 

 

L'Otan est-il le bon outil pour régler le conflit ukrainien ?

 

 

Existe-t-il un autre outil ? Contrairement à ce que l'on voudrait nous faire croire, il n'existe pas d'armée européenne. L'Union européenne, sur ce dossier, n'a pas les moyens militaires et ne dispose pas de l'unité nécessaire.

 

 

 

Pourquoi les pays européens n'ont-ils pas la même interprétation du conflit ?

 

La France peut difficilement avoir le même point de vue que la Pologne. Les Polonais ont déjà eu leur pays rayé de la carte européenne durant 124 ans. Ce pays a également vu son territoire partagé en deux au moment du pacte germano-soviétique.

 

 

 

Pour un pays comme la Pologne, l'Otan est-elle est une garantie de sécurité ?

 

C'est vrai pour la Pologne, mais aussi tous les pays de l'ancien bloc de l'Est. Il faut souligner que Pologne, Tchéquie, Pays baltes, Roumanie, Bulgarie et Croatie sont tous devenus membres de l'Otan avant d'intégrer l'Union européenne. Très symbolique. Cela montre que ces pays voulaient avant tout garantir leur sécurité.

 

 

 

Faut-il avoir peur des Russes ?

 

Je pense qu'il faut surtout essayer de les comprendre. Il faut savoir comment ils fonctionnent. Leur culture géopolitique est celle du rapport de force. Ils ne comprennent et ne respectent que cela. Les Russes méprisent souverainement leurs interlocuteurs qui la jouent "dialogue" et "amitié entre les peuples". Pour eux, tout ça c'est de la foutaise.

 

 

 

L'armée russe est-elle supérieure aux forces de l'Otan ?

 

Depuis quelques années, le budget militaire augmente avec la manne du gaz et du pétrole. Chaque année, la balance commerciale avec l'Union européenne est excédentaire pour la Russie. Nous remplissons les caisses du Kremlin qui en profite pour relancer ses programmes d'équipements militaires.

 

 

 

Une intervention militaire en Ukraine est-elle possible ?

 

Plusieurs plans seront sur la table du sommet de l'Otan. Maintenant, il y d'autres manières de réagir, comme le partage de renseignements avec les Ukrainiens. Une intervention militaire reste peu probable. Il ne faut pas oublier que l'automne et l'hiver approchent et que 20 pays de l'UE sont dépendants du gaz russe... Recueilli par P.B.

 

 

 

REPERES

 

 

L'OTAN, c'est quoi ?

 

L'OTAN (Organisation du traité de l'Atlantique Nord) a été créé en 1949 pour assurer la stabilité de l'Europe après la Seconde Guerre mondiale, pour prévenir d'éventuels soubresauts d'impérialisme allemand et s'opposer à toute tentative expansionniste de l'Union soviétique. Il s'agit d'une sorte de bouclier collectif qui s'appuie sur l'article 5 du Traité : "Une attaque contre un Etat membre équivaut à une attaque contre tous les autres". Durant toute la Guerre froide, l'Otan s'oppose au pacte de Varsovie de l'URSS.

 

 

 

La France et l'Otan

 

Membre fondateur, la France se retire en 1966 du commandement intégré de l'Otan. Il s'agit d'une décision du général de Gaulle qui refuse que la France devienne un satellite des Etats-Unis. En 2009, avec Nicolas Sarkozy, la France réintègre le commandement intégré.

 

 

 

Les engagements actuels

 

Afghanistan : il constitue l'engagement opérationnel le plus important à ce jour. La Force internationale d'assistance à la sécurité (FIAS), dirigée par l'OTAN depuis août 2003, compte actuellement 50 000 hommes de 48 Etats différents, déployés sur l'ensemble du territoire afghan. Cette mission doit se terminer à la fin de l'année.

 

 

Kosovo : l'Alliance intervient dans les Balkans avec, à ce jour, un peu moins de 5 000 soldats alliés au Kosovo dans le cadre de la force pour le Kosovo (KFOR) afin de préserver la paix imposée par l'Otan il y a quinze ans.

 

 

 

Corne de l'Afrique : l'opération Ocean Shield, qui s'inscrit dans le prolongement des précédentes missions de lutte contre la piraterie menées par l'Otan (opérations Allied Provider et Allied Protector), est axé sur la lutte contre la piraterie en mer au large de la Corne de l'Afrique.

 

 

 

 

EUROPE DE L'EST - Pas de Mistral pour la Russie. Le premier bateau devait être livré en octobre. A la veille d'un sommet de l'Otan dominé par la crise ukrainienne, et au moment où un cessez-le-feu était annoncé par les président Porochenko et Poutine, François Hollande change de cap et "suspend" la livraison de deux porte-hélicoptères.

 

 

 

 

SYRIE - Otage décapité : les USA envoient des troupes après l'exécution du journaliste américain. James Foley, Steven Sotloff... L'histoire s'est répétée. Mais le président Barack Obama a affirmé hier que les Etats-Unis ne se laisseraient pas "intimider" par les djihadistes de l'Etat islamique (EI). Ils ont décapité le deuxième journaliste américain Sotloff en représailles aux frappes américaines contre leurs positions en Irak.

 

 

La Grande-Bretagne, désormais en première ligne avec un otage britannique risquant d'être la prochaine victime, envisage désormais de s'associer aux frappes américaines contre l'EI, lancées le 8 août dans le nord de l'Irak.

 

 

Quelques heures après la diffusion de la vidéo de la décapitation de Steven Sotloff mardi soir, Obama a ordonné l'envoi de 350 soldats supplémentaires à Bagdad pour protéger le personnel et les locaux diplomatiques. L'exécution du journaliste enlevé en 2013 en Syrie et la menace de l'EI de tuer un troisième otage, identifié comme le Britannique David Cawthorne Haines, a suscité l'indignation des Occidentaux et de l'Onu.

 

 

 

 

 

Mercredi 3 septembre 2014

 

 

SOCIAL – Contrôler davantage les chômeurs : impossible ? Le ministre du Travail veut renforcer le suivi des demandeurs d’emploi. Les syndicats et la gauche ont dénoncé les propos de François Rebsamen qui s’est défendu de vouloir durcir les règles. Faute de moyens et au vu de l’ampleur du chômage, le contrôle est difficile à appliquer.

 

 

 

 

SYRIE – Un autre journaliste décapité par EI. L’Américain avait été kidnappé le 4 août 2013 à Alep. Deux semaines après l’exécution de James Foley, l’Etat islamique affirme avoir décapité un autre journaliste américain, Steven Sotloff, et diffuse une vidéo.

 

 

 

Il est Américain, il est journaliste et s’appelle Steven Sotloff. Il a été exécuté, quelques jours après son confrère James Foley. Hier soir, les Etats-Unis ont jugé « écoeurante » la vidéo présumée et non encore authentifiée diffusée hier sur internet par l’Etat islamique (EI) montrant la décapitation de ce deuxième otage américain âgé de 31 ans. Le meurtre par l’EI du reporter américain James Foley avait déjà fait l’effet d’un électrochoc aux Etats-Unis.

 

 

 

« Deuxième message à l’Amérique »

 

Dans cette nouvelle vidéo intitulée « deuxième message à l’Amérique », on peut voir Steven Sotloff, à genoux, vêtu d’une blouse orange, à côté d’un homme masqué armé d’un couteau. L’homme masqué, vêtu de noir, condamne l’intervention des Etats-Unis en irak et porte son couteau à la gorge du journaliste. Il présente ensuite un autre otage, un Britannique, est menace de l’exécuter.

 

 

 

« Je reviens Obama, et je reviens à cause de votre politique étrangère arrogante à l’encontre de l’Etat islamique », déclare l’homme en noir. L’EI avait menacé de tuer Steven Sotloff dans une vidéo similaire où les insurgés montraient la décapitation de James Foley, qui avait été publiée sur internet le 19 août.

 

 

 

Les djihadistes y affirmaient que Steven Sotloff serait le prochain à mourir, si les Etats-Unis ne cessaient pas leurs bombardements contre les positions de l’EI en Irak. La mère de Steven Sotloff avait récemment imploré le chef des djihadistes Abou Bakr al-Baghdadi d’épargner son fils : « vous, le calife, pouvez accorder l’amnistie ».

 

 

 

Porté disparu depuis douze mois, Sotloff aurait été kidnappé le 4 août 2013 à Alep, en Syrie, près de la frontière avec la Turquie. Ce fin connaisseur du Moyen-Orient couvrait depuis des années le monde musulman.

 

 

 

Natif de Miami (Floride, sud-est) et diplômé en journalisme de l’Université de Central Florida, il a travaillé à la pige pour le magazine Time, l’hebdomadaire américain Christian Science Monitor, la publication Foreign Policy et, plus récemment, pour le journal World Affaires.

 

 

 

Irak : EI perd du terrain

 

Les forces irakiennes ont remporté hier une nouvelle victoire face aux djihadistes de l’Etat islamique en s’emparant de secteurs d’une autoroute stratégique, mais à Bagdad des proches de soldats disparus ont exprimé leur colère en envahissant le Parlement.

 

 

 

 

ZOOM – Un gouvernement parallèle en Lybie. Le pro-islamiste libyen, Omar al-Hassi, a présenté hier la liste d’un gouvernement, parallèle à celui reconnu par la communauté internationale, à l’Assemblée sortante, le Conseil général national (CGN). La liste de 19 personnalités, peu connues du grand public, doit obtenir l’approbation du CGN qui n’a pas encore fixé de date pour la séance de vote de confiance programmée à Tripoli, a dit l’agence libyenne.

 

 

 

La création de cet exécutif va encore compliquer la situation politique en Libye, plongée dans le chaos et livrée aux milices. Pour échapper à la pression des groupes armés, le gouvernement reconnu par la communauté internationale a d’ailleurs choisi de siéger dans l’est du pays, tout comme le Parlement élu le 25 juin.

 

 

 

 

UKRAINE – La Russie hausse le ton. En cinq mois, le conflit a déjà fait fuir un demi-million de personnes. Entre l’Otan et la Russie, la tension monte. Alors que se multiplient les mises en garde concernant l’éclatement d’un conflit à grande échelle en Europe, le secrétaire-adjoint du Conseil de sécurité russe a annoncé hier un « ajustement » d’ici à la fin de l’année de la doctrine militaire russe pour prendre en compte l’apparition de nouvelles « menaces ».

 

 

 

Mikhaïl Popov a cité les printemps arabes, le conflit en Syrie ainsi que la situation en Ukraine alors que les Occidentaux accusent depuis une semaine la Russie d’y avoir déployé des troupes dans l’Est et menacent de riposter avec de nouvelles sanctions. « Tous les faits témoignent de la volonté des autorités des Etats-Unis et de l’Otan de poursuivre leur politique de détérioration des relations avec la Russie », a dénoncé M. Popov.

 

 

 

Ces propos font écho aux projets de l’Alliance atlantique d’adopter lors de son sommet de demain et vendredi au Royaume-Uni un plan de réactivité (Readiness action plan, RAP), en réponse à l’attitude de la Russie dans la crise ukrainienne, perçue comme une menace directe par certains membres (Etats baltes, Pologne, Roumanie, Bulgarie). Il devrait se matérialiser par un renforcement de la présence de l’Otan près des frontières russes.

 

 

 

Dans ce contexte, le président américain Barack Obama se rend aujourd’hui en Estonie, ex-république soviétique balte, avec un objectif : mettre Vladimir Poutine en garde contre la tentation de s’en prendre à un pays de l’Alliance atlantique, aussi petit soit-il.

 

 

 

« Prendre Kiev en deux semaines »

 

Par ailleurs, une mini-crise diplomatique a éclaté hier, entre la Commission européenne et Vladimir Poutine. Dans un article publié lundi par le quotidien italien La Répubblica, le président Barroso rapportait que M. Poutine n’avait pas voulu répondre à ses questions sur les soldats russes présents en Ukraine et s’est montré menaçant : « Si je le veux, en deux semaines je prends Kiev ».

 

 

 

« Mensonges » a répondu Moscou, se disant « prêts à rendre public le contenu (de l’entretien téléphonique) pour lever tout malentendu ». Kiev et les Occidentaux accusent Moscou depuis le début du conflit, qui a fait près de 2 600 morts en près de cinq mois et a forcé plus d’un demi-million d’Ukrainiens à fuir leur foyer, de soutenir les séparatistes de l’est de l’Ukraine en leur fournissant armes et combattants.

 

 

 

Sur le terrain, l’armée ukrainienne a déploré 15 morts en 24 heures dans les combats qui faisaient rage dans le sud-est de la région de Donetsk, près des localités de Kimsomolské, Vassykivka et Rozdolné « où l’on observe des combattants rebelles et des troupes régulières de l’armée russe ».

 

 

 

 

AFRIQUE – Ebola : la bataille est perdue, selon MSF. Le monde est en train de « perdre la bataille » contre la progression de l’épidémie d’Ebola qui frappe l’Afrique de l’Ouest, a déclaré hier la présidente de Médecins sans frontières (MSF), Joanne Liu. « En six mois de la pire épidémie d’Ebola de l’Histoire, le monde est en train de perdre la bataille pour la contenir », a poursuivi la présidente. Le virus, contre lequel aucun traitement ni aucun vaccin n’existe, a fait plus de 1 550 morts sur 3 069 cas recensés au 26 août par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dont 694 au Liberia, 430 en Guinée et 422 en Sierra Leone.

 

 

 

 

INTERVIEW – « Une initiative est nécessaire face aux terroristes de l’Etat islamique » Le ministre de la Défense Jean-Yves le Drian est à Lyon aujourd’hui. Jean-Yves le Drian célèbre aujourd’hui à Lyon le 70e anniversaire de la Libération de la ville. L’occasion de revenir sur les guerres du moment.

 

 

 

 

A Lyon quel message souhaitez-vous apporter en honorant cette ville exemplaire pendant la résistance ?

 

Je remercie le maire de Lyon Gérard Collomb qui m’invite à commémorer cet évènement très symbolique. Les actes glorieux de la population de Lyon, cette ville qui a été le creuset et le centre névralgique de la Résistance, constituent aussi un rappel à l’actualité face aux crises majeures qui frappent le monde. En 1944, la France se battait pour sa liberté. En 2014, l’armée française combat pour la sécurité du pays face à la barbarie, l’intolérance et le fanatisme.

 

 

 

 

Si les décisions sont prises par l’Otan ou par l’ONU pour des actions militaires, la France déjà très impliquée en Afrique est-elle en mesure de participer ?

 

Comme elle l’a été au Mali, la France est vigilante. Elle agit en nation responsable pour que soit respecté le droit international et sera à l’initiative face à ces nouvelles menaces, et ce dans tous les forums qui le permettent : à l’Otan lors du sommet de Newport dès demain, à la réunion des ministres de la Défense européens et à l’ONU bien entendu. En Irak, la progression du groupe armé « Etat islamique » constitue une menace pour notre sécurité.

 

 

 

La France est prête à s’impliquer ?

 

La puissance militaire et financière des terroristes de « l’Etat islamique » est sans commune mesure avec celle d’Al Quïda et hier de Ben Laden. Ce groupe armé est capable de mener une guérilla urbaine, dispose de moyens militaires conventionnels et mène des opérations terroristes. Il dispose de moyens financiers tirés du pétrole et d’autres ressources issues des territoires qu’elle a conquis en Irak et en Syrie. Enfin, c’est une internationale qui attire des jeunes gens du monde entier. Son extension s’avère extrêmement rapide.

 

 

 

Les Britanniques durcissent l’arsenal face à ces djihadistes partis de leur pays. Et la France ?

 

Plusieurs centaines de jeunes Français sont en effet parties dont certains ont été tués. Le ministre de l’Intérieur a mis en place les moyens nécessaires pour repérer ceux qui veulent partir et intercepter ceux qui reviennent.

 

 

 

Un nouveau front s’ouvre en Libye où le gouvernement vient de prendre le contrôle du pays face à des groupes armés islamistes ?

 

Des groupes extrémistes menacent de prendre le contrôle de Benghazi et Tripoli, et le sud libyen devient une base de repli pour les groupes terroristes chassés des autres pays de la zone. La communauté internationale, à commercer par l’Europe, première menacée, doit se saisir de l’enjeu libyen.

 

 

 

 

Faut-il persister dans une Europe de la Défense alors que chaque réunion sur les sujets militaires ou les interventions montre des divergences ?

 

Oui, la construction de l’Europe de la défense est nécessaire. C’est parfois compliqué mais je rappelle qu’en Centrafrique, 700 militaires sont présents dans le cadre de l’Eufor (NDLR : force européenne). Au Mali, 22 nations européennes participent à la formation de l’armée malienne. Je parie sur des initiatives communes et concrètes.

 

 

 

 

Après les attaques de nos régiments de Colmar et Castres en Afrique, quel est le moral de nos troupes sur le terrain ?

 

Je me rends souvent en Centrafrique, quasiment une fois par mois. Ce théâtre est le plus sensible. Je suis impressionné par la qualité, le professionnalisme et le moral de nos forces. On peut être fier de la manière dont nos soldats réalisent leur mission. En Centrafrique, il faut de la vigilance, de la clairvoyance, et de la maîtrise de soi pour garantir l’efficacité de la mission.

 

 

Au Mali, l’opération Barkhane a pris la suite de l’opération Serval que nous avons gagnée. Aujourd’hui, 3 000 militaires français interviennent sur la région du sahel pour éviter le retour d’un risque djihadiste. Nous jouons aussi notre propre sécurité sur ce terrain d’opération.

 

 

 

L’armée française a-t-elle les moyens d’assurer ces opérations extérieures ?

 

Le président de la République a décidé de sanctuariser les crédits militaires. C’est un acte fort dans une période de forte contrainte budgétaire. L’effort militaire de notre pays est considérable, mais nécessaire pour notre sécurité. La loi de programmation militaire 2014-2019 nous permettra dans les six ans qui viennent d’assurer nos objectifs de sécurité, c’est-à-dire la protection du territoire, la dissuasion et les interventions extérieures.

 

 

 

Est-on vraiment « dans une guerre européenne » à l’est de l’Ukraine comme le dit le président Porochenko ?

 

L’intégrité territoriale est un principe de droit international qui doit être respecté. Le respect des frontières est un principe intangible. Il garantit la paix en Europe. En Normandie le 6 juin, à l’initiative des la France, les Présidents russe et ukrainien ont dialogué. Ces discussions doivent reprendre pour parvenir à un cessez-le-feu.

 

 

 

Vous craignez une annulation des commandes de navire Mistral passées par l’armée russe ?

 

La décision du gouvernement français se prendra lors de la livraison du premier bâtiment. Recueilli par Patrice Barrère et Pascal Jalabert

 

 

 

 

A SUIVRE – Sapin revoit à la baisse les économies. Le ministre des Finances Michel Sapin a estimé hier que l’objectif de réaliser 21 milliards d’économies dans les dépenses publiques en 2015 risquait d’être revu à la baisse, en raison d’une inflation trop faible. « On ne peut pas avoir les mêmes objectifs avec une inflation qui devient très faible », a reconnu le ministre, qui doit présenter dans trois semaines le projet de budget pour 2015. Anormalement bas, le taux d’inflation en France, proche de celui de la zone euro, était de 0.5 % en juillet en glissement annuel et de 0,4 % hors tabac.

 

 

 

 

RENTREE SCOLAIRE – Rythmes : mercredi, le jour J. Une journée test pour la nouvelle ministre Najat Vallaud-Belkacem. Douze millions d’écoliers vont « tester » le mercredi en classe. Dans certaines communes, la porte de l’école sera fermée, préviennent des maires en colère.

 

 

 

 

VITICULTURE – Vendanges prometteuses dans la Vallée du Rhône. Les vendanges débuteront le 10 septembre dans la vallée du Rhône pour les rouges les plus précoces. Après cinq années difficiles, elles s’annoncent prometteuses en qualité comme en quantité avec des conditions climatiques actuelles satisfaisantes, se réjoui Inter-Rhône, l’interprofession de la viticulture et du négoce de la vallée du Rhône. Dans la partie septentrionale, les vendanges pourraient débuter autour du 20 septembre.

 

 

 

 

SANTE – Triclosan et parabènes, ennemis des garçons ? L’exposition des femmes enceintes à des substances chimiques comme le Triclosan ou les parabènes pourraient perturber la croissance des garçons durant la période fœtale et les premières années de la vie, selon une étude menée par des chercheurs français et américains. Le Triclosan est un antibactérien chimique utilisé depuis plus de 40 ans et qu’on retrouve dans de nombreux produits d’hygiène personnelle (savons liquides, dentifrices). Les parabènes sont utilisés comme conservateurs dans les cosmétiques et produits de soins.

 

 

 

 

Mardi 2 septembre 2014

 

 

EDUCATION – L’école de moins en moins une et indivisible. La réforme des rythmes scolaires met en exergue les disparités territoriales. Les conditions d’enseignement varient de plus en plus d’une commune, d’un territoire à l’autre. Les dépenses des collectivités dans l’école apparaissent comme un nouveau facteur d’inégalités, même si ce n’est pas le seul…

 

                      

 

59 000 Entre cette rentrée et la rentrée 2015, c’est la progression attendue du nombre d’élèves dans le premier degré et donc concernés par les nouveaux rythmes scolaires. Cela représente un surcoût pour l’Education nationale et les mairies de 360 millions d’euros.

 

 

 

Fronde ou pas fronde ?

 

La ministre a promis « des sanctions » et a mobilisé les préfets pour obliger les récalcitrants à appliquer la semaine des 4,5 jours demain dans toutes les écoles publiques. Elus locaux et parents remontés contre les rythmes scolaires oseront-ils le coup d’éclat au premier mercredi ? Dans des départements comme la Loire, le Var, la Vendée ou les Alpes-Maritimes, des maires ont annoncé qu’ils fermeraient l’accès aux écoles mercredi arguant de surcoûts.

 

 

Du côté des partis politiques, seul Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la République et député-maire de Yerres (Essonne), a appelé à cadenasser les écoles mercredi ; selon lui, « l’Etat se défausse sur les communes de trois heures de garde des enfants ». Côté parents, seul le mouvement des « gilets jaunes » appelle à des actions.

 

 

 

 

UKRAINE – Kiev prédit une « grande guerre ». L’armée subit une série de revers contre les rebelles prorusses. Pour le ministre de la Défense ukrainien, la bataille qui se joue à l’Est de son pays et dans laquelle son armée perd du terrain pourrait être comparable à la Seconde guerre mondiale.

 

 

La panique a semblé envahir Valéri Guéleteiï, le ministre ukrainien de la Défense, hier. D’après lui, « un grande guerre est arrivée dans notre maison, une guerre comme l’Europe n’en avait plus connue depuis la Deuxième Guerre mondiale. Dans une telle guerre les pertes vont se calculer non pas par centaines, mais par milliers voire des dizaines de milliers de morts ». Pour le ministre, la priorité est désormais d’organiser la défense afin d’empêcher la Russie d’avancer « sur d’autres territoires ukrainiens ».

 

 

 

L’aéroport de Lougantsk aux mains des rebelles

 

Ces paroles étaient de circonstance puisque dans la matinée, l’armée ukrainienne perdait un point stratégique dans l’Est rebelle : l’aéroport de Lougantsk. « Compte tenu de la précision des tirs, il s’agit d’artilleurs professionnels des forces armées russes », a affirmé le porte-parole militaire ukrainien Andriï Lyssenko. Il a par ailleurs indiqué qu’un navire des garde-côtes ukrainiens, qui avait été la cible de tirs dimanche près de Marioupol, a coulé. Sept marins ont été blessés et deux sont portés disparus.

 

 

 

Ce retrait s’ajoute à une série de revers pour l’armée ukrainienne qui, selon des journalistes sur place, semble avoir abandonné sans vraiment combattre une vaste zone du sud-est de la région séparatiste entre le fief rebelle de Donetsk, la frontière russe à l’est et le port stratégique de Marioupol au sud, sur les bords de la mer d’Azov.

 

 

 

Ces derniers jours, environ 700 soldats ukrainiens ont été faits prisonniers par les rebelles dans la région de Donetsk, d’après Volodymyr Rouban, responsable ukrainien qui négocie l’échange de prisonniers en qualifiant la situation de « catastrophique ».

 

 

 

Poutine appelle au bon sens

 

A Minsk, « le groupe de contact » composé de représentants de l’Ukraine, de la Russie et de l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) et les séparatistes se sont réunis pour chercher une issue à la crise au lendemain des déclarations de Vladimir Poutine évoquant pour la première fois l’idée d’un « statut étatique » pour les régions rebelles ukrainiennes.

 

 

 

Kiev et les Occidentaux accusent depuis une semaine – photos satellitaires à l’appui – la Russie d’avoir déployé ses troupes régulières dans l’est de l’Ukraine, plus d’un millier selon l’Otan, 1 600, selon Kiev. Moscou dément catégoriquement.

 

 

 

Vladimir Poutine a appelé hier au « bon sens » en disant espérer que ni la Russie, ni l’UE ne provoqueraient « de dégâts avec ces piques respectives ».

 

 

 

 

MOYEN-ORIENT – L’Arabie Saoudite contre EI. Le prince Salman à Paris. Outre des livraisons d’armes au Liban et des contrats commerciaux, la situation en Irak était au menu des discussions hier soir à l’Elysée où le Président Hollande recevait le prince Salman, ministre de la Défense et héritier du trône d’Arabie Saoudite. L’Etat islamique (EI) dont les troupes ensanglantent la Syrie et le nord de l’Irak est devenu une préoccupation majeure pour le géant du Golfe persique.

 

 

 

Le 18 juin dernier pourtant, le prince Mitaeb, frère de Salman, s’était pourtant opposé à toute « ingérence occidentale », en particulier à l’éventualité de frappes américaines. Que s’est-il passé pour que les vues de la monarchie saoudienne et des puissances occidentales convergent subitement ?

 

 

 

« Au départ, ce qui allait devenir l’EI servait la politique du royaume. Les Saoudiens voyaient cette organisation comme un moyen de pression sur le gouvernement iralien et une possibilité de renverser Barchar al-Assad en Syrie », explique Karim Pakzad, chercheur à l’Institut des Relations Internationales et Stratégiques (IRIS), « Mais, l’EI a mis en place le califat et a déclaré vouloir détruire la Mecque ».

 

 

 

Aujourd’hui, la dynastie Saoud se sent directement menacée. Elle n’est pas la seule : l’émirat qatari s’inquiète aussi. L’Etat islamique pousse à un rapprochement encore plus inattendu : la semaine dernière, le vice-ministre des Affaires étrangères de l’Iran chiite a rencontré le ministre des Affaires étrangères saoudien. Pour Thierry Coville, professeur à Novencia et spécialiste de l’Iran, c’est de bon augure : « Désormais, de part et d’autre, les éléments modérés peuvent discuter. C’est déjà la base d’un apaisement régional ».

 

 

 

 

ROYAUME-UNI – Lutte contre le terrorisme. Cameron monte au front face aux djihadistes anglais. Pour David Cameron, la lutte contre le djihadisme passera par le contrôle de ses concitoyens. Face à une menace jugée en hausse, le Premier ministre britannique a annoncé hier toute une batterie de mesures.

 

 

 

« Nous allons présenter une législation ciblée et précise pour combler un vide (législatif) en donnant à la police le pouvoir provisoire de confisquer un passeport », a déclaré David Cameron, lors de la session parlementaire de rentrée à Westminster.

 

 

 

Le Premier ministre a également évoqué des mesures visant à empêcher le retour des djihadistes sur le sol britannique, et indiqué que les compagnies aériennes devront se conformer au futur dispositif. Par ailleurs, le chef du gouvernement britannique veut renforcer la possibilité de contrôler les mouvements des suspects dans le pays, en renforçant l’usage de zone d’exclusion ou en les obligeant à aller vivre ailleurs.

 

 

 

Mais il n’a pas évoqué la volonté de réintroduire stricto sensu la mesure très contestée « Control orders », évoquée notamment par le ministre de la Défense Michael Fallon. Les « Control orders », mis en place en 2005, permettraient au ministère de l’Intérieur de restreindre de manière drastique la liberté de mouvement d’un suspect ou encore son droit à posséder certains objets, en dehors de toute procédure judiciaire. Ils avaient été remplacés en 2011 par un dispositif moins contraignant par le gouvernement Cameron.

 

 

 

Ces annonces interviennent trois jours après que David Cameron a estimé que « l’Etat islamique » représentait « la plus grave menace que nous ayons jamais connue » au Royaume-Uni.

 

 

 

 

MEXIQUE – 48 tonnes de poissons morts dans un lac. Au moins 48 tonnes de poissons morts ont été retirées ces derniers jours du lac de Cajititian, près de la ville mexicaine de Guadalajara (ouest). La mairie de Tkajomulco, où est situé le lac, estime que ce désastre écologique pourrait être lié à un phénomène cyclique « en raison des variations de températures et d’une diminution de l’oxygène ». Mais pour l’Etat du Jalisco, il s’agit plus probablement d’une négligence industrielle, car c’est le quatrième épisode de mort massive de poissons cette année.

 

 

 

 

FINLANDE – Areva annonce un retard de neuf ans pour son EPR. Le réacteur nucléaire de nouvelle génération EPR qu’Areva construit à Olkikuoto, en Finlande, devrait entrer en service en 2018, avec neuf ans de retard sur le calendrier initial, a annoncé Areva, qui a accumulé d’importants déboires sur ce chantier colossal lancé en 2005. La fin de la construction du réacteur OL3 est désormais prévue à la mi-2016, permettant de débuter des essais à compter de cette période, puis la mise en service en 2018.

 

 

 

 

RENTREE SOCIALE Dossiers explosifs pour le Gouvernement. Travail dominical : passage en force ? Le gouvernement va recourir aux ordonnances pour assouplir les règles du travail dominical face à des syndicats hostiles et une majorité incertaine. Il devra aussi les bousculer sur la refonte des seuils sociaux.

 

 

 

 

Lundi 1er septembre 2014

 

 

EDUCATION - La rentrée scolaire un véritable tableau noir. Cartable chargé pour la ministre Najat Vallaud-Belkacem à peine six jours après sa nomination. Application incertaine des rythmes scolaires, pas de visibilité sur les programmes, boom démographique dans les classes et recrutement d'enseignants en retard, morosité des profs : tous les dossiers sont ouverts et compliqués.

 

 

1882 C'est la date à laquelle avait été instaurée la pause en semaine pour les écoles primaires par Jules Ferry afin de permettre à ceux qui le souhaitaient une instruction religieuse déconnectée du cadre scolaire. Initialement fixée au jeudi, elle avait transférée au mercredi en 1972.

 

 

 

 

--------------------------  QUESTIONS A CLAIRE LECONTE ------------------------

 

 

 

Chronobiologiste

 

 

 

 

"Les rythmes scolaires, un projet avorté"

 

 

 

 

Selon vous, comment s'annonce la rentrée ?

 

 

Pas bien du tout. On va avoir des différences territoriales énormes en raison des horaires choisis dan les communes, moins de six heures par jour ou pas, le mercredi matin ou le samedi, les collectivités qui proposeront, ou pas, des activités, en fonction notamment de leur capacité à recruter et à fidéliser des animateurs. Faute d'une réforme véritable, ce sont ceux qui en auraient eu le plus besoin qui vont pâtir de la situation et vont se retrouver à la rue.

 

 

 

La Faute à qui ?

 

D'abord, je récuse le terme de rythmes scolaires, qui est un non-sens. Je préfère celui d'aménagement du temps de vie de l'enfant. Le temps scolaire, 864 heures, ne représente que 10 % du temps de vie de l'enfant.

 

 

Je ne crierai pas haro sur les communes qui font ce qu'elles peuvent. Le ministre Peillon a eu tort dès de départ de mener seul cette réforme. Il aurait fallu prendre le temps de construire un projet de société, en associant tous les acteurs dont les parents et les collectivités, en pratiquant une concertation interministérielle. C'était l'occasion de revoir les pratiques, la gestion et l'organisation du temps scolaire, et en complément des activités éducatives et pas occupationnelles comme cela risque d'être souvent le cas. On n'a pas pris les choses par le bon bout. La vraie réforme a avorté.

 

 

 

L'erreur originelle n'est-elle pas celle de Xavier Darcos qui a instauré les quatre jours ?

 

La semaine de quatre jours a été l'erreur fondamentale. On a retiré deux heures tout en demandant aux enseignants d'assurer le même programme. Une catastrophe pour les enfants. Aujourd'hui, l'erreur consiste à revenir à la situation d'avant 2008 en se contentant d'un décret rétablissant neuf demi-journées, et des journées plus courtes, en demandant aux collectivités de boucher les trous. Recueilli par Ph. R.

 

 

 

 

UKRAINE - Poutine évoque la partition de l'Ukraine. Le président de la Russie sort du silence : il veut un nouvel état au sud est. Des déclarations de Vladimir Poutine allant dans le sens de la formation d'un Etat dans les régions ukrainiennes tenues par les séparatistes, suivies d'une correction : l'exécutif russe a joué avec les nerfs de la diplomatie internationale hier. (suite de l'article dans la rubrique "CRISE UKRAINIENNE" du blog)

 

 

 

 

ISLANDE - Eruption du Bardabunga : l'alerte rouge levée. Troisième alerte pour le volcan géant. C'est la troisième fois en une semaine que l'Islande émet une alerte rouge en raison des activités sismiques près de Bardarbunga. (suite de l'article dans la rubrique "SOUS-SOL et GEOLOGIE" du blog)

 

 

 

 

PROCHE-ORIENT - Israël reprend la colonisation. Israël a l'intention de s'approprier 400 hectares de terres situées en Cisjordanie occupée, dans le secteur de Bethléem, a indiqué l'armée hier. Il s'agit d'une décision "sans précédent" par son ampleur depuis les années 1980, s'est alarmée l'organisation anticolonisation "la Paix maintenant". (suite de l'article dans la rubrique "CONFLIT ISRAELO-PALESTINIEN" du blog)

 

 

 

 

 

NIGERIA – EBOLA : le personnel soignant encore touché. Le Nigeria a annoncé dimanche un nouveau cas confirmé d’Ebola, celui de l’épouse, elle-même médecin, d’un docteur tué par le virus. La liste des membres du personnel soignant fauchés par la fièvre hémorragique en Afrique de l’Ouest ne cessant de s’allonger. Sur plus de 1500 personnes mortes depuis le début de l’année en raison de l’épidémie, on compte ainsi « plus de 120 » agents de santé, selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), essentiellement dans les trois pays les plus touchés, le Liberia, la Sierra Leone et la Guinée, tous en Afrique de l’Ouest.

 

 

 



04/09/2014
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