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L'AIR DU TEMPS

YEMEN


Franceinfo - le dimanche 25 février 2024 - Nouvelles frappes contre les houthis

 

 


25/02/2024
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Franceinfo - le lundi 19 février 2024 - Attaques des houthis en mer Rouge

 

 


20/02/2024
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Franceinfo - le vendredi 19 janvier 2024 - Attaques des navires en mer Rouge

 

 

 

 


20/01/2024
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Franceinfo - le vendredi 12 janvier 2024 - Attaques en mer Rouge

 

 


13/01/2024
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Franceinfo - le mercredi 27 décembre 2023 - Mer Rouge

 

 


28/12/2023
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Franceinfo - le vendredi 1er avril 2022

 

Guerre au Yémen : les belligérants s'entendent sur une trêve de deux mois

 


02/04/2022
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Franceinfo - le samedi 25 décembre 2021

 

L'Arabie saoudite lance une opération militaire à grande échelle au Yémen, à la suite d'une attaque mortelle attribuée aux rebelles Houthis

 


25/12/2021
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Franceinfo - le vendredi 5 février 2021

 

Guerre au Yémen : les Etats-Unis "mettent fin" à leur soutien à la coalition menée par l'Arabie saoudite

 


06/02/2021
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Franceinfo - le jeudi 9 avril 2020

 

 

Yémen : un cessez-le-feu unilatéral décrété par la coalition débute, pour contenir la propagation du coronavirus

 

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franceinfo avec AFPFrance Télévisions

 

 

 

Ce geste de conciliation fait suite à une escalade des combats au Yémen, malgré l'appel de l'ONU à une cessation immédiate des combats pour protéger de la pandémie les civils du pays le plus pauvre du monde arabe

 

 

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Un homme dans une rue quasi-déserte, à Sanaa, la capitale du Yémen, le 4 avril 2020.  (MOHAMMED HAMOUD / ANADOLU AGENCY / AFP)

 

 

 

Il doit durer deux semaines. Un cessez-le-feu unilatéral décrété par la coalition menée par les Saoudiens a débuté, jeudi 9 avril, au Yémen. Riyad dit espérer que cette trêve permettra de contribuer à prévenir une propagation de la pandémie de coronavirus dans ce pays ravagé par la guerre entre les rebelles et le gouvernement yéménite reconnu par la communauté internationale. Le Yémen n'a annoncé jusqu'ici aucun cas de contamination mais des organisations humanitaires ont averti d'un impact catastrophique.

 

 

Les rebelles Houthis, soutenus par l'Iran et contre lesquels intervient la coalition depuis 2015, n'ont pas réagi formellement à ce cessez-le-feu, entré en vigueur ce matin, mais l'un de leurs responsables s'est montré sceptique : les Saoudiens "sont malhonnêtes et violent chaque trêve qu'ils annoncent", a-t-il déclaré.  

 

 

L'envoyé spécial de l'ONU Martin Griffiths s'est félicité de la trêve, appelant les belligérants à "cesser immédiatement toutes les hostilités", une "urgence absolue". Avant lui, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, avait estimé que seul le "dialogue" permettrait aux parties de "se mettre d'accord sur un mécanisme permettant de maintenir un cessez-le-feu à l'échelle nationale". Il avait appelé à "la reprise d'un processus politique pour parvenir à un règlement global". Le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, a quant à lui salué l'offre de trêve, y voyant une "rare occasion de mettre fin à l'effusion de sang au Yémen".

 

 

 

L'espoir d'une première percée diplomatique

Si la trêve tient, ce sera la première percée diplomatique depuis que les belligérants ont accepté un cessez-le-feu négocié par les Nations unies dans la ville portuaire stratégique de Hodeida (ouest) lors de pourparlers inter-yéménites en Suède fin 2018.

 

 

Ce geste de conciliation fait suite à une escalade des combats au Yémen, malgré l'appel de l'ONU à une cessation immédiate des combats pour protéger de la pandémie les civils du pays le plus pauvre du monde arabe. Un responsable saoudien a déclaré mercredi que la trêve pourrait être prolongée et ouvrir la voie à une solution politique plus large.

 

 

Dans le document publié par les rebelles avant l'annonce de la trêve, les Houthis, qui contrôlent de larges pans du pays, dont la capitale Sanaa, développent de leur côté leur vision d'une fin du conflit et appellent au retrait des troupes étrangères et à la fin du blocus de la coalition sur les ports et l'espace aérien du Yémen. Ils exigent également que la coalition paie les salaires des fonctionnaires pour la prochaine décennie et finance la reconstruction, notamment des bâtiments détruits lors des frappes aériennes.

 

 

Le cessez-le-feu intervient alors que l'Arabie saoudite, confrontée à la chute des prix du pétrole, cherche à se sortir d'un conflit coûteux qui a tué des dizaines de milliers de personnes et déclenché ce que les Nations unies qualifient de pire crise humanitaire au monde.

 

 

Mercredi, le vice-ministre saoudien de la Défense, le prince Khaled ben Salmane, a appelé les rebelles à "faire preuve de bonne volonté".

 

 

"Le cessez-le-feu de deux semaines créera, espérons-le, un climat de nature à apaiser les tensions" et à aider les efforts onusiens en vue d'"un règlement politique durable", a déclaré le prince Khaled sur Twitter.

 

 

Le Yémen n'a annoncé jusqu'ici aucun cas de contamination par le nouveau coronavirus mais des organisations humanitaires ont averti d'un impact catastrophique.

 

 

L'Arabie saoudite, le gouvernement yéménite et les rebelles ont tous accueilli favorablement l'appel de M. Guterres en faveur d'un cessez-le-feu mondial pour protéger de la pandémie les personnes vulnérables dans les zones de conflit.

 

 

Pour Fatima Abo Alasrar, chercheuse au Middle East Institute, la réponse des Houthis va déterminer le sort de la trêve.

 

 

Or, selon elle, "les Houthis ont ouvert de multiples fronts qu'ils ne peuvent pas se permettre de fermer".

 

 

Les combats se sont récemment intensifiés entre les Houthis et les troupes yéménites soutenues par Ryad autour de zones stratégiques des provinces de Jouf et de Marib, au nord et à l'est de Sanaa, après des mois d'accalmie.

 

 

Et les défenses anti-aériennes saoudiennes ont intercepté des missiles des rebelles au-dessus de Ryad et de la ville frontalière de Jazan fin mars.

 

 

Il s'agissait de la première grande attaque contre l'Arabie saoudite depuis que les rebelles ont proposé en septembre dernier de mettre fin à ces opérations contre le royaume après des attaques dévastatrices contre les installations pétrolières saoudiennes.

 

 

La semaine dernière, la coalition a effectué de multiples frappes aériennes sur Sanaa en représailles aux tirs de missiles.

 

 

bur-sls/mh/gk

 


10/04/2020
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Franceinfo - le jeudi 9 mai 2019

 

 

Yémen : deux ONG s'opposent au départ de France d'un cargo chargé d'armes

 

 

 

Le "Bahri Yanbu" se trouve à une trentaine de kilomètres au large du Havre, le port où il doit charger une livraison d'armes

 

 

 

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Le navire "Bahri Yanbu", le 9 mai 2019 au large du Havre (Seine-Maritime). (LOIC VENANCE / AFP)

 

 

 

Elles veulent bloquer la livraison. Deux ONG françaises, l'Acat et ASER, ont déposé, jeudi 9 mai, des recours en urgence au tribunal administratif de Paris pour empêcher le départ d'un cargo saoudien venu prendre au Havre (Seine-Maritime) un chargement d'armes qui pourraient, selon elles, être utilisées dans la guerre meurtrière menée au Yémen par l'Arabie. La France a reconnu mercredi qu'un navire saoudien allait effectuer un chargement d'armes, mais a assuré qu'elle ne disposait d'"aucune preuve" permettant d'affirmer que des armes françaises étaient utilisées au Yémen.

 

 

Jeudi, le président Emmanuel Macron a dit "assumer" la vente d'armes françaises à l'Arabie saoudite et aux Emirats arabes unis, susceptibles d'être déployées au Yémen, mais assure avoir obtenu "la garantie" que ces équipements "n'étaient pas utilisés contre des civils", à son arrivée à un sommet européen en Roumanie. Selon le site d'investigation Disclose, le navire doit prendre livraison de "huit canons de type Caesar" que l'Arabie saoudite pourrait utiliser dans la guerre qu'elle livre au Yémen aux rebelles houthis, minorité chiite soutenue par l'Iran, grand rival de Ryad.

 

 

 

Deux types de recours déposés

"L'Etat français ne peut ignorer que ces armes peuvent servir à commettre des crimes de guerre au Yémen, où plus de 400 000 civils sont potentiellement sous le feu", a déclaré à l'AFP l'avocat de l'Acat (Action des chrétiens pour l'abolition de la torture), Joseph Breham. L'association a déposé un "référé-liberté", un recours en urgence visant à protéger une liberté fondamentale menacée, qui devrait être rapidement examiné, selon l'avocat. L'ONG Action Sécurité Ethique Républicaines (ASER) a également déposé un recours en urgence, un "référé-suspension". "Il ne s'agit pas d'avoir la preuve que ces armes ont été utilisées au Yémen, mais reconnaître que c'est une potentialité d'usage", a rappelé le président de l'association Benoît Muracciole, à l'AFP.

 

 

L'Acat conteste la décision de la Direction générale des douanes et droits indirects (DGDDI) d'autoriser le cargo Bahri Yanbu battant pavillon saoudien "à procéder à un chargement, exportation et transfert au sens de l'article 6 du Traité sur le Commerce des Armes, de matériels de guerre et matériels assimilés, dans le port du Havre, à destination finale Djeddah en Arabie Saoudite". Ce traité de l'ONU, entré en vigueur en 2014, vise à réguler le commerce des armes dans le monde.

 

 

 

Le cargo arrêté au large du Havre

Son article 6 porte sur les interdictions de transfert d'armes: il stipule notamment qu'"aucun État Partie ne doit autoriser le transfert d'armes classiques (...) s'il a connaissance, au moment où l'autorisation est demandée, que ces armes ou ces biens pourraient servir à commettre un génocide, des crimes contre l'humanité, des violations graves des Conventions de Genève de 1949, des attaques dirigées contre des civils ou des biens de caractère civil et protégés comme tels, ou d'autres crimes de guerre tels que définis par des accords internationaux auxquels il est partie".

 

 

Le Bahri Yanbu se trouvait jeudi soir à une trentaine de km du port du Havre. Si une des organisations obtient gain de cause, le cargo ne pourra pas quitter la France chargé d'armes. Même en cas d'appel, car la décision du juge des référés est suspensive. En revanche, si le navire avait quitté les eaux territoriales françaises avant la tenue de l'audience, les recours des deux ONG ne seraient pas examinés, étant devenus sans objet.

 


10/05/2019
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Franceinfo - le mercredi 8 mai 2019 - mis à jour le 09.05.19

 

 

Yémen: la France confirme un prochain chargement d'armes sur un cargo saoudien

 

 

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franceinfo avec AFP et ReutersFrance Télévisions

 

 

 

Après de nouvelles révélations du site Disclose, la ministre des Armées a reconnu un prochain chargement d'armes à destination de l'Arabie Saoudite

 

 

 

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Le cargo saoudien "Bahri Yanbu", qui doit réceptionner un chargement d'armes, photographié le 7 mai 2019 à Tilbury (Royaume-Uni). (BEN STANSALL / AFP)

 

 

 

La France a reconnu, mercredi 8 mai, qu'un navire saoudien allait effectuer un chargement d'armes mais assuré qu'elle ne disposait d'"aucune preuve" permettant d'affirmer que des armes françaises sont utilisées dans la guerre meurtrière menée au Yémen par l'Arabie. "Il y aura chargement d'armes en fonction et en application d'un contrat commercial", a déclaré sans plus de précisions la ministre française des Armées Florence Parly sur la chaîne BFM TV et la radio RMC, interrogée sur le cargo saoudien Bahri Yanbu.

 

 

Selon le site d'investigation Disclose, le navire, attendu jeudi au Havre, doit prendre livraison de "huit canons de type Caesar" que l'Arabie saoudite pourrait utiliser dans la guerre qu'elle livre au Yémen aux rebelles houthis, minorité chiite soutenue par l'Iran, grand rival de Ryad. Florence Parly n'a pas précisé la nature des armes qui seront chargées ni leur destination. Selon une source gouvernementale, "il ne peut pas s'agir de canons Caesar puisqu'il n'y a aucune livraison de Caesar en cours". Le Caesar est un camion équipé d'un système d'artillerie.

 

 

 

Les ONG s'indignent

La ministre des Armées a de plus répété que, "à la connaissance du gouvernement français, nous n'avons pas d'éléments de preuve selon lesquels des victimes au Yémen sont le résultat de l'utilisation d'armes françaises". Paris a invariablement affirmé que ces armements ne sont utilisés que de manière défensive et pas sur la ligne de front. Or, selon une note de la Direction du renseignement militaire (DRM), révélée par Disclose et franceinfo mi-avril, 48 canons Caesar produits par l'industriel français Nexter "appuient les troupes loyalistes, épaulées par les forces armées saoudiennes, dans leur progression en territoire yéménite". Une carte de la DRM estime que "436 370 personnes" sont "potentiellement concernées par de possibles frappes d'artillerie", dont celles des canons français.

 

 

Les déclarations de Florence Parly ont suscité un tollé parmi les ONG. Cela "montre de nouveau l'obstination de la France à poursuivre ses transferts d'armes à ce pays malgré le risque indéniable et parfaitement connu des autorités françaises qu'elles soient utilisées contre des civils", a commenté dans un communiqué Bénédicte Jeannerod, directrice France de Human Rights Watch. Parmi les dizaines de milliers de personnes tuées au Yémen, on compte de nombreux civils.

 

 

 

Un recours en justice

Neuf ONG, dont l'Observatoire des armements, réclament "l'établissement d'une commission parlementaire permanente de contrôle des ventes d'armes, comme en Suède, au Royaume-Uni et aux Pays-Bas", a indiqué de son côté Tony Fortin, de l'Observatoire des Armements. La Ligue des droits de l'Homme et le mouvement de la paix appellent à un rassemblement jeudi à 18h au Havre, sur le terre-plein de l'écluse François Ier, non loin du quai de l'Europe où doit accoster le Bahri Yanbu, "afin de dénoncer ces ventes d'armes (...) qui ont bien servi à tuer quantité de civils au Yémen".

 

 

Une autre ONG, ACAT, a annoncé qu'elle comptait déposer un recours en justice, afin de bloquer le chargement d'armes. "ACAT a mandaté le cabinet Ancile pour déposer un référé exigeant que soit levé le dédouanement (c’est-à-dire l’autorisation pour le cargo de prendre la mer, avec son chargement) en vue de faire en sorte que la France ne puisse se rendre complice des exactions commises au Yémen et respecte ses obligations internationales", annonce l'organisation dans un communiqué. La livraison de ces armes constituerait une violation du Traité sur le commerce des armes, souligne Action des chrétiens pour l’abolition de la torture.

 


09/05/2019
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Franceinfo - le lundi 15 avril 2019

 

 

Quand la ministre des Armées niait l'utilisation d'armes françaises au Yémen

 

 

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Louis SanFrance Télévisions

 

 

 

Selon une enquête de franceinfo, des armes françaises sont bien présentes dans la guerre au Yémen. Une note secrète du renseignement français recense celles qui sont utilisées sur le terrain et leurs conséquences sur les populations civiles

 

 

 

Une enquête de franceinfo révèle que des armes françaises sont bien utilisées au Yémen. Chars Leclerc, obus flèche, Mirage 2000-9, radar Cobra, véhicules blindés Aravis, hélicoptères Cougar et Dauphin, frégates de classe Makkah, corvette lance-missiles de classe Baynunah ou canons Caesar sont les armes énumérées dans une note de 15 pages de la Direction du renseignement militaire (DRM) classée "confidentiel Défense".

 

 

Pourtant la ministre des Armées, Florence Parly, a toujours nié ces faits. "Nous ne vendons pas des armes n’importe comment. Rien n’est plus encadré que le régime d’autorisation d’exportation des armements", a-t-elle lancé sur France Inter en février 2018.

 

 

En octobre 2018, elle a été interrogée à l'Assemblée nationale par Bastien Lachaud, députée de la France insoumise. La réponse de Florence Parly a été cinglante

 

 

.

On ne vend pas des armes comme on vend des baguettes de pain.

Florence Parly, ministre des Armées

à l'Assemblée nationale

 

 

 

"Toute vente d'arme est interdite sauf autorisation expresse. Et cette autorisation expresse, elle est le fruit d'un examen extrêmement rigoureux, d'un examen au cas par cas qui rassemble plusieurs ministères et qui évalue très précisément tous les risques", a rappelé la ministre.

 

 

 

Des armes vendues "il y a plus de vingt ans"

Toujours en octobre 2018, sur le plateau de BFMTV et RMC, elle a assuré que la France n'avait pas de négociations en cours avec l'Arabie saoudite sur d'éventuelles nouvelles ventes d'armes. L’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis mènent une guerre au Yémen contre les rebelles houthis, une minorité chiite soutenue par l’Iran.

 

 

Florence Parly s'est montrée plus précise, sur franceinfo, en janvier 2019. "Je n’ai pas connaissance du fait que des armes [françaises] soient utilisées directement dans ce conflit", a déclaré la ministre des Armées. "Nous n’avons, récemment, vendu aucune arme qui puisse être utilisée dans le cadre du conflit yéménite", a-t-elle tranché. Et de nuancer : "Ce que je dois vous dire, cependant, c’est que des armes françaises peuvent être présentes sur ce terrain parce qu’elles ont été vendues il y a plus de vingt ans de cela."

 


17/04/2019
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Franceinfo - le mardi 20 novembre 2018

 

 

L'article à lire pour comprendre la guerre au Yémen, "pire crise humanitaire au monde"

 

 

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Anne BrigaudeauFrance Télévisions
 

 

 

 

Les Nations Unies évoquent la "pire crise humanitaire au monde" au Yémen, en guerre depuis début 2015. Les Américains appellent à des pourparlers de paix, mais sur place, Médecins sans frontières constate que "la situation ne cesse de se détériorer"

 

 

 

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    (STRINGER / AFP)

 

 

 

Dans une indifférence quasi générale, le Yémen est entré dans sa quatrième année de guerre entre le gouvernement, soutenu par une coalition arabe menée par l'Arabie saoudite, et les rebelles houthis. Les organisations humanitaires ne cessent pourtant, depuis des mois, d'attirer l'attention sur les ravages – manque d'eau, malnutrition, choléra… – engendrés par ce conflit. Selon le Bureau des droits de l'homme des Nations unies, de mars 2015 au 23 août 2018, 6 660 civils ont été tués et 10 563 blessés. Mais l'organisation reconnaît que "les chiffres réels seront probablement beaucoup plus élevés".

 

 

Il a fallu que le New York Times publie en première page la photo d'une fillette squelettique pour que cette guerre fasse la une de l'actualité. Sous la pression médiatique, les Etats-Unis et le Royaume-Uni, soutiens de la coalition, ont évoqué des pourparlers d'ici novembre, mais, sur place, les associations ne sont guère optimistes et les bombardements s'intensifient.

 

 

 

1 - Comment cette guerre a-t-elle commencé ?

Dans un pays peuplé à 60% de musulmans sunnites, les zaydites (un courant chiite différent du chiisme iranien) ont commencé à se révolter dès 2004, rappelle France CultureCette rébellion est depuis nommée "houthiste", du nom de son chef, Hussein Badreddine al-Houthi, tué en septembre 2004. Et elle n'a cessé d'enfler.

 

 

En 2011, dans la foulée des printemps arabes, les rebelles se joignent à la contestation étudiante, au cours de manifestations durement réprimées. La même année, sous la houlette des Etats-Unis, un "accord de transition" prévoit le départ du président Ali Abdallah Saleh et un changement de gouvernement. Il tente aussi d'instaurer un "dialogue national", qui va échouer. Car dans ce pays autrefois divisé (il y avait un Yémen du Nord et un Yémen du Sud jusqu'en 1990), les houthistes refusent une fédération composée de six provinces. Ils réclament "une région qui leur soit propre et un accès à la mer", résume la radio.

 

 

En 2015, la rébellion a tant progressé qu'elle assiège le palais présidentiel de Sanaa. Le président yéménite Abd-Rabbo Mansour Hadi s'enfuit et trouve refuge à Riyad (Arabie saoudite). "Dans la nuit du 25 au 26 mars 2015, retrace France Culture, l'armée saoudienne, à la tête d'une coalition arabe soutenue par les Etats-Unis, bombarde le palais présidentiel déserté, l'aéroport international, une base militaire et le bureau politique des rebelles." Depuis, la guerre s'enlise.

 

 

 

2 - Pourquoi dure-t-elle depuis plus de trois ans ?

Les houthis sont aujourd'hui bien implantés, comme le montre cette carte de la société d'intelligence économique danoise Risk Intelligence : les territoires qu'ils tiennent sont représentés en jaune, ceux des forces pro-gouvernementales en vert. "Ils ont pris des positions solides dans la partie nord, qui est la plus peuplée avec 22 millions d’habitants. Et ils n’ont pas grand-chose à négocier puisqu’ils tiennent le terrain", expose François Frison-Roche, chercheur au CNRS et ancien directeur du projet français d’aide à la transition du Yémen (2012-2014).

 

 

"Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane s’est fait piéger par ce conflit yéménite, estime le spécialiste. Les rapports de force n’ont pas été bien analysés au départ."

 

 

Quand Mohammed ben Salmane a débuté cette guerre comme ministre de la Défense, il pensait qu'elle se réglerait en quelques semaines. Elle dure depuis trois ans et demi.François Frison-Roche, chercheur au CNRS à franceinfo

 

 

Malgré l'enlisement du conflit, le prince saoudien bénéficie d'un appui inconditionnel de Donald Trump : en mai 2017, les Etats-Unis, souligne François Frison-Roche, ont signé pour "130 milliards de dollars" de livraisons d'armes à Riyad. Et Américains et Saoudiens campent sur la même position, en voyant "la main de l’Iran derrière la rébellion houthie". "Ce qui reste quand même à prouver, dans la mesure où l'Iran ne fait pas du Yémen son terrain essentiel, analyse François Frison-Roche. Téhéran soutient les houthis plus politiquement que financièrement et militairement." 

 

 

 

Autre caractéristique qui complique un peu plus le conflit, d'autres groupes armés sont à la manœuvre, notamment l'Etat islamique, "avec quelques centaines de combattants", et Al-Qaïda (en gris sur la carte), "présent au Yémen depuis toujours", note François Frison-Roche. "On pourrait encore citer, dans la partie sud du pays, les milices formées et armées par les Emirats arabes unis, dont on aura beaucoup de mal à se débarrasser et qui revendiquent une certaine forme d’indépendance du Sud-Yémen."

 

 

3 - Quelle est la situation pour les civils ?

"Le Yémen subit la pire crise humanitaire du monde", alerte Alexandre Giraud, directeur général de l'association humanitaire Solidarités international, en écho au cri d'alarme lancé en octobre par les Nations unies.

 

 

Au Yémen, 22 millions de personnes ont besoin d’assistance humanitaire, soit trois habitants sur quatre. Et, parmi eux, 16 millions de personnes ont besoin d’assistance en eau.Alexandre Giraud, directeur général de Solidarités international à franceinfo

 

 

Sur ces 22 millions de Yéménites en grave danger, on compte 11 millions d'enfants. "C'est un véritable enfer pour chaque garçon et chaque fille au Yémen", a témoigné début novembre le réprésentant de l'Unicef pour le Moyen-Orient et l’Afrique, Geert Cappelaere, rappelant que dans ce pays, "un enfant meurt toutes les dix minutes d’une maladie qui aurait pu être évitée" et "près de 30 000 enfants meurent chaque année à cause de la malnutrition".

 

 

"Dans les zones où nous travaillons, il n'y a pas de poche de famine, explique Frédéric Bertrand, chef de mission de Médecins sans frontières au Yémen et présent sur place, à Sanaa. Le problème principal que nous constatons, c'est un manque d’argent dû à de multiples facteurs [impossibilité de travailler, déplacement de populations, dépréciation de la monnaie yéménite]. Certaines familles ne peuvent pas subvenir à leurs besoins et doivent se rationner, d'où des cas de malnutrition." Du côté des maladies, il constate "le retour de la diphtérie, des épidémies de rougeole et la persistance de la vague de choléra qui a touché le pays en 2016". Les Nations unies estiment enfin qu'il y aurait des millions de déplacés, dans ce pays exsangue dépendant à 80% des importations.

 

 

Derrière ces chiffres accablants, les populations les plus en péril sont sous les bombes. Frédéric Bertrand dénonce ainsi les bombardements qui se sont intensifiés, début novembre, contre le port d'Hodeida, dans l'Ouest, détenu par les houthis. Les raids et les combats ont fait au moins 600 morts, principalement des combattants des deux camps.

 

 

On a déjà vu affluer des centaines de blessés, dans ce pays où le système de santé s'est écroulé et où le personnel hospitalier n'est plus payé.Frédéric Bertrand, chef de la mission de MSF au Yémen à franceinfo

 

 

"Notre crainte, dit-il encore, c’est que la population civile d'Hodeida, prise au piège, soit la première victime des combats aériens et au sol." 

 

 

Fin août, le groupe d'experts de l'ONU sur le Yémen a écrit dans un rapport avoir "de bonnes raisons de croire" que les belligérants, que ce soit la coalition ou les rebelles, aient commis des "crimes de guerre" : torture, viols, enrôlement d'enfants, violations de la dignité humaine…

 

 

 

4 - Et la France, elle a un rôle dans ce conflit ?

Le 30 octobre, la ministre des Armées, Florence Parly, a estimé qu'il était "plus que temps" que "la guerre au Yémen cesse". Mais la France est mise en cause, notamment par Amnesty International, pour ses ventes d'armes à deux des principaux belligérants, l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis.

 

 

Le 13 novembre, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a tenté de désamorcer la polémique en affirmant que "des règles très strictes nous empêchent de vendre des armes qui puissent toucher des civils" et qu'"on exagère beaucoup les relations entre la France et l'Arabie saoudite, [qui sont] limitées à la flotte". Sur Twitter, Amnesty International a aussitôt répliqué par la voix d'Aymeric Elluin, chargé de la campagne "Armes et impunité" au sein de l'ONG.

 

 

Et encore cette liste d'armes est-elle "forcément incomplète, à cause de l’opacité entretenue par les autorités sur ces contrats", précise LibérationUne "opacité" qui choque Sébastien Nadot, député LREM, isolé au sein de son parti.

 

 

On a livré en 2017 pour 1,4 milliard d’armes à Riyad, ça rend notre pays comptable d’une situation catastrophique.Sébastien Nadot, député LREM de Haute-Garonne à franceinfo

 

 

"La France a claironné partout qu’elle a ratifié le traité sur le commerce des armes en 2014, rappelle cet élu membre de la commission des affaires étrangères. Ce traité oblige un pays signataire à suspendre ses ventes d'armes s'il peut supposer que l'acheteur s'en sert contre des civils. Or des rapports d’experts ont certifié que l’Arabie saoudite se sert des armes contre la population civile ! C'est un cas d'école : il faut cesser ces ventes d’armes."  

 

 

Signataire, avec d'autres députés de pays européens, d'un appel pour la paix, Sébastien Nadot dénonce un problème institutionnel "majeur". "Le fait de continuer ou non à vendre des armes à l’Arabie saoudite n'est pas débattu au Parlement, déplore-t-il. La question est une zone noire démocratique."

 

 

 

5 - Pourquoi commence-t-on à peine à en parler ?

Ce n'est pas tout à fait vrai. Dès mars 2017, les Nations unies ont tiré la sonnette d'alarme en relevant que "dans ce pays asphyxié, les deux tiers de la population (soit 18 millions de personnes) ont désormais besoin d'assistance". Et en août 2017, Le Monde a consacré une série de cinq longs reportages à cette guerre occultée dans un pays aux "structures de santé chancelantes". 

 

 

Mais il a fallu l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi au consulat saoudien d'Istanbul, avec moult détails atroces distillés par la Turquie (le corps aurait été découpé à la scie, dissous à l'acide, jeté aux égouts...) pour que les médias américains dénoncent avec force l'attitude de l'Arabie saoudite. Ce meurtre a en effet jeté une lumière crue sur la personnalité du prince héritier Mohammed ben Salmane. "Il est brutal", résume François Frison-Roche.

 

 

Samedi 26 octobre, le New York Times publie ainsi en une la photo d'une fillette yéménite squelettique, Amal, à l'agonie. "Nous sommes surpris que l'affaire Khashoggi reçoive autant d'attention alors que des millions d'enfants yéménites souffrent et personne n'en a rien à faire", s'indigne une médecin dans le journal. L'attention médiatique se focalise à nouveau sur le conflit.

 

 

 

6 - Comment peut-on sortir de cette guerre ?

Jusque-là soutien indéfectible de Mohammed ben Salmane, Donald Trump doit désormais composer avec son opinion publique. Première mesure : Washington a annoncé que la coalition sous commandement saoudien au Yémen allait désormais effectuer elle-même le ravitaillement en vol de ses avions, assuré jusqu'ici par les Etats-Unis. Puis, tour à tour, le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, et son homologue britannique, Jeremy Hunt, ont appelé "toutes les parties" à venir "négocier une solution pacifique au conflit". Des pourparlers pourraient avoir lieu fin novembre en Suède.

 

 

Effet de manches ou vraie pression ? François Frison-Roche est sceptique : "La vision de Trump est claire : America first [l'Amérique avant tout]. Cette histoire de ravitaillement d'avions en vol, c’est à peine le début du commencement d’une pression." Il souligne l'importance stratégique du détroit de Bab-el-Mandeb, entre le Yémen et Djibouti, quatrième passage maritime le plus important au niveau mondial en termes d’approvisionnement énergétique, selon l'Iris. "Tout le monde regarde ailleurs, parce que le Yémen, d’une certaine manière, tout le monde s’en fout, résume François Frison-Roche. La seule chose qui compte aux yeux des grandes puissances, qu'il s'agisse des Etats-Unis, de la Russie ou de la Chine, c'est la sûreté du détroit de Bab-el-MandebSi ça doit passer par le contrôle saoudien, ça passera par le contrôle saoudien." 

 

 

Quant à Frédéric Bertrand, il constate que "la situation ne cesse sur place de se détériorer. Pour l'instant, aucun indicateur ne dit que ça va s'améliorer, et il y a une recrudescence des violences depuis qu’on parle de pourparlers".

 

 

 

7 - J’ai eu la flemme de tout lire, vous pouvez me faire un résumé ?

La guerre au Yémen est entrée dans sa quatrième année. Elle oppose le gouvernement central, soutenu par une coalition arabe menée par l'Arabie saoudite et appuyée par Washington, aux rebelles houthis, des chiites zaydistes, dans ce pays à majorité sunnite. Les deux camps sont soupçonnés de "crimes de guerre" par l'ONU. Désastreuse, la situation humanitaire a été qualifiée de "pire crise au monde" par les Nations unies : plus de 22 millions de Yéménites ont besoin d'aide alimentaire, soit trois habitants sur quatre, dans un pays où les infrastructures, déjà fragiles, ont été largement détruites.

 

 

Début octobre, l'affaire Jamal Khashoggi, du nom de ce journaliste saoudien assassiné dans le consulat saoudien à Istanbul, a un peu plus terni l'image de l'Arabie saoudite. Changera-t-elle la donne ? En France, des associations humanitaires comme Amnesty International réclament la fin des livraisons d'armes françaises à Riyad. Aux Etats-Unis, le New York Times a publié des photos insoutenables d'enfants mourant de faim au Yémen. Sous pression médiatique, les Américains et les Britanniques vont laisser l'ONU évacuer des soldats houthis vers Oman. Les Nations unies espèrent organiser des négociations de paix en Suède avant la fin de l'année.

 


20/11/2018
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