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ISRAEL - Justice. On ne badine pas avec le harcèlement sexuel. Mis sur le gril par les enquêteurs, soumis à des détecteurs de mensonge : le général Ofer Buchcris, étoile montante de l'armée israélienne, a eu droit à un traitement musclé pour la Journée des Droits des femmes. Il est accusé de viols et les plaintes pour agressions sexuelles se multiplient en Israël, touchant de hauts responsables voire des célébrités.

Malgré ses brillants états de service, le général Buchcris, qui pouvait un jour être propulsé au poste de chef d'état-major d'une des armée les plus puissantes au monde, a été immédiatement suspendu de ses fonctions. Sa carrière a de fortes chances d'être brisée à jamais.

Plus largement, des politiques, des policiers, des acteurs, des patrons, des rabbins soupçonnés d'agressions et de harcèlements sexuels sont poursuivis, même si les faits qui leur sont reprochés remontent à plusieurs années."De plus en plus de femmes osent les dénoncer et l'autre grand changement, c'est que les autorités les écoutent, ce qui n'était pas le cas dans le passé" se félicite Beth Offer, une féministe.

L'exemple vient de haut. Personne n'est épargné : l'ex-président Moshé Katzav purge une peine de sept ans de prison pour viols. L'an dernier, un ministre très influent, Sylvan Shalom, et un député ont dû démissionner. Un des acteurs les plus populaires du pays, Moshé Ivgy, accusé de gestes déplacés, a dû laisser sa place dans une pièce de théâtre. Un rabbin a écopé de neuf ans de prison ferme. L'atmosphère est telle que les institutions ont suivi cette évolution des moeurs. L'armée vient de créer un département spécialisé chargé d'accorder une aide juridique aux soldats victimes des assiduités de leurs supérieurs et les convaincre de porter plainte. A Jérusalem, Pascal Sadarnac