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L'AIR DU TEMPS

le Progrès du mercredi 23 mars 2016

 

 

TERRORISME - Double attaque à l'aéroport international de Zaventem et en plein centre-ville, dans le métro. Terreur sur Bruxelles : l'Europe frappée au coeur. Quatre jours après la capture de Salah Abdeslam, le dixième membre des commandos de Paris, deux attentats ont frappé la capitale belge, faisant au moins 34 morts et 200 blessés.

 

 

"Abdeslam était prêt à refaire quelque chose à Bruxelles après avoir participé aux attentats de Paris", affirmait dimanche le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders. Moins de 48 heures plus tard, deux attentats ont endeuillés la capitale belge, hier.

 

 

Ils ont été perpétrés à l'aéroport international de Bruxelles à Zaventern et dans le métro, en plein centre-ville. Faut-il y voir une réponse des djihadistes à l'arrestation du terroriste de novembre ou une attaque déjà planifiée ?

 

 

Même s'il est possible d'envoyer rapidement à la mort un ou plusieurs kamikazes, des attentats comme ceux de Bruxelles demandent un minimum de préparation. Ne serait-ce que pour la confection des explosifs... Abdseslam ou pas Abdeslam, la terreur était prête à frapper Bruxelles.

 

 

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Tirs et explosions à l'aéroport

 

Les djihadistes ont d'abord attaqué l'aéroport de Zaventem où deux explosions, vers 8 heures du matin, le mardi 22 mars 2016, ont semé la mort dans le hall des départs, près d'un comptoir d'enregistrement et sous le grand tableau d'affichage, faisant au moins 14 tués et plus de cent blessés. Juste avant les explosions, des témoins affirment avoir entendu des tirs et des cris en arabe.

 

 

 

Un des trois suspects recherché

 

Les explosions sont très probablement l'oeuvre de kamikazes qui venaient d'être filmés par la vidéosurveillance de l'aéroport, poussant des chariots de bagages. Deux hommes, habillés en noir, portaient un gant, à la main gauche, peut-être pour dissimuler un dispositif de mise à feu.

 

 

Un troisième, habillé d'un manteau clair, difficilement identifiable car il portait chapeau et lunettes, figurait à leur côté. Un appel à témoins a été lancé. Cet homme costaud est recherché par la police belge et toutes celles du continent. Les autorités belges ont annoncé que les démineurs ont fait exploser une troisième bombe, retrouvée intacte, dans l'après-midi. "Ils sont venus en taxi avec des valises, leurs bombes étaient dans les valises. Ils ont mis leurs valises dans des chariots. Les deux premières bombes ont explosé", a affirmé le bourgmestre de Zaventem, Francis Vermeiren. "Le troisième a aussi mis sa valise sur un chariot mais il a dû paniquer, elle n'a pas explosé".

 

 

 

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Perquisitions

 

Plusieurs perquisitions ont eu lieu hier après-midi en Belgique. Au cours d'au moins l'une d'entre elles, les enquêteurs auraient retrouvé une ceinture explosive, des armes et un drapeau de Daech.

 

 

 

Daech revendique

 

Daech n'a pas tardé à revendiquer l'attaque. "Les combattants ont ouvert le feu à l'intérieur de l'aéroport de Zaventerm avant que plusieurs d'entre eux ne déclenchent leurs ceintures d'explosifs", affirme le communiqué de l'organisation djihadiste, qui confirme indirectement la présence de trois terroristes au moins. Communiqué pas authentifié mais crédible.

 

 

 

Explosion dans le métro

 

Une heure plus tard, à 9 h 10, une nouvelle explosion sème la mort dans la station de métro de Maelbeek, dans le quartier européen de Bruxelles. On compte une vingtaine de morts et 130 blessés. L'attentat a également été attribué à un kamikaze.

 

 

 

Alerte maximale

 

Dès les premières explosions à l'aéroport, l'alerte anti-terroriste a été rehaussée au niveau 4, le plus élevé, pour l'ensemble de la Belgique. Malgré une actualité lourde en menaces, qui a culminé la semaine dernière avec la traque et la capture de Salah Abdeslam, les Belges n'avaient pas jugé utile de passer en état d'alerte maximale jusqu'à présent. Ce niveau d'alerte a conduit à fermer l'aéroport - qui le restera aujourd'hui - et toutes les gares de Bruxelles. Deux allers-retours en Thalys ont pu circuler dans la soirée.

 

 

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Bruxelles, place forte du djihadisme européen

 

Malheureusement, les attentats de Bruxelles sont tout sauf une surprise. "Nous redoutions un attentat et c'est arrivé", déplorait hier le Premier ministre belge Charles Michel. Les 21 et 22 novembre déjà, la capitale belge avait été bouclée tout un week-end en raison du risque d'un attentat terroriste qui finalement n'avait pas eu lieu.

 

 

 

Une ville symbolique

 

A travers Bruxelles, c'est toute l'Europe qui est évidemment visée. "C'est une attaque contre l'Europe démocratique", a réagi peu après l'annonce des deux explosions le Premier ministre suédois Stefan Löfven. Comme Paris, Londres ou d'autres capitales occidentales, Bruxelles était forcément une cible privilégiée pour les terroristes. D'autant que la capitale belge est aussi le siège de l'Otan et de plusieurs institutions européennes dont la Commission située tout près de la station de métro de Maelbeek, où s'est produite la deuxième explosion mortelle.

 

 

 

451 djihadistes belges en Syrie

 

La Belgique est présentée comme la plaque tournante du djihadisme européen :
 

  • Attentats de novembre 2015 à Paris (130 tués),
  • Attaque dans le Thalys Amsterdam-Paris en août
  • Tuerie au Musée juif de Bruxelles en mai 2014 (4 tués)

 

Les terroristes impliqués dans toutes ces actions ont séjourné à un moment ou à un autre en Belgique. Ramené à sa population (11 millions d'habitants), le pays a également la triste réputation d'être celui, en Europe, qui compte le plus grand nombre de volontaires partis combattre en Syrie ou en Irak : 451, selon l'Ocam, l'organe de coordination pour l'analyse de la menace en Belgique. Fin janvier, 117 étaient revenus et 269 se trouvaient toujours en Syrie.

 

 

 

Coups de filet

 

Depuis novembre, 13 personnes ont été arrêtées par les forces de police belges dont dix ont été placées en détention parmi lesquelles Abdeslam. Mercredi, au lendemain du coup de filet de Forest au cours d'une perquisition de routine dans le cadre des attentats de Paris, qui s'est achevée par une fusillade, le chef de la Diplomatie, Didier Reynders, admettait qu'un "attentat pourrait être imminent à Bruxelles comme dans l'ensemble de la Belgique". Pourtant, le niveau d'alerte antiterroriste était resté inchangé à 3 sur une échelle de 4.

 

 

 

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TERRORISME - Vigilance. Sécurité musclée en France et en Europe. En France, Bernard Cazeneuve prévoit de déployer au total 1 600 policiers et gendarmes supplémentaires. La France presse aussi le Parlement européen d'adopter le registre européen des passagers aériens (PNR).

 

 

"C'est toute l'Europe qui est visée, ses valeurs, ses principes, la démocratie. Tous unis contre le terrorisme, nous vaincrons", a écrit François Hollande dans le registre de condoléances de l'ambassade de Belgique à Paris.

 

 

Quatre mois après les attentats du 13 novembre, la France "en guerre", selon le mot de Manuel Valls, et les autres pays ont témoigné de leur solidarité sous diverses formes. Drapeaux en berne, monuments aux couleurs belges, rassemblements comme hier soir à Paris... Mais la solidarité est aussi sécuritaire. L'alerte maximale en Belgique a été suivie d'une vigilance renforcée dans le reste de l'Europe. Tous ont accru la protection de certains sites : gares, aéroports, métros ou même centrales nucléaires.

 

 

 

Contrôles aux frontières

 

France, Allemagne et Pays-Bas ont renforcé les contrôles à leurs frontières avec la Belgique, imités par d'autres pays non limitrophes comme le Portugal. La Bulgarie a aussi annoncé mettre en place un contrôle systématique à toutes ses frontières. Des véhicules blindés ont été envoyés dans les aéroports parisiens d'Orly et de Roissy.

 

 

 

En France, 1 600 policiers

 

En France, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve prévoit de déployer au total 1 600 policiers et gendarmes supplémentaires aux 7 000 déjà sur le terrain. Pour renforcer la sécurité dans les transports en commun, les autorités vont réserver l'accès aux zones publiques des transports aux personnes munies d'un billet et/ou d'un titre d'identité et mettre en place des mesures de contrôle et palpation systématiques.

 

 

 

Vers un fichier européen des passagers ?

 

Manuel Valls a de nouveau appelé hier le Parlement européen à adopter rapidement le registre européen des passagers aériens, dit PNR, malgré l'hostilité de parlementaires européens, de gauche notamment, à l'encontre de cet outil de l'anti-terrorisme.

 

 

La directive sur le PNR date de 2011. Elle prévoit la création d'un ficher européen des données personnelles des voyageurs aériens - pour les vols depuis ou vers l'Union européenne - qui pourrait être croisé, avant leur entrée sur le territoire européen, avec des bases de données de personnes dangereuses. Le PNR doit notamment permettre d'obtenir des informations sur les départs des ressortissants européens soupçonnés de vouloir rejoindre les mouvements djihadistes en Syrie et en Irak, et informer les Etats de leur retour.

 

 

Un fichier du même type existe déjà aux Etats-Unis. Les autorités américaines exigent depuis mars 2003 que leur soient communiquées les informations personnelles fournies par les passagers : noms et coordonnées, dates et itinéraire du voyage, moyens de paiement utilisés, numéro de la carte de crédit, informations sur les bagages, menu réservé à bord. Ces mesures avaient été imposées après les attentats du 11 septembre 2001.

 



23/03/2016
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