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L'AIR DU TEMPS

le Progrès du mercredi 19 octobre 2016

 

 

 

SYRIE - CASQUE BLANCS. ALEP : ILS RACONTENT L'HORREUR AU QUOTIDIEN

 

 

De passage à Pris, des Syriens racontent l'horreur à Alep où les habitants manquent de tout. Les casques blancs qui portent secours aux victimes des raids aériens sont eux aussi pris pour cible, comme les hôpitaux.

 

 

 

 

D

epuis juillet, les quartiers rebelles d'Alep sont pris au piège dans une ville assiégée. Les 300 000 habitants d'Alep-Est sont soumis à des bombardements incessants. Les massacres ne semblent pas avoir de limite dans l'horreur depuis que la Russie appuie le régime syrien dans sa stratégie d'encerclement et de pilonnage systématique. "Les sept hôpitaux qui fonctionnent encore ont tous été pris pour cible", témoigne Abdulrahman Almawwas, vice-président des casques blancs syriens, qui fait partie d'une délégation invitée à Paris par la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale. Il dénonce une volonté d'anéantir les quartiers hostiles au régime de Bachar al-Assad. À Alep, 120 volontaires de la sécurité civile portent secours aux victimes après chaque raid aérien.

 

 

 

 

Bombes à fragmentation et au phosphore, interdites

 

"Les bombes à fragmentation ou au phosphore et les tirs de missiles font de nombreuses victimes. Depuis le début du siège, on compte déjà 1 077 morts et 5 190 blessés, dont 2 700 femmes et enfants", explique Abdulrahman Almawwas, le visage marqué par les souffrances quotidiennes des habitants de la deuxième ville de Syrie.

 

 

Les casques blancs sont devenus eux-mêmes des cibles, dans une stratégie de la terreur extrêmement bien planifiée. "Depuis le début de l'intervention russe il y a un an et un mois, les lieux visés par une attaque sont frappés une deuxième fois, dès que les secouristes et les médecins arrivent sur place pour venir en aide aux victimes", raconte Abdulrahman Almawwas.

 

 

 

 

Il ne reste plus que 21 médecins

 

Alep-Est ne compte plus que 21 médecins pour une population supérieure à 300 000 habitants. "Les hôpitaux et les installations médicales ont été visés par 46 bombardements depuis le début du blocus", affirme le docteur Tamman Loudami. Ce médecin d'Alep fait partie de la délégation qui sera reçue aujourd'hui par François Hollande à l'Élysée. Le 13 août dernier, il a pu acheminer à Alep un convoi humanitaire médical, avant que la seule route d'accès ne se referme. "Les hôpitaux sont débordés et manquent de tout. J'ai vu deux enfants sur le même lit car il n'y a pas assez de places pour les blessés. Dans un autre hôpital, il n'y avait qu'un seul respirateur. Les médecins étaient contraints de choisir quel blessé il allaient tenter de sauver", raconte-t-il.

 

 

Brita Hagi Hassan, le président du conseil local de la ville, s'inquiète pour les 20 000 enfants de moins de deux ans qui survivent à Alep. "Nous manquons de lait pour les bébés. Les stocks sont épuisés", explique-t-il.

 

 

 

 

Arrêt des raids russes

 

Les trois Syriens n'attendent rien de la trêve unilatérale annoncée hier par la Russie. Moscou a décrété un arrêt immédiat des raids russes et syriens sur Alep. "Les trois cessez-le-feu précédents n'ont rien donné. Nous n'avons aucune confiance dans les promesses russes, tant que le droit humanitaire ne sera pas respecté. Les bombardements contre les civils doivent cesser", proteste le vice-président des casques blancs. En affirmant vouloir faciliter l'évacuation des civils, la Russie cherche à vider les quartiers rebelles et à précipiter la reprise d'Alep par le régime. "Hors de question d'abandonner Alep. Les habitants d'Alep ne quitteront jamais leur ville", affirme le docteur Tamman Loudami. Luc Chaillot

 



19/10/2016
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