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L'AIR DU TEMPS

le Progrès du mardi 27 septembre 2016

 

 

DÉSASTRE HUMANITAIRE - SOUS LES BOMBES, LE CALVAIRE D'ALEP

 

 

Les bombes continuent à tomber sur l'est d'Alep contrôlé par les rebelles. Les raids ont déjà fait au moins 140 morts depuis jeudi soir.

 

 

 

A

lep ville martyre... Sous le déluge de feu venu du ciel et des batteries des troupes du régime massées autour de la ville, le pain et les médicaments se raréfient dans les quartiers rebelles de la ville. "Nous avons supporté les bombardements ces dernières années et n'avons pas quitté Alep. Mais maintenant il n'y a ni pain, ni eau potable, rien dans les marchés. La situation empire de jour en jour", témoigne Hassan Yassine, 40 ans.

 

 

 

Des dizaines d'enfants tués

 

Ce père de quatre enfants a dût quitter avec sa famille son appartement au troisième étage pour se réfugier dans un magasin au rez-de-chaussée afin de tenter aux raids menés sur son quartier de Ferdous. Les immeubles éventrés ou effondrés témoignent de la dévastation provoquée par cette pluie de missiles.

 

 

Pour la quatrième nuit consécutive, les bombes ont continué à tomber sur l'est d'Alep, la moitié de la deuxième ville syrienne contrôlée par les rebelles depuis 2012. Depuis jeudi soir, début de la nouvelle offensive majeure du régime soutenue par l'armée russe pour reconquérir la totalité d'Alep, ces raids ont fait au moins 140 morts, en très grande majorité des civils, selon un décompte de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Parmi eux, figurent au moins 20 enfants et 9 femmes.

 

 

Ce bilan pourrait être encore plus élevé en raison de la destruction d'immeubles entiers provoqués par l'utilisation de bombes puissantes capables d'atteindre les sous-sols où trouvent refuge les habitants.

 

 

Une source militaire syrienne affirme que l'armée continuera de bombarder ce secteur tenu par les rebelles depuis 2012. "L'armée de l'air bombardera tout mouvement des terroristes".

 

 

 

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Les hôpitaux débordés

 

Après avoir profité d'une petite semaine de trêve, la vie s'est considérablement dégradée pour les quelque 250 000 habitants des quartiers rebelles d'Alep totalement assiégés. Ils ne reçoivent plus d'aide de l'extérieur depuis pratiquement deux mois et son privés depuis samedi d'eau à cause des bombardements, selon l'UNICEF. Les hôpitaux encore en état de fonctionner font face à une très forte pression en raison du nombre de blessés et du manque de sang disponible lié en partie à l'absence de chirurgiens spécialisés dans les transfusions. De ce fait, les blessés les plus sérieux sont immédiatement amputés. "Les patients sont allongés sur le sol et les équipes médicales épuisées travaillent à la limite de la résistance humaine", relate le Dr Abou Rajab, de l'ONG Save the Children.

 

 

 

Dans la rue, le coût des produits grimpe de jour en jour. Certains produits de base, comme le sucre, ne sont plus disponibles. Les associations caritatives ont en outre arrêté depuis vendredi les distributions de repas à base de riz ou de lentilles de peur des bombardements. Pendant que la discussion patine à l'Onu, on meurt sous les bombes.

 

 

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TENSION

 

 

Les occidentaux accusent Moscou, le Kremlin s'offusque

 

 

Les pays occidentaux ont durci le ton ce week-end face au régime syrien et surtout la Russie, accusée directement d'organiser l'offensive sur Alep, ville-clé du conflit syrien où s'affrontent âprement les forces de Damas et les rebelles. "Des crimes de guerre sont commis à Alep et ils ne peuvent pas rester impunis", a affirmé l'ambassadeur français François Delattre, au cours d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'Onu.

 

 

L'ambassadeur britannique Matthew Rycroft a pour sa part évoqué une saisine de la Cour pénale internationale, compétente pour les crises de guerre. La Russie n'a pas manqué de réagir vivement à ces déclarations en dénonçant hier le "ton et la rhétorique inadmissibles" des ambassadeurs français et britannique, "de nature à faire du tort à nos relations et au processus de règlement" du conflit.

 



29/09/2016
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