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L'AIR DU TEMPS

le Progrès du lundi 1er juin 2015

 

 

TECHNOLOGIES - Spectaculaire boom de la santé connectée. Les applications sur téléphones mobiles et les objets intelligents se multiplient. De la balance connectée aux capteurs qui suivent en continu les mouvements de votre cœur : les objets et logiciels qui mesurent le bien-être et la santé débarquent dans notre quotidien.

 

 

7 millions, c'est le nombre de "mobinautes santé" français, c'est-à-dire d'internautes qui s'informent sur la santé via leur mobile ou tablette au quotidien, selon le Conseil de l'Ordre des médecins. Mais moins de 10 %  font appel à une application au quotidien.

 

 

 

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"La question à laquelle nous tentons de répondre est la suivante : comment faire pour détecter les maladies avant qu'elles ne se déclarent ? La médecine du futur, c'est le suivi continu des données que nous ne mesurons aujourd'hui que de temps en temps". Andrew Conrad, Directeur de Google Life Sciences, dans une interview au journal le Monde

 

 

 

Révolution ou gadget ? La santé connectée débarque dans notre quotidien, pour mesurer l'évolution de notre corps, nous pousser à nous bouger ou encore nous inciter à suivre un traitement.

 

 

 

 

De quoi s'agit-il ?

 

La "santé connectée", c'est l'ensemble des nouveaux moyens technologiques mis au service de la santé, et du bien-être. Il peut s'agir des applications téléchargées sur Smartphones ou des objets connectés. Les industriels ont mis au point une multitude de logiciels ou d'objets permettant de tracer les données de santé : de la balance électronique reliée à Internet au bracelet qui indique le nombre de pas que vous avez fait dans une journée, le nombre d'heures de sommeil ou le rythme de votre cœur. La mode du "quantified self" - principe de l'automesure - au départ limitée à un cercle de "geeks" - fans des nouvelles technologies s'élargit avec la généralisation de ces produits.

 

 

 

 

Prévention et prédiction

 

Les produits de la santé connectée scrutent votre corps au quotidien avec plusieurs objectifs. Tout d'abord, ils visent à vous inciter à avoir des comportements plus sains (marcher davantage, manger moins, suivre scrupuleusement un traitement grâce à un pilulier électronique...). C'est le but affiché des produits proposés à la vente du grand public. Mais la santé connectée peut également permettre de prévenir et prédire l'apparition de maladies grâce à un gros volume de données, qui fonctionnent comme autant de signaux d'alerte.

 

 

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"Big data"

 

Les données sont le nerf de la guerre de la santé connectée. Suivre en direct et en continu ses paramètres biologiques offre un mine d'informations précieuses. L'évolution des technologies permet de récolter et de traiter de manière massive ces éléments qu'on ne traçait auparavant qu'au compte-gouttes, et à certains moments précis. Ces données intéressent les médecins, les scientifiques, les pouvoirs publics mais aussi... les assureurs.

 

 

 

"Big" marché

 

La santé connectée intéresse des géants comme Apple - avec ses ventes d'applications, sa montre connectée - et Google. Depuis deux ans, les moteur de recherche investit pour créer les objets les plus inattendus : une lentille de contact pour évaluer le taux de sucre dans le sang tout au long de la journée tout en corrigeant la vue, des nanocapteurs pour repérer dans le sang la présence de cellules cancéreuses... Le géant américain mise sur le développement d'une médecine personnalisée grâce au recueil des données.

 

 

 

"Big" question

 

Reste une inquiétude éthique, encore non tranchée : quel statut pour les données personnelles et confidentielles que recueille la santé connectée . Elodie BECU

 

 

 

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Questions à Jacques Lucas

 

 

 

Vice-Président du Conseil national de l'Ordre des médecins

 

 

 

"Les objets connectés peuvent aider à la prévention"

 

 

 

Qu'apportent les objets connectés en matière de santé ? S'agit-il de gadgets ou d'une révolution ?

 

Il est difficile de prédire l'avenir. Il faut les aborder sans fascination ni méfiance excessive. La question à se poser est : qu'apporte la connexion par rapport à un objet classique ? Certains, qui apparaissent parfois comme des gadgets, peuvent se révéler en fait très utiles. Le thermomètre connecté permet à des parents de suivre la température de leur enfant fébrile en continu sans le déranger sans cesse et en recevant juste une alerte si la fièvre dépasse 39 degrés.

 

 

De même, la brosse à dents connectée peut être un élément ludique d'apprentissage de l'hygiène pour les enfants. Les objets connectés peuvent également constituer un moyen de prévenir les facteurs de risques. On sait que le surpoids ou la manque d'activité physique sont des facteurs de risques pour les maladies cardiovasculaires. Voir sa courbe de poids sur son iPhone ou le nombre de pas qu'on a fait dans la journée peut inciter à adapter son hygiène de vie.

 

 

 

 

Quel usage ont les médecins des objets connectés ?

 

Les médecins devraient être prescripteurs des objets connectés. Ils ne doivent pas se transformer en interprètes des données qu'ils n'ont pas commandées. En revanche, les objets connectés peuvent être utiles à la fois au patient et au médecin si celui-ci le recommande. Ils peuvent par exemple permettre de mesurer en continu la fréquence cardiaque et constituer un suivi de tests à l'effort utile pour des patients qui se réadaptent après un accident coronarien. De même, le tensiomètre connecté peut être un allié pour ajuster les thérapeutiques quand un malade souffre d'hypertension. Recueilli par E.B.

 

 



02/06/2015
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