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L'AIR DU TEMPS

le Progrès du lundi 12 octobre 2015

 

 

 

MIGRATIONS - A Rivesaltes, la mémoire d'autres réfugiés. 50 ans après la fermeture du camp. Manuel Valls inaugurera en fin de semaine le musée-mémorial du camp de Rivesaltes dans les Pyrénées-Orientales. En pleine crise migratoire européenne, le devoir de mémoire revêt un caractère particulier.

 

 

 

Cinq décennies après sa fermeture à la fin de l'année 1964, le camp de Rivesaltes, dans les Pyrénées-Orientales, où furent rassemblés près de 60 000 Espagnols, Juifs, tziganes et harkis va rouvrir. Pour le devoir de mémoire sous la forme d'un musée-mémorial.

 

 

 

L'historien Serge Klarsfeld l'a appelé le "Drancy du Sud", mais Rivesaltes n'était pas seulement un camp de déportation de juifs de France. "C'est le plus grand camp d'internement de l'Europe de l'ouest, qui recouvre trois guerres : une guerre civile, une guerre coloniale, une guerre mondiale", raconte Agnès Sajaloli, directrice du mémorial.

 

 

 

Le site militaire Joffre de 600 hectares fut transformé à partir de 1941 en camp pour une dizaine de milliers d'Espagnols fuyant la dictature de Franco. Très vite, il renferma également 5 000 juifs dont la moitié seront déportés en Allemagne, des Tziganes, puis des collaborateurs et prisonniers de guerre, avant l'arrivée, vingt ans plus tard, de plus de 20 000 harkis au sortir de la guerre d'Algérie. Leur point commun : être des "indésirables" du XXe siècle. A Rivesaltes, "on devenait invisibles", se souvient ainsi Fatima Besnaci-Lancou, fille de harki, qui avait 8 ans à son arrivée.

 

 

 

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"Le même mécanisme qu'aujourd'hui"

 

Ce camp, fermé officiellement en décembre 1964, est aujourd'hui "le seul à être encore debout", souligne Denis Peschanski, directeur de recherches au CNRS, "le seul en France où l'on se rend compte de ce qu'a pu être l'internement". L'architecte du mémorial, Rudy Ricciotti, a voulu témoigner de "la mémoire enfouie". Il a conçu un monolithe de béton "un peu lourd sur la conscience", auquel le visiteur accède par une rampe partiellement enterrée.

 

 

 

Dans le contexte actuel, marqué par la plus grave crise migratoire depuis la seconde guerre mondiale, cette inauguration revêt un caractère particulier. "Le Syrien d'aujourd'hui n'est pas le Juif d'hier, mais les réactions de peur, de rejet et de fermeture des Etats démocratiques, c'est le même mécanisme", estime M. Peschanski. "L'Histoire convoque le présent et nous éclaire sur l'avenir.

 

 

 

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12/10/2015
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