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L'AIR DU TEMPS

le Progrès du dimanche 3 avril 2016

 

 

CONSOMMATION - POLÉMIQUE. "MODE ISLAMIQUE" : L'APPEL AU BOYCOTT

 

 

La Philosophe Elisabeth Badinter appelle à boycotter les enseignes qui ont développé des produits comme le "burkini" pour conquérir le marché des femmes musulmanes pratiquantes dans le monde.

 

 

Le "Burkini" enflamme le débat politique. Ce maillot de bain -combinaison couvrant jambes bras et cheveux- est vendu 62,95 € sur le site de la chaîne de magasins britanniques Marks and Spencer.

 

 

De quoi s'agit-il ?

 

C'est l'un des exemples de produits développés par quelques marques occidentales pour conquérir une partie de la clientèle des femmes musulmanes pratiquantes dans le monde.

 

 

L'été dernier, le Japonais Uniglo a lancé une première collection de vêtements dits "pudiques" en Asie. Ses voiles et tuniques sont aujourd'hui vendus à Londres. En janvier, la marque italienne Dolce & Gabbana a, elle, lancé sa première ligne de voiles et robes longues destinées à la clientèle fortunées des pays arabes.

 

 

 

burkini.jpg

 

 

De nombreuses critiques

 

Hier, la philosophe Elisabeth Badinter a appelé dans Le Monde à boycotter les marques occidentales qui développent des vêtements destinés à concilier mode et préceptes de l'islam, comme le fait de se couvrir les cheveux.

 

 

Elle a ajouté sa voix à un concert de réprobations qui s'est exprimé tout au long de la semaine. Mercredi, Laurence Rossignol, la ministre des Droits des femmes, a jugé "irresponsable" cette stratégie des marques de vêtements. "Lorsque des marques investissent ce marché [...] parce qu'il est lucratif, un marché pour les pays d'Europe pas un marché pour les pays du Golfe [...], elles se mettent en retrait de leur responsabilités sociale, et d'un certain point de vue font la promotion de l'enfermement du corps des femmes", a-t-elle dénoncé sur l'antenne de RMC.

 

 

"Stigmatiser les musulmanes"

 

"Est-ce que la France n'a pas d'autre souci, alors qu'elle combat le terrorisme, que de stigmatiser les femmes musulmanes ? Y'en a ras-le-bol !", a rétorqué Abdallah Zekri, président de l'Observatoire contre l'islamophobie et secrétaire général du Conseil français du culte musulman (CFCM).

 

 

"Est-ce qu'un ministre a le droit de s'ingérer dans la manière dont une femme souhaite s'habiller, dans la mesure où elle respecte les lois de la République et qu'elle ne cache pas son visage ?" Seul le voile dissimulant le visage, de type niqab ou burqa, est proscrit dans l'espace public depuis 2011, l'interdiction de tout signe religieux ostentatoire (dont le hijab) devant en outre être respectée par les agents publics et les élèves des établissements scolaires laïcs depuis 2004.

 

 

Un marché lucratif

 

Selon le rapport Global Islamic Economy de Thomson Reuters, la "modestfashion" (ou mode pudique) pèse 230 milliards de dollars, et pourrait atteindre 327 milliards de dollars en 2020.

 



04/04/2016
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