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L'AIR DU TEMPS

le Progrès du dimanche 18 septembre 2016

 

 

RUSSIE - ÉLECTIONS. VOTEZ, IL N'Y A RIEN À VOIR

 

 

Aujourd'hui ont lieu les législatives russes. Rien ne paraît menacer la majorité de Russie Unie, le parti du président Poutine, malgré une économie en récession.

 

 

 

L

es élections ? Quelles élections ? Près de la moitié des Russes n'aurait jamais suivi la campagne des législatives de ce dimanche, et seulement une moitié affirme vouloir voter. Ce sondage est d'ailleurs pécieux, car c'est l'un des dernier de l'institut Levada, suspendu pour indépendance (en langage du Kremlin, cela s'énonce "agent de l'étranger"). Ainsi va la démocratie en Russie, pays en voie de "bunkérisation systématique", résume Christian Makarian dans "La Russie de tsars" (Ed. Perrin).

 

 

 

Opposition folklorique

 

Formellement, il s'agit de renouveler la Douma (assemblée). Les précédentes législatives, en 2011, avaient donné une majorité absolue de 238 sièges sur 450 à "Edinaia Rossia" (Russie Unie), le bras politique du président.

 

 

Vladimir Poutine ne s'est pas publiquement engagé dans la campagne, sinon dans un appel jeudi à participer au scrutin. Mais les tracts du parti au pouvoir sont clairs : il faut voter Russie Unie parce que "c'est le parti du président".

 

 

L'opposition déclarée relève d'un sinistre folklore. Vladimir Jirinovski (70 ans), éternel candidat avec son "Parti libéral-démocrate" mal nommé, car ce vieil ami de Jean-Marie Le Pen relève plutôt d'une extrême droite nationaliste. Et Guennadi Ziouganov (72 ans), qui incarne le fantôme du Parti communiste pour rameuter les nombreux nostalgiques de l'ère soviétique. L'opposition réellement libérale, ou "démocrate", est absente du parlement - et elle pourrait le rester, victime de ses divisions et du harcèlement du Kremlin.

 

 

 

La guerre utile

 

La Russie ne va pourtant pas bien. Elle traverse sa deuxième année de récession, victime du ralentissement mondial et de sa trop forte dépendance au pétrole, aux prix en chute libre. La classe moyenne, bénéficiaire durant des années d'une forte croissance du pouvoir d'achat, comme à déchanter.

 

 

Mais Vladimir Poutine dispose d'un atout sans pareil : la guerre. Guerre larvée, non revendiquée en Ukraine, mais qui pointe la "menace" d'un Occident revanchard. Guerre ouverte en Syrie, qui replace la Russie en puissance parlant d'égal à égal avec les États-Unis.

 

 

"La géopolitique joue, dans la Russie post-soviétique, le même rôle mobilisateur que celui dévolu à l'idéologie au temps de l'URSS", a pu écrire Jean-Robert Jouanny dans "Que veut Poutine ?".

 

 

Le monde politique russe a en fait les yeux déjà tournés vers 2018 et la présidentielle. Vladimir Poutine, au pouvoir depuis 2000, sera-t-il à nouveau candidats ?  Il n'a que 64 ans. Francis Brochet



20/09/2016
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