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MOYEN-ORIENT - L'Irak part à la reconquête de Tikrit. L'Etat islamique contrôle la ville depuis neuf mois. Depuis neuf mois, la ville natale de Saladin était devenue un des bastions de l'Etat islamique : les forces gouvernementales irakiennes ont lancé une offensive d'envergure pour reprendre Tikrit, à 160 km au nord de Bagdad.

Même si elle a repris un peu de terrain aux djihadistes ces derniers mois avec l'appui des frappes aériennes de la coalition internationale, de combattants kurdes et de miliciens chiites, l'armée s'est plusieurs fois cassée les dents sur Tikrit. L'opération lancée hier matin est toutefois la plus ambitieuse entreprise par Bagdad à ce jour pour faire reculer le groupe extrémiste sunnite.

D'après un officier irakien interrogé par l'AFP, les forces impliquées dans la bataille de Tikrit appartiennent à l'armée, à la police et aux unités antiterroristes, mais comprennent également des groupes de volontaires principalement chiites sous commandement gouvernemental et des tribus locales sunnites hostiles à l'EI. Selon plusieurs médias de la région, le général Ghassem Souleimani, commandant de la Force Qods, une unité d'élite de l'armée iranienne, se trouve dans la province de Salaheddine pour aider à coordonner les opérations.

En annonçant l'offensive dimanche soir, le Premier ministre irakien Haider Al-Abadi a appelé les forces pro-gouvernementales à épargner la population civile. Il a également demandé aux habitants de la région de se retourner contre les djihadistes, suggérant la possibilité d'une amnistie pour ceux qui auraient choisi le camp de l'EI.

Chef-lieu de la province de Salaheddine, majoritairement sunnite, Tikrit est également l'ancien fief de Saddam Hussein. Sa reconquête permettrait d'ouvrir la voie vers Mossoul, deuxième ville du pays et "capitale" irakienne de l'Etat islamique.