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L'AIR DU TEMPS

Saint-Chamond

 

 

Promenade à Saint-Chamond

 

 

 

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SAINT-CHAMOND (Sanctus Annemundus, San Chamou). – Placé au point d’intersection de plusieurs voies antiques, Saint-Chamond a-t-il eu pour origine, comme on l’a prétendu, un poste militaire romain ? On ne peut l’affirmer avec certitude. Même obscurité pour le nom sous lequel Saint-Chamond aurait été connu avant de porter le nom du saint martyr lyonnais.

 

 

 

L’aqueduc romain, qui conduisait à Lyon les eaux du Gier, longe souterrainement et à mi-côte la colline au nord du ruisseau de Janon et de la ville de Saint-Chamond; il a été récemment rencontré au territoire de Lavieu, par des travaux de défoncement pour vignes dans les propriétés Rossary et Vial.

 

 

 

Au Xe siècle, Saint-Chamond appartenait aux comtes de Forez. L’histoire de Saint-Chamond, jusqu’au XVIe siècle, se confond avec celles des seigneurs. Guy de jarez avait accordé aux habitants, en 1224, leur première charte de franchise; ses successeurs confirmèrent et augmentèrent progressivement les libertés concédées.

 

 

 

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Les industries qui devaient faire la prospérité de Saint-Chamond y apparaissent dès les premières années du XVIe siècle. On rencontre fréquemment alors dans les registres la qualification de faber, « faure » (ouvrier travaillant le fer), et, de 1530 à 1550, celle de ribanderius, « ribandier ». En 1515, dit-on, l’abbesse de Saint-Pierre de Lyon avait installé à Isieu le premier métier à rubans. En 1537, Saint-Chamond envoyait à Lyon des ouvriers habiles à « devuyder la soye », et, en 1539, Christophe de Crémone et ses fils y transportaient « trois molins à filler et retordre soye, lesquels ils avoient à Saint-Chaumont ».

 

 

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Au XVIIe siècle, grâce à la sécurité désormais assurée, la ville, jusqu’alors groupée sur la colline et enfermée dans les murailles qui la reliaient aux remparts du château, se développa dans la vallée : de nombreux mouliniers s’établirent sur les rives du Gier et l’industrie de la soie prit un grand essor. C’est alors que la plupart des couvents et des édifices religieux de Saint-Chamond furent fondés, élevés ou restaurés par le seigneur Melchior de Chevrières.

 

 

 

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Renversée par une crue subite du Gier, l’église de Notre-Dame fut reconstruite, de 1618 à 1622, dans le pré Saint-Antoine. De 1875 à 1881, elle a été rebâtie sur le même emplacement, en style du XIVe siècle, par l’architecte Journoud. Les boiseries remarquables qui garnissaient le choeur de l’édifice du XVIIe siècle ont appartenu à M. Chavanne et ne sont plus en Forez.

 

 

 

L’église de Saint-Ennemond, la plus ancienne de Saint-Chamond, qui avait été pillée, dévastée et vendue en 1793, a été rebâtie et ouverte au culte en 1856. Le clocher du XVIIe siècle a été conservé, et au-dessous, sur la porte d’entrée du porche, on lit la date de 1688.

 

 

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Seul le vieux quartier où s’élève cette église, avec ses rues étroites, raides et tortueuses, ses maisons basses et ses petits jardins en terrasse, rappelle l’ancien Saint-Chamond. Sur les bords du Gier, quelques maisons, dont les balcons en bois menacent ruine, présentent encore dans leur délabrement, un aspect pittoresque.

 

 

A la montée des Capucins, on longe de grands murs de clôture, seuls restes de l’ancien couvent de ces religieux, construit de 1601 à 1608 et dont l’emplacement est occupé par la maison moderne des religieuses de Saint-Charles. Le couvent des Ursulines, fondé en 1618, n’occupe plus les mêmes bâtiments; celui des Minimes, qui datait de 1622, a disparu.

 

 

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Il reste du vieux château, au-dessous de la maison des Frères de la doctrine chrétienne, d’immenses murs qui ont fait partie des terrasses, et les écuries converties en grandes salle de fêtes du pensionnat; au sommet de la montagne, au fond d’une ruelle, un portail du XVIIe siècle, et, tout près de là, l’angle nord-est du château, paraissant de la même époque et englobé dans des constructions modernes.

 

 

De la colline au midi de Saint-Chamond, sur laquelle s’élèvent la gare du chemin de fer et le beau collège des pères Maristes, les regards de l’archéologue et du dessinateur se portent avec intérêts sur ces débris et sur ceux de l’église de Saint-Jean-Baptiste situés au-dessous.

 

 

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Quelques maisons de la Grande-Rue présentent, dans leurs façades et dans les galeries, portes et puits de leurs cours, des spécimens de l’architecture des deux derniers siècles, et on peut voir, dans la maison du XVIIe siècle qui porte le numéro 49 de la rue Ventefol, un joli portail, un escalier à galeries, sur la porte de cet escalier une imposte en fer forgé et, dans une niche sur le mur de façade, une Piété, groupe en pierre, du commencement du XVIe siècle.

 

——

Source : Extraits de "CANTON de SAINT-CHAMOND – par Maurice DE BOISSIEU" – tirés de « Le Forez pittoresque et monumental : histoire et description du département de la Loire et de ses confins … »

 

 

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06/03/2014
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