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L'AIR DU TEMPS

p 18-19

 

 

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Enfin nous pénétrons dans ce magnifique ouvrage

 

 

 

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Les préhistoriens ont longtemps considéré que l'art préhistorique avait un berceau unique et avait évolué progressivement pour devenir de plus en plus raffiné (du plus simple au plus compliqué comme la chronologie stylistique en quatre périodes d'André Leroi-Gourhan par exemple, avec « chevauchements » possibles entre les périodes). La découverte de la grotte de Chauvet en 1994 a totalement remis en cause cette conception. Différentes théories sur les origines de l'art préhistorique sont proposées pour expliquer le grand boom artistique du Paléolithique1 :

 

 

  • L'art pour l'art : l'Homme préhistorique qui manifeste un pur plaisir de dessiner et de peindre, a des préoccupations artistiques. Cette théorie, dont un des premiers défenseurs est Gabriel de Mortillet ne fonctionne pas pour l'art pariétal qui est souvent dans des grottes sombres ou inaccessibles.

 

  • L'art comme rituel de la chasse magique : Henri Breuil imagine que les représentations d'animaux ou de scènes de chasse leur donnent le pouvoir magique de possession et de domination sur la bête, leur assurant ainsi une chasse fructueuse. Cette théorie ne fonctionne pas pour les représentations d'animaux ou d'éléments qui n'ont aucun rapport avec la chasse. En outre, les animaux le plus souvent chassés, d'après les ossements retrouvés par les archéologues, ne sont pas les animaux les plus représentés.

 

  • L'art comme témoignage de préoccupations religieuses (proto-religion selon l'archéologue Emmanuel Anati2) ou mythologiques : les hommes préhistoriques se réfèrent à une puissance divine représentée par les animaux (dont un cas particulier est le totémisme), les esprits surnaturels (théorie du chamanisme pariétal de André Glory puis de Jean Clottes3). Ces représentations auraient été des récits initiatiques censés provoquer un éveil de la conscience, une autre vision du monde ou la survie du clan. Cette théorie littéraire a été très critiquée, à la fin du siècle dernier, par les spécialistes, préhistoriens et ethnologues : elle présentait une vision, très réductrice et extrapolée, du chamanisme et ne correspondait pas à la réalité archéologique, seules quelques images pouvant être interprétées en ces termes4.

 

  • L'art comme une volonté de la part de l'homme moderne d'exprimer une prise de possession de l'espace face aux Néandertaliens en affirmant graphiquement ses sentiments, ses croyances. Cette hypothèse est contredite par la découverte de productions artistiques chez l'homme de Néandertal voire chez Homo erectus.

 

  • L'art paléolithique non considéré comme de l'art : cette conception des préhistoriens anglo-saxons suppose que les hommes préhistoriques ont des préoccupations non esthétiques mais fonctionnelles (agir sur les esprits, revivifier les animaux selon les saisons par exemple).


26/08/2017
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