www.l-air-du-temps-de-chantal.com

L'AIR DU TEMPS

le Progrès mardi 23 février 2016

 

 

SYRIE - L'impossible cessez-le-feu. Daech a commis dimanche les pires attentats en Syrie depuis le déclenchement du conflit. L'optimisme de John Kerry, qui annoncé hier un nouveau cessez-le-feu, apparaît forcé et dérisoire.

 

 

 

Vendredi dernier, une énième trêve négociée à l'Onu aurait dû faire taire les armes en Syrie. Mais de trêve il n'y eut point et la Syrie a connu un dimanche particulièrement meurtrier. Plusieurs attentats revendiqués par l'Etat islamique (Daech) ont fait 150 morts dans des zones tenues par le régime.

 

 

 

Le message de Daech est clair à tous les titres : après des mois ininterrompus de frappes aériennes russes et occidentales l'organisation djihadiste reste militairement puissante ; elle réaffirme le caractère religieux de ses attaques en s'en prenant à un quartier chiite à Homs et aux Alaouites (une sous-branche du chiisme à laquelle appartient la famille de al-Assad) près de Damas ; elle refuse tout arrêt de la guerre.

 

 

 

ofrtp-syrie-violences_bloc_article_grande_image.jpg

 

 

Cessez-le-feu samedi 27

 

Daech a frappé le jour même où le secrétaire d'Etat américain John Kerry annonçait la signature d'un nouveau cessez-le-feu provisoire négocié avec les Russes. Hier Washington et Moscou ont annoncé que ce cessez-le-feu devrait entrer en vigueur samedi 27 février à 0 h.

 

 

 

On aimerait y croire... mais c'est mission quasi-impossible. Tout d'abord, le cessez-le-feu ne pourra être que partiel, puisqu'il ne concernera ni Daech, ni le front al-Nosra, un groupe  djihadiste affilié à al-Qaïda.

 

 

 

En clair, cela signifie que Russes, Français et Américains continueront de bombarder les islamistes les plus infréquentables. Ensuite, Moscou et Washington ne sont pas les seuls à décider. La Turquie a considérablement aggravé la situation sur le terrain en bombardant les Kurdes opposés à Daech.

 

 

 

Si Daech est en mesure de défier le pouvoir syrien et la communauté internationale, c'est d'abord parce qu'il bénéficie de complicités dans les pays de l'axe sunnite. Au Qatar et en Arabie Saoudite, ces complicités se font discrètes depuis que Daech a échappé à tout contrôle. De la part de la Turquie, les bombardements contre les Kurdes sont un véritable coup de poignard dans le dos des forces anti-djihadistes les plus efficaces.

 

 

 

Les louvoiements américains, le revirement français du 13 novembre (priorité à la lutte contre Daech alors qu'avant, les djihadistes étaient mis sur le même plan qu'Assad), les arrière-pensées arabes font de ce conflit un labyrinthe meurtrier d'où il devient presque impossible de sortir. Un labyrinthe dans lequel Daech est chez lui...

 

 

 

Les seuls à avoir une position constante depuis le début des hostilités sont les Russes. Ils sont restés fidèles à Assad... et à la lutte anti-djihadiste. Après les attentats de Paris, le 13 novembre, le président François Hollande a proposé de les intégrer dans une grande coalition internationale. Les Américains n'ont pas voulu et préfèrent négocier des cessez-le-feu qui ne sont, hélas, jamais appliqués. Patrick Fluckiger

 



23/02/2016
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 59 autres membres