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L'AIR DU TEMPS

le progrès du vendredi 8 juillet 2016

 

 

DIPLOMATIE - SOMMET. LA NOUVELLE GUERRE FROIDE DE L'OTAN

 

 

L'annexion de la Crimée, en 2014, a ouvert une nouvelle période de tension sur le continent. L'Otan va montrer ses muscles à la Russie, en espérant amorcer la détente.

 

 

 

L

e lieu ne pouvait être mieux choisi pour ce sommet de l'Otan : la grande salle de bal du palais présidentiel, à Varsovie. C'est là que fut scellé en 1955, entre l'URSS et ses alliés d'Europe centrale, le Pacte de Varsovie dirigé contre l'Otan. Là aussi que fut réuni en 1989 la Table ronde négociant la fin du communisme. Là encore que la Pologne signa son entrée dans l'Otan en 1999, puis dans l'Union européenne en 2003 - pour se retrouver aujourd'hui en première ligne de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord face à la Russie.

 

 

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"Renforcement sans précédent"

 

Car le temps est bien loin de la chute du Mur de Berlin et des rêves de paix éternelle. Au printemps 2014, la Russie annexait la Crimée, puis soutenait une révolte pro-russe dans l'est de l'Ukraine. La faute à l'Otan, qui prétendait englober l'Ukraine et pousser jusqu'à la frontière russe, se justifiait en substance Vladimir Poutine.

 

 

Résultat : un climat de nouvelle "guerre froide" s'est installé sur le continent européen. Le sommet de Varsovie va entériner un "renforcement militaire sans précédent depuis la fin de la Guerre froide", avec le déploiement de quatre bataillons multinationaux de 600 à 1 000 hommes chacun en Estonie, Lettonie, Lituanie et Pologne.

 

 

Ces troupes de combat, formées pour l'essentiel de soldats américains, allemands, britanniques et canadiens, ont pour mission de s'opposer à une offensive russe. Et elles personnalisent l'engagement de ces alliés à venir au secours de l'Europe centrale. Et n'oublions pas, parmi les griefs de Moscou, la mise en place d'un bouclier antimissile européen.

 

 

 

Poutine : "frénésie militariste"

 

La réponse de Vladimir Poutine a été à la mesure. Il a dénoncé "l'orientation anti-russe de l'Otan", fustigé sa "frénésie militariste", et fourbi ses armes : le budget militaire de la Russie continue d'augmenter, malgré la crise économique née de l'effondrement des prix du pétrole. Et il n'a à ce jour, pas reculé en Ukraine.

 

 

Mais le moment est peut-être venu d'un "réchauffement". "Nous ne sommes pas rancuniers", a lancé mi-juin le président russe. Sa proposition : revoir le cas ukrainien, en contrepartie d'une levée des sanctions économiques décidées après l'annexion de la Crimée. Une réunion est déjà programmée avec l'Otan le 13 juillet à Bruxelles, la première depuis deux ans. Et mercredi, Barack Obama et Vladimir Poutine se téléphonaient enfin d'"intensifier la coordination" militaire en Syrie, l'autre grand terrain de défi des deux puissances. Le vent pourrait tourner. F.B.

 



10/07/2016
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