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L'AIR DU TEMPS

le Progrès du vendredi 28 octobre 2016

 

 

 

LOGEMENT - DEPUIS QUINZE ANS, LE NOMBRE DE SDF ET DE MAL-LOGÉS NE CESSE D'AUGMENTER

 

 

 

La France n'arrive pas bien à loger les sans-abri

 

 

 

La trêve hivernale qui débute mardi, va "protéger" les locataires en délicatesse de l'expulsion quelques mois. Mais des milliers de SDF continuent de vivre dans la rue, parfois depuis des années.

 

 

 

"Je ne dors plus", explique Sonia, 47 ans, expulsable de son logement depuis l'hiver dernier. Avec sa mère âgée et malade, ses deux enfants et son mari, elle vit dans un petit trois-pièces de banlieue depuis vingt ans. "Aucun loyer impayé", assure-t-elle, quittances à l'appui. Mais le propriétaire veut récupérer le logement pour y vire et n'a pas renouvelé le bail...

 

 

 

La peur de la rue

 

Depuis des mois, Sonia (prénom d'emprunt) et sa famille attendent le début de la trêve hivernale, mardi, sans savoir s'ils passeront l'hiver "chez eux"..., ou à la rue : elle se refuse pour le moment à demander l'hospitalité à des proches - bien trop lourd, selon elle, avec cinq personnes à reloger. La famille craint de rejoindre des milliers de sans-abri que la France n'arrive pas à résorber. Ils sont 13 000 à 14 000 à la rue. 130 000 autres vivotent dans des centres d'urgence, des hôtels déclassés, des foyers éloignés selon les données publiées à l'aube de l'hiver. En quinze ans, depuis 2001, l'augmentation atteint 50 %.

 

 

On peut y ajouter les quelques 643 000 personnes (1 % de la population) contraintes de vivre chez des proches. Et encore 3 millions d'autres qui, s'ils ont un logement, vivent dans des conditions indécentes d'hygiène, d'espace, de promiscuité.

 

 

La difficulté est ancienne : en 2002, Lionel Jospin, candidat malheureux (PS) à la présidentielle, promettait déjà le "zéro SDF" en cinq ans. En 2006, Nicolas Sarkozy, candidat (UMP) élus, reprenait la promesse.

 

 

 

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Pas assez de logements...

 

En vain. La France ne construit toujours pas assez de logements pour satisfaire la demande, surtout en zones tendues.

 

 

La loi sur le droit au logement opposable (Dalo) de 2007 ? "Elle permet aux publics prioritaires de faire condamner l'État, puis de "remonter sur la pile" des demandes de logement... et éventuellement d'en obtenir un", explique Manuel Domergue, de la Fondation Abbé-Pierre. "Ce sont des publics dont personne ne veut, a priori, dans un marché tendu", se désole-t-il.

 

 

 

... et des SDF orienté vers des accueils d'urgence

 

La fondation vient de lancer sa campagne "On attend quoi ?", mais reconnaît des progrès du côté de l'État. "Ça va dans le bon sens", assure M. Domergue. Mais il rappelle que parmi 500 000 attributions de logement social par an, bien peu profitent aux SDF, orientés vers les dispositifs d'urgence.

 

 

Au ministère du Logement, on assure qu'on veut "en finir avec l'hébergement à l'hôtel, une solution d'urgence qui dure". Parallèlement, des solutions ont été mises en place (taxation des logements vacants, aides à la pierre...). Mais le dispositif Solibail reste mal connu. Joël Carrassio

 



29/10/2016
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