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L'AIR DU TEMPS

le Progrès du vendredi 23 septembre 2016

 

 

SOCIÉTÉ - GRACE À ELLE, ILS RESSENTENT UN SENTIMENT DE LIBERTÉ

 

 

Les Français et leur voiture bien-aimée

 

 

Depuis quelque temps, on tape beaucoup sur l'automobile. Toutefois, il paraît difficile de s'en passer. En France comme ailleurs, conduire est un plaisir qui perdure dans le temps. Seuls les jeunes se distancient de plus en plus de la voiture.

 

 

Crise, scandales, durcissement des réglementations, rien n'y fait : les Français continuent d'aimer leur voiture. Et 81 % des habitants de l'hexagone affirment "adorer conduire", d'après l'observatoire Cetelem de l'Automobile 2017.

 

 

 

Populaire comme jamais

 

En dépit de son image écornée par le "dieselgate" ou de prix parfois jugés excessifs, l'automobile serait même " plus populaire que jamais".

 

 

Si les Français adorent conduire, la voiture se montre plus comme un élément matériel indispensable (90 %) qu'un objet de plaisir (68 %).

 

 

Hormis les 18-30 ans, chez qui l'on note un rapport plus froid et plus pragmatique avec la voiture, les propriétaires de véhicules légers y attachent plus d'importance qu'à leur smartphone ou leur télévision. Pour deux raisons notables : la voiture est synonyme de liberté pour la quasi-totalité du panel interrogé, tout comme elle permet de gagner du temps.

 

 

"Avec ma voiture, je pars quand je veux, j'écoute la musique que je veux... Je me sens libre d'aller et vernir au gré des mes besoins", argumente un automobiliste.

 

 

Qu'importe si quatre Français sur cinq avoue qu'elle est synonyme de pollution : cet argument ne fait pas le poids face au côté indispensable de la voiture, puisque seuls 20 % estiment pouvoir s'en passer.

 

 

L'observatoire Cetelem de l'automobile permet de dresser un autre constat : l'idée que la voiture reflète le rang social de son propriétaire appartient à une autre époque. Aujourd'hui, les Français privilégient trois critères avant d'acheter une voiture :

 

 

  • le prix (70 %)

 

  • la sécurité (49 %)

 

  • et la consommation (42 %)

 

 

 

L'image de soi renvoyée par le standing du véhicule n'intéresse qu'une infime partie des acquéreurs.

 

 

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Pratique et incontournable

 

La preuve, moins d'un tiers d'entre eux se dit prêt à dépenser plus d'agent pour monter en gamme. Les Français se plaisent à conduire leur auto, pratique et incontournable à leurs yeux, mais ils ne l'aiment pas non plus au point de passer leur temps à la bichonner.

 

 

Les résultats de l'observatoire Cetelem confirment une tendance observée depuis plusieurs années : cet été, une étude Opinion Way révélait que 73 % des Français ne tenaient pas à se séparer de leur voiture ; début 2013, une enquête de l'Insee nous apprenait également que, malgré le développement des transports en commun, trois quarts des déplacements domicile-travail s'étaient faits en voiture en 2012.

 

 

Critiquée voire stigmatisée pour la pollution qu'elle génère, pour la congestion urbaine qu'elle provoque ou les scandales qui découlent de la bataille à la performance, la voiture n'en reste pas moins la compagne préférée d'une majorité des Français. Baptiste Marsal

 

 

 

 

Sylvie Landriève Directrice du Forum Vies mobiles

 

 

"Les jeunes rêvent de voyager, pas d'avoir une voiture"

 

 

 

Comment a évolué le rapport des jeunes à la voitures ?

 

"D'après d'une étude ("la voiture ne fait plus rêver les jeunes : pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, la voiture n'a plus la cote") que nous avons réalisée à Lyon, Grenoble et au Québec, il y a un constat de changement dans le rapport qu'entretiennent les jeunes avec la voiture. Aujourd'hui, on observe un "découplage" entre l'obtention du permis de conduire et l'achat d'une voiture. Il n'est pas rare qu'une jeune possède le permis de conduire mais pas de voiture. Alors qu'avant, tout était lié : dès qu'on avait l'âge, on passait le permis puis on achetait une voiture qu'on utilisait".

 

 

Comment l'expliquer ?

 

"Déjà, la voiture n'a plus tellement de "statut". Auparavant, ça faisait partie du rythme de passage à l'âge adulte. Autre paramètre, surtout dans les grandes métropoles, l'offre de transports est généralement suffisamment bonne pour que la voiture ne soit pas nécessaire pour se déplacer. Et puis les jeunes, même avec le permis, peuvent monopoliser d'autres véhicules : celui de leurs parents, de leurs voisins, de leurs frères et soeurs, être covoiturés par des amis... Avant, on ne prêtait pas forcément sa voiture".

 

 

Est-ce que le coût du permis de conduire joue un rôle dans ce changement ?

 

"Le permis de conduire est devenu très cher en France, mais pas au Québec, alors qu'on constate le même changement de rapport à la voiture. Outre le permis, un véhicule, c'est encombrant, c'est cher et les jeunes préférent mettre leur argent ailleurs. Aujourd'hui, leur premier rêve, c'est de voyager, pas de posséder une voiture". Propos recueillis par B.M.

 

 



25/09/2016
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