www.l-air-du-temps-de-chantal.com

LA RIPOSTE MILITAIRE - Français et Russes, à chacun ses cibles. Les opérations militaires, de plus en plus coordonnées, s'intensifient. Pendant que les discussions sur l'avenir politique de la Syrie pataugent, généraux français et russes préparent ensemble les opérations contre Daech. Une action militaire coordonnée mais chacun avec sa méthode.

Les frappes aériennes visent trois cibles :

• Les camps d'entraînement et bases logistiques présumées

• Les Russes détruisent toutes les pistes des territoires contrôlés par Daech pour isoler les postes avancés de leur base arrière et permettre ainsi aux troupes du régime de Damas d'avancer

• Troisième cible : les raffineries et réserves pétrolières contrôlées par Daech

Daech frappe ailleurs

• Tunisie : un jeune berger décapité

• Nigéria : attaque kamikaze, 15 morts

• Pakisan : le souvenir de 2014 en mémoire

Auteur de "Les Arabes, leur destin et le nôtre" (La Découverte)

"Il faut une offensive terrestre à Raqqa"

Peut-on encore gagner la guerre contre Daech ?

Il est indispensable de reprendre l'initiative de manière forte, en inscrivant sur le terrain de l'adversaire un succès déterminant, qui ne peut être obtenu par des simples frappes aériennes. Il faut qu'une offensive terrestre soit lancée contre Raqqa, et elle ne peut l'être que par les révolutionnaires syriens au sol. Ils doivent être soutenus à cet effet, et ne plus être la cible des bombardements russes et gouvernementaux. Si le rapport de force peut basculer sur le terrain rapidement, par la perte de la ville symbole de Daech en Syrie, alors on peut renverser la tendance.

Les deux sont-ils liés ?

Il y a une dynamique entre l'ancrage territorial et l'expansion internationale. L'enracinement là-bas a permis de créer les conditions d'un sanctuaire dans lequel pouvaient "émigrer", se transformer en combattants de Daech, et ensuite revenir ici, les terroristes qu'on a vus à l'oeuvre dans les rues de Paris Et la campagne américaine a été désastreusement myope, en ce qu'elle n'a vu que l'expansion sur le terrain, là-bas, et qu'elle s'est donné plusieurs années pour réduire méthodiquement ce qu'elle traitait comme un ennemi classique. Sans voir que cet ennemi profitait du caractère limité de l'offensive menée contre lui, uniquement dans les airs, pour étendre ses réseaux.

Pour gagner contre Daech, il faut donc l'appui des Etats-Unis et de la Russie...

Oui, l'appui actif des Etats-Unis, qui doivent comprendre que la sécurité du continent européen est en jeu, que ce n'est pas juste une histoire syrienne qu'on peut gérer dans un couloir à Vienne ou Genève. Et que les Russes cessent d'alimenter le montre djihadiste en faisant bénir leurs bombardiers par l'église orthodoxe, alimentant le prie discours de haine religieuse au profit de Dach. Propos recueillis par Francis Brochet