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L'AIR DU TEMPS

le Progrès du vendredi 13 janvier 2017

 

 

 

SOMMET - MALI. LA FRANCE À LA RECHERCHE DU TEMPS PERDU EN AFRIQUE

 

 

Le 27e sommet entre la France et les pays africains se tient aujourd'hui et demain à Bamako. François Hollande est accompagné d'entrepreneurs alors que la France a perdu de son influence sur le continent.

 

 

Le sommet de Bamako, qui se tient aujourd'hui et demain dans la capitale malienne, n'est plus sous-titré sommet "France-Afrique". Trop connoté, trop synonyme des relations troubles et difficiles entre l'ancien pays colonisateur et ses ex-colonies. Pour sa 27e édition, il a été rebaptisé "sommet pour le partenariat, la paix et l'émergence". Il constituera sans doute le dernier voyage majeur sur le continent de François Hollande, quatre ans quasiment jour pour jour après le lancement de l'opération Serval, décidée par le président français. Affaibli en France, il est devenu chef de guerre en Afrique.

 

 

Les questions de sécurité et de terrorisme seront évidemment abordées, alors qu'Aqmi (al-Qaida au Maghreb islamique) renouvelle ses réseaux dans le nord-Mali et que la menace Boko Haram n'est pas totalement éteinte au Nigeria. À Bamako, où se déroule le sommet, la ville est en état de siège, selon plusieurs témoins. Le 20 novembre 2015, 22 personnes avaient été tuées dans l'attaque à l'hôtel Radisson Blu, fréquenté par les Occidentaux.

 

 

 

"Sécurité et business"

 

Que faut-il attendre d'autre de ce sommet ? "Pas grand-chose, c'est l'affichage politique, de la diplomatie hôtelière", juge Antoine Glaser, spécialiste de l'Afrique (Dernier ouvrage : Arrogant comme un Français en Afrique - Fayard), joint hier. Pour son trentième voyage en Afrique, François Hollande a embarqué avec lui une délégation de chefs d'entreprise. Objectif ? Tenter de rattraper le retard accumulé ces dernières années face à la Chine, mais aussi face aux voisins européens (Grande-Bretagne, Allemagne...).

 

 

 

"L'armée française en Afrique sert de cache-misère à une France globalement en déshérence", estime Antoine Glaser, "on aimerait bien en profiter au niveau du business...". Les problèmes d'immigration (2/3 des Africains ont moins de 25 ans) ne devraient logiquement être qu'effleurés. X.F.

 

 

 

 

Mali : le terrorisme freiné mais pas éradiqué

 

 

150 terroristes tués dans le Sahel en 2016, 6 tonnes de munitions et d'explosifs saisi par les forces françaises de l'opération Barkhane déployées dans cinq pays (Mali, Niger, Mauritanie, Tchad, Burkina Faso). Ces derniers chiffres diffusés hier par les autorités françaises tendent à montrer l'efficacité de Barkhane, qui a pris la succession de Serval, centrée elle exclusivement sur le Mali entre janvier 2013 et août 2014. L'intervention éclair des forces françaises avait permis d'interrompre la descente des djihadistes du nord du pays vers la capitale Bamako. 

 

 

Quatre ans après, si l'hydre djihadiste a effectivement perdu quelques têtes majeures, le terrorisme et les trafics ont repris du poil de la bête. À chaque jour, des morts, comme ces cinq soldats maliens tués mercredi par une mine. "Sans moyens aériens conséquents, il y a plus de soldats tombés... que debout. La moyenne est de deux soldats tués par semaine", soulignait hier Adama Diarra, journaliste malien à l'Essor. L'opération Sangaris a levé le camp définitivement en République centrafricaine il y a deux mois. Barkhane, elle, au Sahel, poursuit sa mission. Les choses bougent : l'Allemagne vient d'annoncer le futur déploiement d'un millier de soldats au Nord-Mali sous mandat de l'Onu. X.F.

 



15/01/2017
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