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L'AIR DU TEMPS

le Progrès du samedi 4 mars 2017

 

 

 

SAHEL - ALLIANCE TERRORISTE. LA MENACE D'UN DJIHAD GLOBAL

 

 

Trois groupes djihadistes de la bande sahélo-saharienne viennent d'annoncer leur union, et leur allégeance à Al-Qaida. Un danger pour toute la région, quatre ans après l'intervention française.

 

 

"Un seul drapeau, un seul groupe, un seul espoir". C'est le slogan utilisé dans une récente vidéo annonçant la création d'une union-alliance djihadiste qui pourrait menacer l'équilibre du secteur géographique compris entre quatre pays (Mali, Algérie, Niger, Mauritanie).

 

 

Ce groupe se nomme "Jamaat Nusrat al-Islam wa-I-Muslimin", autrement dit "Le groupe de secours de l'islam et des musulmans", et a prêté allégeance à Al-Qaida. Il regroupe trois factions djihadistes très bien implantées au Sahel, et à l'origine de nombreuses attaques terroristes (Bamako, Ouagadougou, Gao) : Ansar Dine, al-Morabitoune de Mokthar Belmkhtar, Al-Qaida au Maghreb islamique.

 

 

Propulsé à sa tête, une figure historique du mouvement touareg malien, Iyad Ag Ghali, 60 ans, déjà à l'origine de plusieurs rébellions touarègues dans les années 90. En 2012, c'est lui, avec son groupe Ansar Dine, qui a tenté d'imposer la charia au Nord-Mali, avant l'intervention militaire française de Serval. Ghali a régulièrement été cité comme intermédiaire dans la libération d'otages, notamment pour les Français d'Areva en 2010.

 

 

Mais depuis 2013, cet "émir", qui a pu se constituer un trésor avec des rançons, "appelle à se débarrasser des croisés, Français en tête". Il est désormais fiché comme "terroriste" par les services américains, tout comme les autres dirigeants qui apparaissent sur la vidéo, tous recherchés.

 

 

 

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Réservoir de 3 000 combattants

 

L'organisation de cette rencontre "au sommet" des principaux chefs djihadistes, dans un lieu indéterminé, sonne donc comme " un pied de nez aux gouvernements, à la coalition africaine, et même à la force française Barkhane", selon Wassim Nasr, spécialiste des mouvements djihadistes.

 

 

Pour Sidi Kounta, sociologue, spécialiste du djihadisme et de la lutte armée au Sahel, "la dissolution d'Ansar Dine au sein de cette coalition est un changement de stratégie : du djihad local au djihad global". Cette "unification des groupes djihadistes au Sahel, rappelle-t-il, "est un rêve cher", à Mokhtar Belmokhtar, absent lors de cette réunion et dont les doutes subsistent sur la mort.

 

 

De nombreux observateurs, comme Lemine Ould Salem, soutiennent que cette union constitue aussi une réponse à l'exclusion des islamistes aux accords de paix (signés en 2015) et au refus de l'autorité au Nord-Mali.

 

 

Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si cette communication intervient quelques jours seulement après la mise en place d'"autorités intermédiaires" à Kidal. Par ailleurs, cette annonce viserait à contrecarrer les plans d'expansion de Daech, grand rival d'Al-Qaida sur la mappemonde du terrorisme islamiste.

 

 

Quels seront les cibles et les objectifs de ce "Groupe de secours de l'islam et des musulmans" ? Ils n'ont pas été clairement précisés, mais le poids de la menace pourrait grandir rapidement si, sur le terrain, leurs troupes parvenaient à se fédérer. Cela constituerait alors un réservoir de 3 000 combattants djihadistes, soit environ le nombre de militaires français engagés dans Barkhane. Xavier Frère

 



05/03/2017
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