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ISRAEL - Jérusalem. La porte de Damas, passage vers l'enfer. Une prote vers l'enfer : c'est ainsi que pourrait être décrite la porte de Damas de la Vieille ville de Jérusalem, un des hauts lieux touristiques de la Terre sainte, devenu une véritable zone de guerre.

Hier encore, un jeunes Palestinien, qui avait attaqué et blessé à coups de couteaux deux policiers israéliens, a été tué par les forces de l'ordre vers la porte de Damas, près de la vieille ville de Jérusalem. La dernière agressions d'une longue série. Depuis le début de la vague de violences actuelles, en octobre, douze attaques, pour la plupart au couteau, ont coûté la vie à huit Israéliens.

Dix agresseurs ont été abattus sur place et six autres arrêtés. Cinq des assaillants étaient des mineurs et trois des jeunes filles devenus "Shahid", des martyrs célébrés ensuite sur les réseaux sociaux palestiniens. Les mesures de sécurité sont pourtant draconiennes. Des dizaines de policiers sont présents en permanence autour de la porte. Ils ordonnent aux suspects potentiels, en général des jeunes et adolescents de soulever leurs tee-shirts pour vérifier qu'ils ne cachent pas de couteau.

Des chiens entraînés à détecter des explosifs patrouillent dans le secteur. Les arbres ont été élagués pour offrir une plus grande visibilité à des snipers embusqués aux meurtrières des murailles de la vieille ville. Enfin une dizaine de caméras couvrent l'étroit périmètre auquel on accède par un escalier.

Lieu idéal de sacrifices

Le choix de ce site à très hauts risques ne tient pas du hasard : cette porte est empruntée par des juifs pour aller au Mur des Lamentations, ainsi que par des musulmans pour se rendre à l'esplanade des Mosquées, sans compter les touristes et pèlerins chrétiens se dirigeant vers la Via Dolorosa et le Saint-Sépulcre.

Pour les candidats à ce qui apparaît comme des attentats-suicide, tant leurs chances de survie sont minimes, la porte de Damas constitue aussi, pour des raisons "pratiques", un lieu du "sacrifice" idéal. C'est en effet à cet endroit que convergent les autobus et les taxis collectifs venant de Cisjordanie ou des quartiers arabes de Jérusalem.

"En arrivant, les jeunes Palestiniens se heurtent tout de suite à des policiers présents en force, ce qui les pousse à passer à l'action", explique le tenancier d'un petit café palestinien situé en face de la porte de Damas. Selon lui, ces attaques "risquent de continuer, car ceux qui sont prêts à attaquer des policiers ou des soldats israéliens veulent venger au même endroit ceux qui y ont trouvé la mort". A Jérusalem, Pascal Sadarnac