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SANTÉ - ENQUÊTE. EBOLA, LA DOULOUREUSE VIE DES SURVIVANTS

Les survivants d'Ebola continuent de souffrir un an au moins après leur infection. Entre 2014 et 2016, l'épidémie de fièvre hémorragique a fait des ravages en Afrique de l'Ouest, tuant plus de 12 000 personnes. Un nombre de décès sans précédents. Quelque 17 000 malades ont survécu au virus. Ils ne sont cependant pas sortis indemnes de leur infection, selon une vaste enquête menée par l'Inserm et l'IRD. Les chercheurs ont suivi jusqu'en juillet dernier 802 personnes parmi les 1 270 ayant réchappé à l'épidémie en Guinée. "Un an après leur sortie de l'hôpital, les malades souffrent encore, soit de séquelles psychologiques soit de symptômes physiques", résume Eric Delaporte, chercheur à l'Inserm.

Douleur, fièvre, dépression

Les trois quarts vivent toujours avec des problèmes de santé : fatigue ou fièvre (40 %), douleurs musculaires (38 %) et abdominales (22 %). Ils subissent des problèmes oculaires (conjonctivite, cataracte...) pouvant entraîner jusqu'à la perte de la vue (18 %). Un point positif cependant : "La situation s'améliore avec le temps. La fréquence de ces symptômes a tendance à s'atténuer à mesure que l'on s'éloigne de la phase aiguë de la maladie", note Eric Delaporte.

Les survivants vivent également avec une autre forme de souffrance, psychologique cette fois. Environ 17 % des anciens malades sont en dépression. Les scientifiques ont par ailleurs fait une découverte sur la persistance du virus dans le sperme des malades, qui a pu être retrouvé 18 mois après la phase aiguë de l'infection.

Ils en déduisent qu'il est nécessaire de suivre les anciens malades pendant au moins 18 mois après l'infection, en raison des complications médicales qui perdurent, mais aussi pour contenir le risque de transmission. É.B.