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L'AIR DU TEMPS

le Progrès du mercredi 9 novembre 2016

 

 

 

ÉNERGIE - DES COUPURES DE COURANT NE SONT PAS À EXCLURE À CAUSE DES RÉACTEURS NUCLÉAIRES À L'ARRÊT

 

 

Électricité : une période hivernale à hauts risques

 

 

La France n'a jamais été aussi menacée par un risque de coupures de courant programmées. L'hiver s'annonce difficile si le thermomètre descend en dessous des normales saisonnières car une dizaine de réacteurs de centrales nucléaires sont indisponibles.

 

 

Les Français doivent se préparer à des coupures de courant cet hiver s'il fait très froid, même si ces coupures devraient rester limitées. RTE, l'opérateur public qui gère le réseau de transport d'électricité, prévient que la sécurité d'approvisionnement électrique sera difficile à assurer. La faute essentiellement à l'arrêt inopiné d'une dizaine de réacteurs nucléaires en raison de doutes sur la sûreté de leurs générateurs de vapeur.

 

 

Très dépendante du nucléaire pour son électricité, la France doit faire face à un niveau de production historiquement bas. Si les températures restent dans la normale saisonnière, l'hiver devrait bien se passer grâce notamment au développement du parc éolien et solaire, ainsi qu'à des importations d'électricité plus importantes que d'ordinaire. Elles devront toutefois compenser une faible production hydroélectrique : les réserves sont basses en raison de pluies insuffisantes.

 

 

 

La France pays thermosensible

 

La situation risque d'être beaucoup plus compliquée en cas de vague de froid importante, comme celle de février 2012 qui avait donné lieu à un pic de consommation historique.

 

 

Chaque baisse du thermomètre de 1 degré entraîne une surconsommation électrique de 2 400 mégawatts, soit l'équivalent de la consommation de Paris intramuros. En effet, la France est beaucoup plus "thermosensible" que les autres pays européens en raison de l'importance du chauffage électrique, qui représente 30 % de la consommation d'électricité en hiver.

 

 

En cas de températures négatives, RTE pourrait être amené à mettre en oeuvre des mesures exceptionnelles pour éviter un black-out, surtout si cette météo glaciale s'ajoute à d'autres baisses de production et à des possibilités d'importations plus faibles que prévu. Ce serait une première. Jamais ces mesures n'ont été décidées en France.

 

 

 

21 gros sites industriels prêts à s'arrêter

 

La réponse du gestionnaire du réseau électrique serait graduée. En premier lieu, RTE peut compter sur 21 sites industriels gros consommateurs d'électricité prêts à arrêter temporairement leur activité en contrepartie de compensations financières. Cette mesure permet d'économiser l'équivalent de la production d'un réacteur nucléaire. Elle pourrait être déclenchée en cas de températures inférieures à 3 degrés à la moyenne de saison.

 

 

Dans un deuxième temps, si la vague de froid s'étend, RTE peut décider une baisse de tension de 5 % sur le réseau électrique. Cette mesure diminue le rendement des appareils électriques, mais sans interrompre leur fonctionnement, pour un gain au niveau national équivalent à la consommation de Paris et Marseille.

 

 

Enfin, en tout dernier recours, le gestionnaire du réseau dispose d'une arme ultime : des coupures de courant programmées aux heures de pointe (8 h -13 h et 18 h - 20 h). La durée de ces "délestages" ne dépasserait pas deux heures. Toute la France ne serait pas concernée en même temps. Un principe de coupures "tournantes" est prévu si elles devaient se prolonger. Luc Chaillot



10/11/2016
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