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L'AIR DU TEMPS

le Progrès du mercredi 31 août 2016

 

 

GOUVERNEMENT - DÉMISSION. EMMANUEL MACRON EN MARCHE VERS LA PRÉSIDENTIELLE

 

 

 
 
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Le départ du jeune ministre de l'Économie, qui incarnait la ligne réformatrice, affaiblit François Hollande et propulse un nouveau candidat de la majorité vers la présidentielle. Son objectif? rassembler les réformateurs de droite et de gauche.
 
 
 
"Emmanuel Macron a présenté sa démission du gouvernement pour se consacrer entièrement à son mouvement politique". Le communiqué de l'Élysée, publié hier à 17 h 22, n'a surpris personne, sinon par la dernière phrase qui résume les raisons du démissionnaire. Dès hier matin, à coups de SMS et de confidences, l'entourage d'Emmanuel Macron a répandu l'information politique de la journée : démission ! Lundi soir, le jeune ministre, 38 ans, a informé le Président, pris de court : les règles de solidarités fixées aux ministres ne sont plus compatibles avec ses combats pour "transformer la France".
 
 
 
"J'ai touché du doigt les limites du système. Je souhaite entamer une étape de mon combat, rassembler tous les citoyens quelle que soit leur sensibilité politique et même ceux qui ne croient plus à la politique pour construire un projet" a justifié l'ancien ministre après un aller-retour entre Bercy et l'Elysée en... bateau.
 
 
 
Coup dur pour Hollande
 
Avec le départ à vélo de Christiane Taubira en janvier, le Président a été définitivement amputé de l'aile gauche. Le voilà sans aile droite. Ce départ affecte (encore) l'autorité présidentielle. Venu dans son staff de campagne en 2012, nommé secrétaire général adjoint, promu dans un grand ministère sans parcours d'élu sur son CV, le jeune premier du quinquennat était une créature de François Hollande. "Le chouchou", raillaient d'autres ministres. "Entre nous, c'est une question de loyauté personnelle et politique", répondait François Hollande en juin. L'aspect Brutus s'ajoute au côté brutal de cette démission. La sixième du quinquennat. Après Duflot, Hamon, Montebourg, un quatrième ancien ministre se révèle potentiellement candidat contre le président sortant en 2017. Du jamais vu.
 
 
 
Il se prépare pour 2017
 
Emmanuel Macron n'est pas officiellement candidat mais il trace la prochaine étape : "Le seul moment où les débats nécessaires pour décider des transformations sont les campagnes présidentielles". L'ex-ministre a accéléré son départ sous la pression de ses proches. "On ne peut pas attendre la décision du Président en décembre et laisser les autres en campagne. Il faut être prêt", l'ont-ils convaincu début juillet. Un pied dedans, un pied dehors, ce n'était plus tenable depuis le lancement de son mouvement En Marche en mai. L'attentat de Nice a retardé de deux mois la démission qui aurait dû intervenir juste après le vote de la loi Travail, mi-juillet. "Maintenant, c'est clair. Finie la zizanie et les petites phrases", se réjouissait le ministre Jean-Marie Le Guen.
 
 
 
Ni droite ni gauche
 
Emmanuel Macron entre en campagne nanti de bons sondages de popularité. Son positionnement ni droite-ni gauche, "loin des jeux tactiques et d'appareils", son image d'homme neuf, "qui n'a pas besoin de la politique pour vivre" ou son côté people le décalent des politiques classiques. Il est entouré d'universitaires, de cadres, de jeunes et d'une poignée de politiques réunis sous l'appellation réformateurs autour du maire de Lyon, Géard Collomb. Façon Obama, faute d'appareil, il compte sur "ses marcheurs" pour porter le programme qu'il déclinera dans un livre en octobre.
 
 
Le ministre démissionnaire mise avant tout sur l'impopularité de François Hollande et sur une candidature Sarkozy à droite, de nature à ramener les électeurs de gauche vers lui, le banquier. Le ministre a été félicité hier par Pierre Gattaz, président du Médef, en ces mots : "Il a été un bon ministre à l'écoute des entreprises". La gauche de la gauche apprécierai...
 
 
 
Troisième voie
 
Face à Manuel Valls, prêt à se substituer au Président si celui-ci renonçait, il a déjà préempté le créneau réformiste. Il s'est positionné plus à gauche sur les questions identitaires, s'abstenant par exemple de commentaires sur le burkini. Emmanuel Macron va maintenant tenter de fédérer une grande coalition des modérés de gauche et de droite, une sorte de troisième voie mythique depuis 40 ans. Il la positionne face à Marine Le Pen et la droite sarkozyste d'un côté face à "une gauche qui bloque les réformes nécessaires au pays" de l'autre. "Il est plus facile de dire ce qu'on n'est pas, plus difficile de dire ce qu'on est", l'a taclé hier le ministre Stéphane Le Foll, bras droit de François Hollande. "J'ai quitté l'abri de Bercy", déclarait hier Emmanuel Macron. Ses anciens collègues ont déjà sonné la charge. Pascal Jalabert
 
 
 
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31/08/2016
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