le Progrès du mercredi 29 juin 2016
LA CIGOGNE D'ALSACE EST SAUVÉE
"Mission accomplie" : la principale association qui oeuvrait depuis des décennies pour la sauvegarde et la réintroduction de la cigogne en Alsace, vient de s'auto-dissoudre, convaincue que le volatile emblématique, désormais bien installé dans la région, n'a plus besoin d'aide.
Une par clocher
Elle avait été créée en 1983 alors que la région ne comptait plus qu'une trentaine de couples reproducteurs. Quelque 800 couples sont recensés aujourd'hui en Alsace (soit un tiers du total en France), le département de l'Ain étant le plus peuplé après ceux d'Alsace. "Il y a aujourd'hui largement de quoi occuper l'ensemble des clochers d'Alsace !", a déclaré Michel Habig, le dernier président de l'association.
L'échassier a frôlé l'extinction en France dans les années 1970, a longtemps été victime d'un taux de mortalité très élevé pendant sa migration hivernale vers le Sud. Parmi les principales causes : les sécheresses sahéliennes, mais aussi la chasse et les lignes de haute tension tout au long du périple vers l'Afrique.
L'Aprecial a coordonné l'activité de plusieurs enclos de réintroduction alsaciens. Leur méthode : retenir pendant trois ans de jeunes cigognes en captivité, pour supprimer leur instinct migrateur, avant de les relâcher pour recoloniser les villages.
Ces couples devenus sédentaires donnent naissance à des jeunes, qui, eux migrent. La méthode a fait ses preuves, et des centaines de cigognes ont ainsi été réintroduites dans la nature ces trente dernières années. L'association a aussi beaucoup oeuvré pour "sauver" les nids qui menaçaient de tomber des clochers. Les oiseaux à long bec conserveront toutefois un ange gardien chargé de baguer les cigogneaux.
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