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L'AIR DU TEMPS

le Progrès du mercredi 23 novembre 2016

 

 

 

POLÉMIQUE - VIOLS LÉGITIMÉS : ERDOGAN RECULE

 

 

Proposé par le parti du président turc Recep Tayyip Erdogan, un projet de loi prévoyant l'annulation des condamnations de certains auteurs d'agressions sexuelles sur mineur a été renvoyé hier.

 

 

En ces temps de purge, le positionnement de l'homme fort de Turquie, Recep Tayyip Erdogan, qui évoque une nécessaire prise en compte "des critiques et recommandations", paraît presque incongru. Pour une fois, le pouvoir islamo-conservateur a reculé face au peuple et a annoncé le retrait du controversé projet de loi dépénalisant certaines agressions sexuelles.

 

 

Le texte initial, proposé par le Parti de la justice et du développement (AKP, au pouvoir), prévoyait de suspendre la condamnation d'une personne pour abus sexuel sur mineur si son auteur épouse sa victime. Une mesure appliquée une seule fois et de manière rétroactive.

 

 

 

Les Turcs dans la rue

 

Ce projet a suscité un tollé dans le pays après avoir été voté en première lecture jeudi, ses détracteurs y voyant une légitimisation du viol sur mineur. Plusieurs milliers de Turcs ont manifesté au cours du week-end pour demander le retrait du texte.

 

 

La décision de retirer le projet de loi intervient dans un contexte de fortes tensions sociales provoquées par les purges lancées dans la foulée du coup d'État manqué en juillet, qui ont frappé l'opposition pro-kurde et des médias critiques.

 

 

"Nous allons renvoyer ce projet de loi en commission afin de parvenir à un texte consensuel, comme l'a demandé le président", a déclaré le Premier ministre Binali Yildirim hier, alors qu'un second vote pour entériner le texte était initialement prévu dans la journée.

 

 

Le gouvernement a affirmé que ce projet de loi concernait uniquement les couples mariés religieusement dont le mari est en prison pour avoir épousé une mineure - avec l'accord de sa famille. Une pratique encore présente en particulier dans l'est de la Turquie.

 

 

Sur d'autres dossier, l'AKP d'Erdogan continue néanmoins d'avancer ses pions. Le gouvernement a en effet entamé des négociations serrées avec l'opposition nationaliste avant la convocation, attendue au printemps, d'un vote populaire sur une réforme de la Constitution pour instaurer le système présidentiel voulu par Erdogan.

 

 

En attendant, le grand nettoyage se poursuit, notamment dans l'éducation. La semaine dernière, le président a désigné Mehmed Özkan pour remplacer la très populaire Gülay Barbarosoglu, qui avait été triomphalement élue à la tête de la prestigieuse Université du Bosphore. Après la tentative de coup d'État, les élections du recteurs dans les 181 universités ont été suspendues. Désormais, le président de la République choisit une personne parmi trois candidats proposés par le Conseil de l'enseignement supérieur.

 

 



25/11/2016
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