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L'AIR DU TEMPS

le Progrès du mercredi 20 juillet 2016

 

 

PRÉSIDENTIELLE - FAUT-IL AVOIR PEUR DE DONALD TRUMP ?

 

 

Candidat controversé des républicains, Donald J. Trump est l'adversaire de la démocrate Hillary Clinton. L'establishment des républicains ne voulait pas d'un candidat aussi clivant, mais se trouve contraint de suivre la base, enthousiaste.

 

 

 

C

leveland, dans l'État de l'Ohio, accueille, depuis lundi, et pour quatre jours, la convention (congrès) du Parti républicain pour investir le candidat et définir le programme de la campagne présidentielle de novembre. Donald Trump doit y être sacré champion des éléphants, le symbole du parti.

 

 

 

Candidat de "l'ordre public"

 

Le milliardaire, homme d'affaires, magnat de l'immobilier, est un habitué des citations qui créent la polémique. À commencer par son projet emblématique de faire construire un mur pour séparer les États-Unis du Mexique, afin d'empêcher l'immigration illégale. Infrastructure payée par les Mexicains, cela va de soi. 1 600 km de long pour huit milliards de dollars, une offre d'ores et déjà déclinée par le gouvernement mexicain.

 

 

Ce candidat "de l'ordre public", comme il se présente, a aussi en tête une politique étrangère isolationniste : abandon du traité de total libre-échange en cours de négociation avec l'Europe, sortie de l'Otan - ce qui signerait la fin de l'alliance -, durcissement face à l'agressivité commerciale de la Chine...

 

 

Sur le plan sécuritaire, il veut mener une guerre totale au terrorisme islamiste et prône, dans le cadre, le recours à la torture, notamment le supplice de la baignoire, qui est illégal selon la Convention de Genève, mais largement pratiqué sous Georges W. Bush.

 

 

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Un ultra-conservateur comme vice-président

 

Le gouverneur ultra-conservateur de l'Indiana, Mise Pence, 57 ans, est officiellement colistier de Donald Trump depuis vendredi dernier. À la tête de cet État du Midwest depuis 2013, l'ancien député, qui soutenait la candidature de Ted Cruz durant la primaire, fait preuve d'une grande discipline quand il s'agit de communiquer et a des liens étroits avec Washington. De quoi être complémentaire avec l'imprévisible Trump. Il est surtout connu pour avoir signé de nouvelles restrictions dans son État au sujet du droit à l'avortement et avoir créé une polémique nationale en promulguant une loi permettant aux commerçants de refuser de servir des homosexuels, en raison de la "liberté religieuse".

 

 

Les républicains rechignent mais s'alignent

 

De nombreux républicains estiment improbable que Donald Trump puisse battre la démocrate Hillary Clinton en novembre, et cherchent désormais à sauver les meubles : garder la majorité au Congrès en 2018 et préparer l'élection de 2020. Le nombre exceptionnel d'absents est inédit : aucun Bush, ni Mitt Romney, ni John McCain, ni même le gouvernement de l'Ohio John Kasich n'ont fait le déplacement à Cleveland. "C'est sans précédent dans l'histoire des conventions", souligne Robert Boatright, professeur de sciences politiques à l'université Clark dans le Massachusetts. Pour autant, les 2 472 délégués à la convention devaient faire preuve de discipline hier soir (tard dans la nuit en France) et introniser Trump.

 

 

À partir d'aujourd'hui, il incarne donc le Parti républicain. Et contrairement aux pronostics de certains, il n'est pas démuni. "Ce qui va nous unir, c'est Hillary Clinton", martèle John Jay La Valle, vice-président du parti dans l'État de New York. Le rejet de la démocrate, qui garde un peu plus de trois points d'avance en moyenne dans les sondages, est très mobilisateur dans un électorat de plus en plus blanc et pauvre. Mme Clinton prépare sa propre intronisation, la semaine prochaine à Philadelphie (Pennsylvanie). A.F.

 

 

 

Marc Porter, président des représentants des Républicains américains en France

 

 

 

"Trump est différent car, même s'il est riche, il reste proche du peuple"

 

 

Donald Trump est un candidat atypique. Que représente-t-il pour les électeurs ?

 

C'est avant tout une victoire historique pour 14 millions d'Américains qui ont voté pour lui. Il est un vrai Américain pour eux, il dit ce que tout le monde pense. Il veut protéger le pays et permettre aux électeurs d'être plus riches et d'être mieux pris en compte par le gouvernement, c'est ça qu'ils voient en lui. Il est différent car, même s'il est riche, il reste proche du peuple.

 

 

Pourtant, son propre parti semble le bouder et se tourner vers les prochaines élections en 2018 et 2020

 

C'est toujours comme ça quand un candidat de la primaire l'emporte. Elle a quand même été sanglante cette primaire. Mais, en 2008, il s'était passé la même chose avec Obama et Clinton. La grande exception cette année, c'est que Bush et ses partisans ne sont vraiment pas contents que Trump a critiqué la guerre en Irak en disant qu'elle avait été mal faite.

 

 

Vous pensez vraiment que Donald Trump peut donner un second souffle au Parti républicain ?

 

Oui, bien sûr. Trump habite l'idée qu'il adore son pays. C'est quelque chose que je n'avais pas vu chez un candidat depuis huit ans ! Il me fait un peu penser à Reagan, même si Trump est plus dans le protectionnisme de son pays et des gens qui y habitent. Recueilli par Alexandre Festaz

 

 



21/07/2016
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