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L'AIR DU TEMPS

le Progrès du mercredi 2 décembre 2015

 

 

 

AFRIQUE - Documents déclassifiés. Génocide au Rwanda : l'armée française mise en cause. L'armée française a-t-elle abandonné aux génocidaires Hutu des collines rwandaises de Bisesero, fin juin 1994 ? Des pièces de la procédure judiciaire en cours à Paris accréditent ces accusations.

 

 

 

La Grande Muette s'est-elle volontairement tue pendant des décennies pour ne pas être accusée de non-assistance à des milliers de Tutsis massacrés lors du génocide rwandais, en 1994 ? C'est ce que laissent entendre les révélations de Mediapart et France Inter, qui ont publié hier des documents déclassifiés. Selon les juges, "plusieurs pièces semblent démontrer que la découverte des réfugiés" Tutsis à Bisesero par des soldats français, le 27 juin 1994, sous la menaces des Hutus, "était connue" de Paris, et ce, avant le 30 juin.

 

 

 

Trois jours durant lesquels des centaines de Tutsis ont été massacrés dans cette région de l'ouest rwandais. Alors que l'armée française, déployée dans le cadre de l'opération Turquoise sous mandat de l'ONU le 22 juin 1994, avait pour mission d'éviter ces massacres.

 

 

 

 

Un fax et une vidéo compromettants

 

Quels sont ces fameux documents accablants ? D'abord un fax envoyé le 27 juin à Jacques Rosier, qui commandait les forces spéciales. "Ils seraient 2 000 cachés dans les bois... Ils sont dans un état de dénuement nutritionnel, sanitaire et médical extrême... Ils espéraient notre protection immédiate", peut-on lire dans ce compte rendu transmis à l'état-major des armées. Rosier aurait alors refusé d'envoyer un détachement pour leur venir en aide.

 

 

 

Autre pièce à conviction ? Une vidéo du 28 juin 1994 où on voit un sous-officier faire état à Jacques Rosier d'une situation alarmante, avec des personnes grièvement touchées. Sans que ce dernier n'ait quelconque réaction. Pourquoi ? Certains pointent une situation extrêmement ambiguë. Selon un sous-officier, "nos patrons, notamment Rosier, nous ont tenu le discours que c'étaient les Tutsis qui tuaient les Hutus". "Jamais je n'ai dit ça", a réfuté Jacques Rosier.

 

 

 

En conséquence, la Fédération internationale, la Ligue des droits de l'Homme et l'association Survie, parties civiles dans cette enquête, ont demandé la 24 novembre la mise en examen pour complicité de génocide de deux officiers, Jacques Rosier et Marin Gillier, en charge d'un commando de fusiliers marins.

 

 



02/12/2015
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