le Progrès du mercredi 14 décembre 2016
GUERRE - FIN DANS LE SANG POUR ALEP DÉVASTÉE
La communauté internationale s'est mobilisée hier pou tenter de stopper les "atrocités" commises par les troupes favorables au régime à Alep. Les combats ont cessé en milieu d'après-midi aux termes d'un accord.
La fin de l'enfer ? Les civils et les rebelles étaient sur le point d'être évacués d'Alep aux termes d'un accord conclu hier. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, les évacuations devraient commencer ce matin à 05 h 00 (03 h00 GTM).
Sur le terrain, les armes se sont tues en milieu d'après-midi après quatre semaines de bombardements intenses sur les quartiers tenus par les insurgés dans la partie orientale d'Alep.
L'accord d'évacuation a été annoncé par des groupes rebelles et confirmé par la Russie et la Turquie, parrains respectifs du régime de Bachar al-ssad et de l'opposition, après un tollé international suscité par des atrocités qui auraient été commises contre les civils dans les quartiers repris par l'armée.
Des milliers de personnes restaient assiégées dans les derniers quartiers rebelles d'Alep en passe de tomber aux mains du régime, qui remportera ainsi sa plus grande victoire depuis le début du conflit en Syrie en 2011.
À New York, où une réunion du Conseil de sécurité de l'Onu s'est tenue, l'ambassadeur russe Vitali Tchourkine a confirmé que les combats avaient cessés.
Son homologue américaine à l'Onu Samantha Power a réclamé des "observateurs internationaux impartiaux" pour superviser l'évacuation des civils qui "ont peur d'être abattus dans la rue ou emmenés vers un des goulags d'Assad". Les Affaires étrangères turques ont parlé "d'un cessez-le-feu" à Alep et d'un "consensus" pour que les civils suivis par des groupes d'opposition soient évacués en direction d'Idleb. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) basé à Londres, il n'y a plus ni raids aériens, ni tris d'artillerie depuis hier après-midi. Déjà, plus de 130 000 civils ont fui les quartiers Est, selon l'OSDH.
Soumis depuis quatre semaines à de violents bombardements aériens et à l'artillerie, les rebelles avaient perdu la quasi-totalité de leur ancien bastion d'Alep-Est conquis en 2012 et étaient cantonnés surtout dans le grand quartier d'al-Machad.
Une reprise totale d'Alep va permettre au régime de contrôler les cinq plus grandes villes du pays, avec Homs, Hama, Damas et Lattaquié. Un revirement rendu possible par le soutien crucial de Moscou, allié indéfectible du régime.
La communauté internationale s'était mobilisée hier pour tenter de mettre un terme à l'"enfer" d'Alep. Le chef du groupe de travail sur l'aide humanitaire en Syrie, Jan Egeland, avait dénoncé "les atrocités commises par les milices victorieuses à Alep".
Ruines à perte de vue
La télévision d'État a diffusé des images filmées dans les quartiers repris aux rebelles : des ruines et des gravats à perte de vue. En quatre semaines, l'offensive a coûté la vie à plus de 463 civils à Alep-Est selon l'OSDH, tandis que 130 civils ont été tués par des tirs rebelles à Alep-Ouest.
A découvrir aussi
- le Progrès du lundi 11 janvier 2016
- le Progrès du mardi 15 mars 2016
- le Progrès du mercredi 19 octobre 2016
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 61 autres membres