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L'AIR DU TEMPS

Le Progrès du mardi 4 octobre 2016

 

 

 

AMÉRIQUE LATINE - RÉFÉRENDUM. LA PAIX FRAGILISÉE EN COLOMBIE

 

 

Le gouvernement et la guérilla marxiste des Farc veulent maintenir le cessez-le-feu malgré le rejet du projet d'accord par les électeurs à l'issue d'un référendum très serré.

 

 

 

L

a paix compromise en Colombie ? Le cessez-le-feu bilatéral et définitif observé depuis le 29 août "reste valide et restera en vigueur", assure le président centriste Juan Manuel Santos malgré le rejet par les électeurs colombiens de l'accord entre le gouvernement et la guérilla marxiste des Farc (près de 34,9 millions d'électeurs étaient appelés à se prononcer).

 

 

"Je ne me rendrai pas et continuerai à rechercher la paix" assure-t-il alors que 50,21 % des votants (L'accord a recueilli quelque 6,3 millions de "pour" et plus de 6,4 millions de "contre". La participation n'a été que de 37,28 %, un taux "normal") n'ont pas soutenu son initiative lors du référendum de dimanche. Ce résultat "nous donne plus d'enthousiasme, nous engage beaucoup plus", promet de son côté le chef des Forces armées révolutionnaires de Colombie, Rodrigo Londoño. Celui-ci se dit prêt à "rectifier" le texte de l'accord visant à clore 52 ans de conflit.

 

 

Malgré la volonté affichée par les deux anciens belligérants, le processus de paix largement soutenu par la communauté internationale est forcément fragilisé. Le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-Moon a dépêché "en urgence" à la Havane son représentant spécial et chef de la mission des Nations Unies en Colombie depuis mars 2016, le Français Jean Arnault. C'est dans la capitale cubaine que l'accord de paix a été négocié pendant quatre ans.

 

 

 

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Encore près de 6 000 combattants

 

La consultation populaire sur ce texte de près de 300 pages avait été voulue par le président colombien afin de donner la "plus large légitimité" possible à l'accord de paix qu'il a signé le 26 septembre avec les chef des Farc. Les opposants au texte ont fait campagne en dénonçant notamment le "laxisme" des sanctions prévues contre les auteurs de crimes les plus graves et la participation des guérilleros démobilisés à la vie politique, craignant un "castrochavisme" inspiré des régimes cubain et vénézuélien. La campagne pour le non des familles de victimes de Farc a également pesé.

 

 

Ce conflit complexe a impliqué guérillas d'extrême gauche, paramilitaires d'extrême droite et forces de l'ordre, faisant plus de 260 000 morts, 45 000 disparus et 6,9 millions de déplacés. Le pacte avec les Farc, nées en 1964 d'une insurrection paysanne et qui comptent encore 5 765 combattants, prévoyait qu'elles se convertissent en parti politique après avoir remis leurs armes à l'Onu. En septembre, le président colombien avait prédit que si le "non" l'emportait, les guérilleros retourneraient "dans la jungle".

 



07/10/2016
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