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EUROPE - SEMAINE NOIRE. QUATRE ATTAQUES SANGLANTES : L'ALLEMAGNE SOUS LE CHOC

Le gouvernement d'Angela Merkel appelle à ne pas stigmatiser les réfugiés après les quatre attaques, en une semaine, qui viennent d'endeuiller le pays. Mais des voix s'élèvent, notamment en Bavière, pour réclamer un meilleur contrôle des entrées de migrants.

Allemagne vient de vivre une semaine particulièrement macabre avec quatre attaques sanglantes dont deux revendiquées par Daech. La dernière en date a eu lieu dimanche soir dans le centre l'Ansbach en Bavière. Un réfugié syrien de 27 ans, débouté de sa demande d'asile voici un an, s'est fait exploser à proximité d'un festival de musique accueillant 2 500 personnes. Le kamikaze a été tué dans la déflagration. Quinze personnes ont été blessées, dont quatre grièvement, mais aucune des victimes n'est en danger de mort.

Le tueur avait prêté allégeance à Daech sur une vidéo en arabe retrouvée sur son téléphone portable. L'organisation djihadiste affirme, via son organe de propagande Amaq, qu'il était l'un de ses "soldats". Arrivé en Allemagne en 2014, il devait être expulsé vers la Bulgarie et annonçait expressément "une vengeance contre les Allemands qui se mettent en travers de la voie de l'islam". Déjà connu des services de police, notamment pour un délit de drogue, l'homme avait tenté par deux fois de mettre fin à ses jours et a séjourné dans une clinique psychiatrique.

L'attaque a été revendiquée par Daech

Il y a tout juste une semaine - le 18 juillet -, un autre demandeur d'asile de 17 ans avait blessé à la hache cinq passagers d'un train près de Wurzbourg dans la même région de Bavière. Il a aussi revendiqué son acte, dans une vidéo enregistrée au préalable, au nom de Daech. Il a été tué par la police qui l'a identifié comme Pakistanais (et non Afghan comme ses papiers l'indiquaient).

Hier, le gouvernement allemand a appelé à ne pas stigmatiser les réfugiés. D'autant que dimanche, un autre drame - cette fois à priori passionnel mais toujours sur fond d'immigration - s'est encore produit : un demandeur d'asile syrien de 21 ans a tué à la machette une femme avec qui il venait de se disputer dans un petit restaurant à Reutligen, près de Stuttgart. Il a été interpellé après une fuite violente, au cours de laquelle il a blessé deux autres personnes avec sa machette. Il a finalement été renversé par un automobiliste.

Et les Allemandes n'oublient pas la tuerie de Munich (9 morts) perpétrée vendredi par un jeune Germano-Iranien, obsédé par les tueries de masse.

"Nous ne devons pas porter de soupçon généralisé contre les réfugiés, même s'il y a des procédures qui sont engagées contre certains dans des cas isolés", fait valoir le ministre de l'Intérieur CDU Thomas de Maizière. Le risque criminel représenté par les réfugiés dans le pays n'est proportionnellement "pas plus grand que dans le reste de la population", a appuyé la porte-parole adjointe du gouvernement.

Après ces deux attentats et ce fait divers, la crainte est grande pour le gouvernement d'Angela Merkel de voir l'appréhension de la population redoubler à l'égard des migrants : un million sont arrivés l'an dernier dans le pays, un record ! Le pays est sous le choc et tous les responsables politiques ne sont pas aussi tempérés que Berlin. "La terreur islamiste a atteint l'Allemagne", affirme le ministre de la Justice de Bavière, Winfried Bausback. Des voix s'élèvent pour réclamer un meilleur contrôle des entrées de migrants. Rainer Wendt, président du syndicat de policiers allemand, souligne : "Nous voyons en ce moment comment les états psychologiques fragiles, le terrorisme et la criminalité se mélangent".