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L'AIR DU TEMPS

le Progrès du mardi 21 juin 2016

 

 

FAMILLE - LES 18-24 ANS DE MOINS EN MOINS AUTONOMES FINANCIÈREMENT

 

 

Argent : les jeunes disent merci à la solidarité familiale

 

 

Selon une étude de l'Insee, 70 % des jeunes de 18 à 24 ans reçoivent une aide financière régulière de leurs parents : 400 € mensuels en moyenne pour les enfants de cadres, 160 € pour les enfants d'ouvriers.

 

 

 

L

es jeunes sont de plus en plus dépendants financièrement de leurs parents. C'est le principal enseignement des résultats de l'enquête nationale sur les ressources des jeunes de 18 à 24 ans publiés hier par l'Insee. Fin 2014, sept jeunes adultes sur dix bénéficiaient d'un soutien financier régulier. Ce coup de pouce familial concerne même neuf jeunes sur dix lorsqu'ils font des études. Sans surprise, l'aide financière des parents varie beaucoup selon le milieu social de la famille.

 

 

Les enfants de cadres sont évidemment privilégiés : 88 % d'entre eux reçoivent un soutien de leurs parents sous forme d'argent ou de participation à leurs dépenses, pour un montant moyen qui s'élève à 400 € par mois. Les enfants d'ouvriers ont moins de chance : 61 % seulement bénéficient d'un soutien financier familial très inférieur : 160 € en moyenne.

 

 

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Ils gagnent moins que leurs parents au même âge

 

Cette solidarité familiale vient souvent compenser des ressources insuffisantes, alors que le chômage des jeunes reste très élevé et que les salaires de ceux qui travaillent sont bas. L'étude de l'Insee montre d'ailleurs que quatre jeunes sur dix bénéficient d'une ou plusieurs aides sociales, qu'il s'agisse d'une bourse d'études, d'une aide au logement, d'allocations chômage ou de minima sociaux.

 

 

Une étude du Crédoc (Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie) de 2012 mettait en évidence ces inégalités de revenu en défaveur des jeunes. Désormais, les jeunes générations gagnent moins au même âge que celles qui sont nées vingt ans plus tôt alors qu'elles ont un niveau de diplôme plus élevé que leurs aînés. L'étude du Crédoc soulignait aussi que cette inégalité est plus forte en France que dans d'autres pays européens.

 

 

 

68 % en difficulté

 

En avril dernier, l'Anacej (Association nationale des conseils d'enfants et de jeunes) a demandé aux jeunes Français leur sentiment sur leur situation professionnelle : 68 % déclarent s'en sortir difficilement avec leurs revenus et 76 % estiment que la société française n'en fait pas assez pour que les jeunes réussissent leur vie professionnelle (sondage Ifop auprès d'un échantillon de 1 202 personnes représentatif de la population française âgée de 18 à 25 ans réalisé du 12 au 21 avril).

 

 

L'aide des parents à leurs enfants consiste aussi souvent à les loger. Fin 2014, 57 % des jeunes de 18 à 24 ans résidaient de façon permanente chez leurs parents, même si cette proportion est parmi les plus faibles d'Europe. En novembre 2015, un rapport de la Fondation Abbé Pierre soulignait que plus d'un million de jeunes majeurs quitteraient le domicile parental s'ils en avaient les moyens financiers.

 

 

 

Une "aide réfrigérateur"

 

Pour ceux qui ont la chance d'avoir leur propre logement, le coup de pouce familial pour payer le loyer ou remplir le réfrigérateur représente l'aide principale. Les familles aident aussi à financer les frais de communication d'un jeune sur deux, et 46 % d'entre eux sont affiliés à la complémentaire santé de leurs parents.

 

 

La moitié des 18-24 ans ont aussi été aidés au moins une fois dans l'année pour s'acheter des vêtements et 64 % des jeunes qui ont un véhicule ont pu en faire l'acquisition grâce à une participation de leurs parents. Luc Chaillot

 

 

 

Moins de chômage, plus de précarité

 

Le chômage des jeunes connaît un début d'embellie. En avril 2016, le nombre de demandeurs d'emploi de moins de 25 ans inscrits à Pôle Emploi et sans aucune activité (catégorie A) a diminué de 1 % par rapport à mars 2016. La baisse est de 2,2 % sur trois mois et de 7,6 / sur un an.

 

Contrairement à ce qu'a affirmé François Hollande le 14 avril sur France 2, le taux de chômage des jeunes en France n'est pas inférieur à la moyenne européenne. En avril 2016, il s'élevait à 23,5 % (contre 24,3 % un an plus tôt), alors que la moyenne était de 18,8 % dans les 28 pays de l'Union européenne, selon Eurostat.

 

Les emplois occupés par les jeunes restent en revanche peu rémunérés (1 250 €) et très souvent précaires : plus de 81 % des 18-24 ans qui exercent un emploi sont recrutés en contrat à durée déterminée ou en intérim et encore les emplois saisonniers ne sont pas comptés. À noter que les contrats aidés ont progressé de 5 % entre 2013 et 2016.

 

 

 

 

 

250 C'est en euros le montant moyen de l'aide financière mensuelle versée aux jeunes par leurs parents

 

Il s'élève à 330 euros pour les 18-24 ans qui font des études

 

110 euros pour ceux qui travaillent

 

130 euros pour ceux au chômage ou inactifs

 

 

 

L'étude de l'Insee sur les ressources des 18-24 ans indique que 42 % des jeunes ont travaillé pendant la semaine ayant précédé l'enquête. Le salaire moyen de ceux qui occupent un emploi est de 1 250 € nets. Près d'un quart des jeunes qui font des études travaille pour un revenu moyen de 620 euros par mois.

 

 

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Les parents financent le permis de conduire

 

Le soutien parental est précieux pour décrocher le permis de conduire. Selon l'Insee, les parents prennent en charge très majoritairement le financement du permis de conduire de leurs enfants (pour 84 % des titulaires) et l'acquisition d'un véhicule (pour 64 % des jeunes qui en ont un).

 

 

Selon le gouvernement le prix moyen du permis en France est de l'ordre de 1 500 euros. En 2014, l'exécutif a entrepris une réforme pour diminuer les délais de passage, dans l'espoir de diminuer également les coûts.

 

 

Les jeunes peuvent bénéficier d'aides pour décrocher le précieux sésame. Tout d'abord, ils peuvent souscrire au dispositif "permis à un euro par jour". Ce prêt à taux zéro, mis en place en 2005, a bénéficié depuis l'origine à environ 680 000 jeunes, et aujourd'hui annuellement à plus de 10 % d'une classe d'âge.

 

 

Autre option : les "bourses au permis" financées par les communes et ouvertes aux jeunes de 18 à 25 ans. En échange de travaux d'intérêt collectif effectués dans une structure identifiée (association caritative généralement), la commune prend en charge une partie des heures de formation.

 

 

Dans le cadre de la loi "Égalité et citoyenneté", qui sera discutée dans l'hémicycle de l'Assemblée à partir du 27 juin, les jeunes pourront prendre des cours grâce à son compte formation. Si le texte est adopté, toute personne, demandeur d'emploi ou salariée, pourra utiliser ses heures du Compte Personnel de Formation pour la préparation des épreuves du code et du permis B. E.B.

 



21/06/2016
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